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Sommes-nous les jouets des dieux ?
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 Une nouvelle vie [FE Jeff]

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Lucrèce Borija

Lucrèce Borija


Messages : 133
Date d'inscription : 13/05/2012

Une nouvelle vie [FE Jeff] - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: Une nouvelle vie [FE Jeff]   Une nouvelle vie [FE Jeff] - Page 3 EmptyMer 25 Juil - 10:37

Tomber amoureuse n’avait jamais été dans les visées de Lucrèce. Au début, les hommes la prenaient puis la jetaient comme un mouchoir sale. Plus tard, les rôles s’inversèrent. Quel plaisir de jouer avec eux autant qu’ils avaient joui d’elle ! Maintenant…
Lucrèce était déboussolée, et pas qu’un peu. Confrontée à un être aussi inattendu que dangereux, Miss Borija ne savait sur quel pied danser avec Jeff.
Lorsqu’après avoir essuyé un terrible affront lors de sa première expérimentation de ses pouvoirs neufs, Lucrèce avait été happée sur la plage par une aura étrange qu’elle pouvait désormais qualifier de divine. Une sorte de marchandage s’était déroulé dans un lieu hors du temps et de l’espace. ON lui avait imposé la « simple » tâche de faire changer Bérith, son beau diable. Il LEUR semblait que, pour une fois, Jeff s’intéressât réellement à une humaine : elle.
En contrepartie de ses efforts, ON lui ferait une fleur en lui effaçant la lourde ardoise de ses frasques passées. En cas d’échec, ON refusa de lui dire ce qu’il adviendrait mais il ne fallait pas être devin pour s’en douter.
Contrainte depuis sa prime jeunesse à jouer un double jeu et même si ça lui déplaisait de plus en plus fortement, Lucrèce n’eut pas trop le choix.
Au départ, Jeff l’avait attirée par sa puissance, son absence totale de moralité, de remords… bref, il lui flanquait la frousse. Au lit, il était tout simplement divin… euh, ou diabolique, si l’on veut.
Des petits pouvoirs qu’elle reçut de lui en cadeau, elle n’abusa pas. Elle n’en revint pas que ceux de Jeff lui échoient alors qu’elle n’avait rien demandé. Voulaient-ILS la faire dérailler ?
Malgré sa suprématie totale, Lucrèce resta discrète. Peu à peu, même plus démuni que Job, Jeff essaya vraiment de s’adapter à sa nouvelle condition et, ce qu’il devait advenir vint :


*M***E ! J’en suis dingue !*

Ceux d’en haut devaient être satisfaits d’elle puisqu’ils crurent bon de lui signaler la fin de leur « contrat » à la noix. Là, Lucrèce les entuba joliment en obtenant exactement ce qu’elle désirait : tout. Elle ne put pas avouer l’entière vérité à Jeff. Il aurait été trop triste, rancunier, de la savoir quasi l’égale des élus. Déjà avec des aveux partiels ses mauvais penchants revenaient au galop. Le tribunal des Anciens savait exactement ce qu’il faisait : Jeff n’avait pas entièrement changé.

Aller à New-York ? Pourquoi pas ? Là ou ailleurs pourvu qu’elle puisse s’éloigner de ce monde bizarre avec l’homme qu’elle aimait. Car oui, aussi inattendu qu’étrange, elle éprouvait vraiment des sentiments pour son « ange » déchu.
À quoi bon se leurrer, être investie de pouvoirs immenses… sans un guide adéquat qui lui montre le chemin ?  
Jeff se montra parfait. Il semblait comprendre qu’elle avait besoin de son aide et lui suggéra moult détails afin que cette escapade fût impeccable :


Il te suffit de penser, ma chérie, à ce que tu désires…t’en fais pas, tant que tu ne veux la peau de ton prochain ni le pouvoir universel…tu peux t’offrir une limousine avec chauffeur, une suite au Plaza, une nouvelle garde robe, des bijoux…fais toi plaisir !...Des entrées à un music hall à Brodway ?...Ma douce, aucun besoin de diableries pour cela…suffit d’un bon pourboire au « concierge »…mon amour…l’argent est le pouvoir le plus grand après le « Pouvoir » en soi…fais moi confiance…


Ma chérie, ma douce, mon amour… Mieux de dire ces mots, il les pensait en toute sincérité.  
Ground zero le rendit malade. Elle sut avec effroi ce qu’il avait provoqué mais joua plus ou moins bien la détachée frivole qui ne désirait que claquer du fric à tout vent.  
Elle s’en donna à cœur joie, c’était si facile. Sapée mieux qu’une reine, adulée, elle brillait partout et s’en gaussait.  Jeff semblait plus terre à terre :


Ne te laisse pas aller au mirage, mon cœur…si demain tu n’avais rien, tu sais exactement ce qui se passerait… Ils ne t’aiment pas…c’est le lot du « pouvoir »…c’est lui qu’on flatte…toi, tu le détiens, seulement…

Qu’ils m’aiment ou pas, je m’en tape. *J’ai ce pouvoir indéfiniment... mon ange*

Tout se déroula magnifiquement jusqu’au réveillon où Jeff crut bon de sauter les étapes en lui offrant une bague simple mais si riche en symboles :

Je t’aime, Lucrèce… et sens que je veux passer le reste de ma vie avec toi… de l’éternité, s’il y a lieu…sois ma femme…je promets de t’aimer jusqu’à la fin des temps…Ça ne te fait pas trop long.  

Prise de court, elle ne réagit pas immédiatement.

Penses y, ma douce… rien ne presse… un peu plus de champagne ?

Elle enfila la bague sans même penser à sonder son esprit et se jeta sur lui :


L’éternité avec toi sera félicité. Je t’aime, Jeff.

C’était dit, enfin avoué et nettement prouvé dans les suites. L’avenir, elle n’y pensait pas, se contentant – en bonne chatte – de ronronner dans les bras de son amant si inventif.
Pourtant…

D’ordinaire, Lucrèce rêvait peu. Cette nuit-là lui laissa un très mauvais souvenir. Pourquoi se trouvait-elle isolée sur la plage alors que l’ensemble du village explosait ?  Haletante, elle s’éveilla alors que Jeff achevait un cauchemar similaire. Ils confrontèrent leur expérience onirique et – à son grand dam – Jeff conclut :


On peut dire que cela ne nous incombe pas…on les laisse se débrouiller…mais…

MAIS NON ! On ne peut pas rester là et ne rien faire ! On doit… On devrait…

Ouf, il capta :

Allons y…on doit les prévenir au cas où ils ne sauraient déjà… Euh…je suppose que c’est ce qu’on appelle loyauté…

C’était exactement ça ! L’amour de Lucrèce grandit d’un cran supplémentaire.
Ils débattirent un peu quant à la façon de s’y prendre pour avertir leurs « amis » de la menace qui pesait sur eux. Hors de question de s’amener ainsi et de semer le trouble chez eux. Ils firent au mieux.


Mince ! pesta Lucrèce en parcourant le rare courrier. On est invité à trois mariages…

Oui, ils seraient en retard, tant pis !
Flanquée de Jeff, Miss Borija ne fut pas sans remarquer un certain embarras parmi l’assistance de ces unions qui venaient de se conclure. Espérait-on qu’ils ne se pointent pas ? Ils surent bientôt les vrais motifs de leur nervosité quand Mr. Knight déballa :


Nous revenions de nos « vacances »…du côté des bois, au Nord…mais cela n’intéresse pas pour le moment… c’est plutôt ce que nous avons vu… une armée avance vers le village !  

Il fallut raconter une fable plausible à laquelle Miss Borija participa peu, préférant lire sans partage tout ce que ces gens avaient en tête.


*En tout cas, ils sont parés ! On s’est dérangé pour rien.*

En elle-même, elle rageait mais moins que lorsqu’elle entendit son Jeff se porter tout bonnement volontaire.

*Ah non !*

Après tout, si cela le bottait… Elle afficha un profil bas, étudiant en douce, les réactions des uns et des autres.
On ne lui demanda rien, ne lui proposa rien et Lucrèce s’en ficha.
Courir se terrer comme une fourmi protéger ses œufs ? Pas question.
Discrète, nul ne la vit disparaître d’un claquement de doigt.

Le camp ennemi était devant elle. Souveraine, elle s’approcha, réglant son compte à chaque sentinelle qui voulut s’interposer à son passage.  
Une tente de belle envergure était éclairée de flambeaux. Elle n’attendit pas de permission pour s’y introduire. Cléopâtre, allongée sur une ottomane de soie de damas releva la nuque. Un geste l’expédia dans les bras de Morphée. Un unique regard suffit à Lucrèce d’en savoir plus long sur l’homme couché sur un tapis d’Orient aux pieds de la belle. Fermée, elle attaqua :


Manakiel, c’est quoi cette embrouille ?

Il reprit ses traits et rigola doucement, juste ce dont elle n’avait pas besoin. Elle resta froide :

… Merci de ton accueil... Cela ne te regarde pas. Cours toujours, tu ne liras jamais en moi !  
… Je veux, non tout compte fait je ne veux rien : J’EXIGE ! Cesse ce jeu stupide !... Ben oui, Jeff est impliqué, et alors ?... Tu es d’un ridicule, laisse-moi rire. On va pas faire dans la dentelle. T’as beau te cacher sous un style grognon, t’es un bon, Manu… Peste autant que tu voudras, je sais. Mais NE TOUCHE PAS JEFF ! JAMAIS, tu m’entends ? … Arrange-toi avec ta garce, m’en fiche ! Demain, on va vous envoyer des émissaires. Ils doivent s’en sortir intacts, tous ! T’as pigé ?  

Quand Manakiel rigolait, peu résistaient. Lucrèce claqua des doigts en rigolant aussi.
Elle laissa Jeff participer aux négociations en sachant d’avance le résultat.
Elle passa une journée banale, en faisant des courses comme n’importe quelle autre femme
en regrettant juste que les rares commerçants ouverts lui fassent la gueule.
Comme ils étaient banals, ces gens ! Jeff était tellement… différent !
Son panier plein, elle assista, comme les autres, au retour des héros du jour. Burton, Walker et Jeff ressortaient du camp ennemi sans une égratignure.
Son chéri dut passer à la sellette mayorale puis lui revint fatigué mais satisfait. Elle lui offrit un de ces bains-moussants qu’il appréciait.


… Tu t’es montré très courageux, mon amour. T’ai-je déjà dit que tu étais tout pour moi ?... Non, je ne me moque pas ni ne suis en train de lire en toi. J’ai pas besoin de ça, tu devrais le savoir… Chut, détends-toi. Ça n’a pas dû être marrant de revoir ton frère… Évidemment, idiot ! J’allais pas risquer de te faire bousiller ! Rassure-toi, il est complaisant.  

Mais au lieu de se calmer, Jeff fulminait.
Interdite, elle cessa de lui masser le dos :


… Jeff, non. Ne profère plus ce genre de chose à son encontre… HEIN ? Mais non, t’es fou. Je n’aime que toi, tu devrais le…

La baffe reçue lui cloua le bec.
Sorti d’un bond de la baignoire, Jeff l’abandonna à des réflexions aléatoires. Il ne reparut pas de la nuit.


*Il est jaloux… Jaloux de son frère, pour trois fois rien !*

Une taie d’oreiller fut trempée. Lucrèce ne pigeait pas ce qui avait mis Jeff dans cet état. Lassée de l’attendre, vaguement inquiète, ce n’est qu’en entendant une pétarade formidable qu’elle crut à un geste désespéré.

*Je veux être près de Jeff !*

Un claquement de doigts plus tard, elle fut à ses côtés.
Il contemplait les flots de la mer sombre sous la lune décroissante. Comme il semblait lointain, détaché de tout.
Doucement, elle s’approcha et posa une main sur son bras :


Ne cherche pas à te détruire, je reviendrai à chaque fois pour t’en empêcher… Veux-tu que je fasse un dernier vœu ?... Je le peux, je peux quasiment tout, et tu sais le plus drôle, c’est que je m’en fous. Je me fous de tout ce qui n’est pas toi. C’est con, mais c’est comme ça. Alors si tu désires que je sois juste une femme banale, je le serai… Mets-toi bien ça en tête une bonne fois pour toute : Je t’aime Jeff... Non, ça c’est pas possible, je te l’ai déjà dit... Je ne te rendrai pas tes pouvoirs, par contre je peux perdre les miens. Est-ce ce que tu veux ?
Si tu veux ensuite te noyer, ben, je te suivrai, ça te va ?


Son regard sous la lune était étrange. Elle aurait pu le sonder davantage mais ne le fit pas, laissant simplement ses yeux noirs parler pour elle.

On se marie quand ? dit-elle simplement.

Il l’enlaçait quand une autre pétarade monstrueuse éclata au loin.
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Jeff Berith

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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie [FE Jeff]   Une nouvelle vie [FE Jeff] - Page 3 EmptyDim 12 Aoû - 13:47

Surprise ou pas, l’ennemi était là. Rien de plus normal qu’aller s’enquérir sur ses immédiates intentions. On ne manqua pas de volontaires pour cette mission de reconnaissance rapprochée mais encore là, un fameux tri s’opéra. Achille ne serait pas de cette joute, sans doute jugé peu diplomate. Louis râla ferme qu’on ne veuille de lui . M. le Maire resterait au rang des spectateurs aussi, il était trop important comme chef du village. Choisir Sir Richard Burton comme chef de la délégation allait de soi, que Walker se porte volontaire et soit accepté n’eut rien d’étonnant, le type s’arrangeait toujours pour parvenir à ses fins. Par contre circonvenir ce petit monde sur l’importance de sa présence aux pourparlers initiaux demanda des efforts d’imagination mais on finit par s’y faire.

Petite balade en voiturette électrique pour se rendre au camp contraire. Chemin faisant, Berith gambergeait à toute sur l’attitude à prendre une fois en présence de Patton. Toute réflexion faite, il opta pour afficher profil bas. Le moment de lui régler son compte viendrait…ou pas. Tout dépendait de trop de choses. On les attendait. Sans aucune manifestation hostile, ils furent conduits vers la plus grande des tentes. Un vrai palais de toile, tendu de soieries chatoyantes, sol semé de tapis d’Orient de magnifique facture. La reine d’Égypte ne se privait de rien et, sans doute, le soi disant général américain y avait mis du sien. Jeff pouvait deviner sa patte, là.


Sa Majesté faisait honneur à la légende. Sa beauté mystérieuse pouvait résulter envoutante, accentuée par la soigneuse mise en scène qui l’entourait. Elle les reçut, gracieusement réclinée entre de nombreux coussins de soie dans un large divan, sûre de son effet. Languide, elle leur signifia d’un geste de prendre place…par là. Son associé du moment se tenait debout, imposant et impératif dans un simple uniforme de combat de soldat moderne, sans dépareiller pour autant dans ce décor antique. Jeff le jaugea d’un regard peu amène et l’autre se contenta d’un sourire narquois qui le fit trembler de rage rentrée. Manakiel, car ce n’était autre que lui, comme prévu, semblait beaucoup s’amuser de ce théâtre.

Porte parole patenté de leur ambassade, Sir Richard , sans perdre de temps en discours ridicules, alla droit au point, sans avoir l’air de remarquer les œillades gourmandes de la belle de service, qui, l’histoire en fait largement référence, un faible pour les hommes avec du caractère. On écouta poliment le réquisitoire de Burton, poussant le raffinement jusqu’à leur servir des en cas et rafraîchissements, comme si on était là pour discuter sur le prochain parti de polo et non pas sur une possible guerre. Patton/Manakiel exprima clairement les intentions de la reine du Nil et les siennes en passant. Si on devait prêter foi à ce discours court et direct, personne ne prétendait agresser personne, ils étaient là juste pour faire connaissance, qui sait si pour sceller une alliance. Somme toute, de guerre rien. On se quitta en termes on ne peut meilleurs et la belle Cléopâtre promit de rendre visite protocolaire au village, le lendemain midi, pour prouver la limpide bonne foi de ses intentions.

*De la connerie en concentré…on se fout de la tête de qui, là ?*


Il n’avait pipé mot, personne n’ayant demandé son avis. Luke, lui, avait eu l’heur de glisser une paire de commentaires judicieux. Richard, sobre, n’avait dit que ce qu’il avait à dire et finie la corvée, ils avaient pris le chemin du retour avec la même pompe que des promeneurs oisifs revenant de leur virée dominicale. On les reçut comme des héros et sans plus d’ambages ils furent menés à la maison communale pour être soumis à un interrogatoire strict. Son apport fut des plus succincts et en fit que corroborer celui des autres. Agacé, énervé, il ne voulait qu’on lui fiche la paix pour rentrer chez lui avec Lucrèce.

Plongé dans les délices d’un bain moussant, se laissant gâter par sa délicieuse chérie, Berith était à point d’oublier la plupart de ses tracas.

Tu t’es montré très courageux, mon amour.

Il n’y a eu aucun danger…à moins que les dattes n’aient été empoisonnées.

Lucrèce était décidément tout miel ce jour là.


T’ai-je déjà dit que tu étais tout pour moi ?

Cela ne lui ressemblait pas beaucoup se livrer à des aveux de ce genre, pour une raison qui lui échappa, Jeff se crispa, en alerte…quelque chose clochait là et il n’allait pas tarder à le savoir. Elle assura ne pas se moquer de lui et encore moins d’être en train de sonder son esprit, n’ayant, selon elle, aucun besoin de le faire pour voir clair en lui.

*Ouais…suis d’un simple…*


Ça n’a pas dû être marrant de revoir ton frère…

*HEIN !?*


Il sentit une bouffée de colère monter en lui.


Comment sais tu qu’il s’agissait de lui ?...Tu es allée le voir !

Évidemment, idiot ! J’allais pas risquer de te faire bousiller

Ah bon ? gronda t’il en un prélude d’éclat, tu avais peur que Monsieur fasse bobo à son frérot ? Et…tu es tombée à genoux pour lui supplier de m’épargner ?

Sa réponse rieuse le fit voir rouge.

Rassure-toi, il est complaisant.


Complaisant !? Vraiment ?...Il t’a donc suffit de lui faire des yeux doux et le connard a cédé !, rugit il en sentant s’étouffer de rage.

C’était donc celle là la raison de son regard si amusé lors de l’entretien. Manakiel se fichait de lui, le tenant sans doute pour le dernier des imbéciles qui avait besoin d’une femme pour sauvegarder sa peau.

Alors, cela ne t’a pas pris longtemps pour le circonvenir…misérable traître, faux jeton ambitieux…il passerait sur mon cadavre pour parvenir à ses fins…

Jeff, non. Ne profère plus ce genre de chose à son encontre…

Hors de lui, Berith la dévisagea.

Mais voyons…me manquait que ça…tu le défends, à présent ! Pas à dire…vous vous entendez à merveille, dirait on…Mais bien sûr, idiot que je suis, il a tout pour plaire, non ?...Monsieur est parfait, il a du pouvoir…tout le pouvoir que je n’ai plus…C’est bien cela qui t’attire, non ?

Elle jouait bien les surprises.

HEIN ? Mais non, t’es fou. Je n’aime que toi, tu devrais le…

Tu n’es qu’une…

Il tut l’insulte mais sa main lui croisa le visage d’une baffe magistrale avant de bondir hors de la baignoire et quitter la salle de bain en laissant une traînée d’eau et mousse. Il tremblait de fureur en s’habillant à la diable. Sa sortie de la maison fut ponctuée d’un claquement de porte féroce qui fit trembler les murs. Ding avait voulu lui emboîter le pas mais il n’était vraiment pas d’humeur à supporter les jeux du chien et le renvoya sans contemplations.

Il marcha sans but fixe. La seule chose qui importait était mettre de la distance, sans même savoir de quoi il fuyait. La nuit était tombée depuis longtemps quand il s’arrêta sur le bord d’une falaise, face à la mer sombre. Haine, rancune, rage sourde agitaient son esprit de vagues houleuses, grandissant, le submergeant puis un sentiment plus fort que tous se superposa, l’accablant d’une angoisse insurmontable : le chagrin. Jamais auparavant cette émotion ,si humaine, ne s’était révélée à lui avec telle intensité, le brisant avant de le laisser vide de tout autre chose qui ne fut cette souffrance sournoise, dévoilant l’étendue affreuse de sa solitude et semant l’idée d’une fin rapide. Il suffirait d’un saut dans le vide, avec la ferme conviction de vouloir mourir et la fin serait sa délivrance, sa liberté…

Ne cherche pas à te détruire, je reviendrai à chaque fois pour t’en empêcher…

Elle était là, venue dans l’intention de le sauver de lui-même apparemment. Il ne put que la regarder, sans rien dire. Il aurait été incapable d’articuler un seul mot. Cela ne sembla pas la déranger car elle continua sur la lancée.

Veux-tu que je fasse un dernier vœu ?...

Peut être que son regard traduisit une certaine interrogation, il n’en fut pas conscient. Elle oui, sans aucun doute, puisqu’elle poursuivit ses déclarations formelles :

Je le peux, je peux quasiment tout, et tu sais le plus drôle, c’est que je m’en fous. Je me fous de tout ce qui n’est pas toi. C’est con, mais c’est comme ça. Alors si tu désires que je sois juste une femme banale, je le serai… Mets-toi bien ça en tête une bonne fois pour toute : Je t’aime Jeff...

Stupide espoir qui germa se traduisant encore dans ses yeux pour mourir aussitôt, sans rémission.

Non, ça c’est pas possible, je te l’ai déjà dit... Je ne te rendrai pas tes pouvoirs, par contre je peux perdre les miens. Est-ce ce que tu veux ?

Il parvint à secouer la tête. Elle sourit.

Si tu veux ensuite te noyer, ben, je te suivrai, ça te va ?

Non… ça ne me va pas…

Son regard velouté clamait des vérités qu’il n’osait plus envisager, pas après sa scène stupide et encore moins après avoir levé sa main sur elle.

On se marie quand ?


Et de cette simple question, Lucrèce balaya douleur et chagrin, lui ouvrant soudain un horizon lumineux.

Demain même, si tu veux !

Mais en toute évidence, ailleurs on avait décidé de gâcher cet instant parfait. Des explosions à répétition scandèrent la nuit.

Tir de mortier…une attaque !

Lucrèce accrocha son bras et un instant plus tard ils se matérialisaient au centre du village . La population en émoi courait chercher refuge dans le fameux Bunker. Achille, commandant des troupes de défense nia, furieux, être l’artifice de cette attaque. Quelque part, du côté de la forêt, quelqu’un avait pris la décision de s’en prendre à l’armée « ennemie », ce qui ne manquerait pas de susciter une riposte exemplaire de la part de Patton, dont la réputation de ne pas lambiner en chemin, n’était plus à faire.

Si ce n’est pas nous qui attaquons, il ne reste qu’une possibilité…les dissidents de Bones.

Une unité avait déjà été dépêchée sur les lieux mais n’arriverait jamais à temps avant que plus de dégâts ne soient à déplorer. Laissant le héros de Troie mette en branle bas de combat sa petite armée, Jeff entraîna sa belle à l’écart.

Mène moi auprès de Manakiel !

Ce n’était pas un vœu mais un ordre distinct. Lucrèce obtempéra sans discuter. Le camp de Cléopâtre était en ébullition. Dans la grande tente de l’état major, on discutait ferme, des ordres fusaient. Les premiers tirs de l’ennemi, mal ajustés n’avait pas fait mouche mais cela suffisait comme déclaration de guerre. La soudaine apparition de Lucrèce et Berith priva quelques uns du don de la parole mais d’autres, au réflexe rapide, voulurent leur sauter dessus. Peine perdue, d’un claquement de doigts la miss les réduisit à l’état de pantins inanimés. Patton, lui, suivait la scène avec une moue agacée.

N’ose même pas essayer !, gronda Jeff en lui faisant face avant qu’il n’esquisse le moindre geste, on va régler cette affaire ici et maintenant…

Remarque narquoise et désobligeante sur le fait d’être accompagné de sa belle brune.

Laisse Lucrèce en dehors de tout ceci !...Tu sais bien de quoi il en va !

L’autre le jaugea, arrogant, assurant avoir une défense à préparer et pas le temps à l’entendre geindre.

Tu as faussé les données du Jeu !!!, hurla t’il, hors de lui, tu as joué de tous tes atouts pour me laisser en dehors…pour n’en faire qu’à ta maudite guise !!!

Manakiel riposta, posément, n’avoir rien à voir avec sa déchéance.

TU MENS !!! Tu le fais toujours pour t’en tirer…Toujours à jouer les bons, les purs, pour être dans les bonnes grâces des « Autres »…

Avant qu’il ne s’avise à poursuivre avec sa plaidoirie, Manakiel levait la main en murmurant une incantation. Autour d’eux le monde se figea dans le silence et l’immobilité.

Encore mieux…pas de témoins pour tes faits !...Qu’est ce que tu penses faire ? Nous réduire au silence aussi !?

D’un geste las et agacé, son « frère » le somma de se taire mais Berith poursuivait sur la lancée. Il ne s’attendait pas à la gifle magistrale qui manque de peu de l’envoyer valser dans le décor. C’était la première fois que Manakiel osait lever la main sur lui. Cramoisi de rage, il s’apprêtait à lui sauter à la gorge mais les paroles de son « frère » le freinèrent.

Sans perdre le calme, Manakiel lui fit remarquer que son comportement était plus digne d’un enfant de cinq ans que d’un démon patenté, connu pour la roublardise de ses faits. Il était là, à faire une scène ridicule, à la personne moins indiquée, soit dit en passant.

AH BON !?...et à qui…

Quand Manakiel prenait son petit air plein de commisération on pouvait s’attendre à un sermon en long et en large. Cela ne rata pas. Le temps ne posant aucun problème, il s’étendit à souhait sur certains points que Jeff n’avait même pas considéré. Il fut question de leur longue et fructueuse association, sauf quelques faux pas inénarrables, de la part de Berith, bien sûr. D’une entente turbulente mais riche en rebondissements pleins d’intérêt. Du fait, incontournable, qu’ils n’étaient, l’un tout comme l’autre, que des pions, importants certes, dans un Jeu qui les dépassait.

Berith baissa le nez, une première. Repentant ? Pas exactement mais les paroles de Manakiel lui donnaient pas mal à quoi penser. Il avait cru y déceler un certain regret, une amertume dissimulée.


Tu veux me dire que…je…enfin…que…

L’avantage d’avoir des proches qui peuvent lire les pensées est que même si on ne sait trouver les mots, ils saisissent l’idée. Le rire de Manakiel le prit presque aussi de court que sa gifle. Il se moquait de lui, encore mais pour cette fois Jeff ne se trouva pas l’esprit de lui en vouloir…que du contraire. Manakiel avait reconnu, à sa façon, avoir une certaine affection pour lui. Sans ses idées mirobolantes et les bouleversements scandaleux qu’il savait si bien provoquer, son « frère » avouait, ni plus ni moins, s’ennuyer péniblement…

Si c’est si terrible que cela, tu n’as qu’à t’arranger pour que tout devienne comme avant !

Lapidaire, Manakiel, l’informa que rien ne serait comme avant. Un nouvel enjeu était ouvert et le concernait particulièrement.

*Ils ont rien d’autre à faire ?*

Lucrèce semblait avoir voulu se fondre dans le décor mais il avait senti sa présence en tout moment. Enlaçant sa taille, il l’approcha de lui, la mettant en face de Manakiel.

Je sais que vous vous connaissez déjà mais étant donné que tu es le seul qu’on puisse considérer comme ma « famille », tu seras le premier à le savoir…on va se marier. Oui…mariage, tu as bien entendu, sacralisation et tout le baratin…comme des gens bien, quoi ! Si je vais rester ici bas en qualité de mortel commun…autant essayer d’en être un comme il faut, non ?

Supposer que s’en suivirent embrassades et félicitations émues serait trop pousser l’imagination, d’autant plus qu’il y avait urgence à mettre d’autres choses au clair.

Ce ne sont pas les villageois qui ont lancé l’attaque…Ah bon ? Tu le savais, aurais pu m’en douter…mais...

La force de l’explosion souffla partie de la tente, les projetant à terre.

Dis donc…ton sortilège…il sert à rien ou quoi !?, maugréa Jeff en se relevant.

Aussi étonné que lui, Manakiel cherchait une explication. Il n’y en avait qu’une : quelque puissance égale ou supérieure à la sienne venait de prendre cartes dans l’affaire…

Mais qu’est ce qu’ils veulent !?

Ils n’allaient pas tarder à le savoir…
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Lucrèce Borija

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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie [FE Jeff]   Une nouvelle vie [FE Jeff] - Page 3 EmptyVen 17 Aoû - 9:12

Elle avait été surprise par la baffe magistrale qu’elle s’était prise mais Lucrèce avait connu bien pire avec ses fréquentations antérieures. Certes, Jeff se méprenait complètement sur elle et ses sentiments. Comment aurait-il en être autrement ? Habitué depuis la nuit des temps à lire les pensées des autres, une fois privé de ce don, il ne lui restait qu’un vague instinct, cette fois complètement à côté de la réalité.
Le ramener à de meilleures considérations ne fut pas aisé. Qu’avait-elle à lui offrir sinon elle-même ? Il suffisait qu’il le lui dise et Lucrèce aurait immédiatement abandonné le pouvoir qu’on lui avait « accoré ». Jeff ne désirait pas cela, pas plus que sa mort. Alors, inspirée, elle avait proposé le mariage. Elle le souhaitait sincèrement et la réponse fut éblouissante :


Demain même, si tu veux !


On remplira la paperasse et…


Quelle étreinte renversante ! Sauf que la réalité les ramena cruellement sur terre :

Tir de mortier…une attaque !

Manakiel avait promis ! Saloperie de fils de p**e

Ni une ni deux, hop, elle l’accrocha et ils s’évaporèrent vers le centre du village voir ce qui se passait.
Assez déboussolée par l’activité y régnant, Lucrèce obtempéra aux désirs de Jeff. Il voulait voir son frère tenu pour responsable de l’échauffourée puisque, apparemment, la trêve n’avait pas été rompue par les villageois.
Oh là, là ! Une belle pagaille régnait là aussi. Des imbéciles voulurent leur barrer le passage, Lucrèce régla ce souci. Face à Manakiel-Patton Miss Borija afficha profil bas
:

*Ils doivent régler ce différend, vite !*

Affrontement verbal, s’il en est. Bérith vitupérait, Emmanuel répliquait, légèrement narquois.

TU MENS !!! Tu le fais toujours pour t’en tirer…Toujours à jouer les bons, les purs, pour être dans les bonnes grâces des « Autres »…


Manakiel figea le temps, de quoi agacer encore plus son frère :

Encore mieux…pas de témoins pour tes faits !...Qu’est ce que tu penses faire ? Nous réduire au silence aussi !?

*Calme-toi, Jeff. Ça ne sert à rien de..*

Pensée trop tardive, Jeff s’en prit une. Il était sage, cet Emmanuel. Ébranlé mais calme, il sermonna « gentiment » son frangin.
Lucrèce se concentra et ne se gêna pas cette fois pour lire les pensées qui agitaient ceux-là.
Intéressant et… troublant. Elle en fut toute remuée. Elle sut ce qu’allait faire Jeff et ne s’opposa pas à ce qu’il la mette en avant :


Je sais que vous vous connaissez déjà mais étant donné que tu es le seul qu’on puisse considérer comme ma « famille », tu seras le premier à le savoir…on va se marier. Oui…mariage, tu as bien entendu, sacralisation et tout le baratin…comme des gens bien, quoi ! Si je vais rester ici bas en qualité de mortel commun…autant essayer d’en être un comme il faut, non ?


Elle affronta le regard moqueur( ?) d’Emmanuel, lançant une petite pique au passage :

Jeff est aimé, tout le monde ne peut pas en dire autant n’est-ce pas ?

Le frère se ferma, s’énervant quant à la tournure des événements qu’il n’avait pas imaginés aussi remuants. Preuve en fut une explosion gigantesque qui les jeta tous à terre.
Les pouvoirs de Manakiel avaient-ils été réduits aussi ? Un être supérieur insoumis se manifestait-il ?
Lucrèce avait des acouphènes qui lui vrillaient le crâne. Il lui aurait fallut plusieurs minutes pour se remettre de la déflagration proche.


Mais… C’est quoi, ça ? cria-t-elle à moitié sourde. Je veux, je veux… rentrer, pleura-t-elle presque.

Sa main se posa sur celle d’un Bérith secoué, ils changèrent de décor.
Dans les bras de Jeff, elle laissa les vannes s’ouvrir :


J’en ai marre de tout ça ! Qui est-on, où va-t-on, qu’est-ce que l’on nous veut ? Ne pourrait-on pas simplement être heureux quelque part ? … Je crois pouvoir nous créer un nid, rien qu’à nous. Dis oui, dis oui, s’il te plait !

Même si elle vit une lueur de tentation dans son regard, il refusa.
Des termes qu’elle n’avait jamais envisagé sortir de sa bouche s’émirent.

*Loyauté ? Amitié ? Communauté ?* Mais ils nous crucifieront à la première occasion ! On fiche le camp, ça nous dépasse, et…

Il ne voulut rien entendre même s’il se fit tendre lui glissant entre deux baisers une tactique à suivre. Elle fronça les sourcils, contrariée :

… Je pense que je peux nous amener près d’eux mais après ? Imagine qu’il ou ils annihilent mes pouvoirs ? On serait à leur merci !... Oui, Bones n’est que l’origine du conflit. Là, ce doit-être des historiques… Ben tous ceux du camp étaient bien éveillés malgré que Manu ait freiné le temps !
… Tu y tiens vraiment ?


Oh oui, il y tenait.
En soupirant profondément, l’embrassant comme si c’était la dernière fois permise, Lucrèce les fit se déplacer.


L’ARTILLERIE, VOUS DORMEZ OU QUOI ! beugla une voix rogue. EN POSITION, TIREZ !

Des canons tonnèrent.
Sous le couvert d’arbres denses, Jeff et Lucrèce assistèrent au déploiement de forces inédites.
Jeff, pâle, identifia le chef de la milice ; Lucrèce déglutit difficilement :


… Ce Goering serait Azaël ? C’est qui, lui ? …


Elle claqua des doigts à les mettre en sang, rien n’y fit.

Il… Il est plus fort que moi, que nous, haleta-t-elle. Je peux à peine atteindre ses pensées. Ce que j’entends me donne la nausée.

Comme de juste, et comme souvent depuis un certain temps, Lucrèce se sentit mal.
Jeff la soutint, l’exhortant à se remettre et en savoir plus.
Elle s’en doutait mais ne voulait pas l’influencer par des confidences intimes qui auraient altéré son jugement.
Puisant dans ses réserves, elle obtint des bribes de pensées qui la firent tomber dans les pommes.

Elle revint à elle sous une tente qu’elle avait vue dévastée peu avant mais qui était parfaitement intacte maintenant. Lui bassinant le front avec des attentions d’une mère, se penchait Manakiel.


Que s’est-il passé ? murmura-t-elle. Où est Jeff ?

Emmanuel tenta de se montrer rassurant en la forçant à rester allongée. Il l’avait récupérée à la lisière du bois voisin. Lucrèce s’énerva :

Tu penses qu’il va bien, et… c’est tout ? Te fiche pas de moi ! Où est-il ?

Une peur aussi terrible que son chagrin la fit trembler : Jeff s’était livré à… l’Autre.
Manakiel leva la main, elle s’apaisa sans pour autant parvenir à arrêter de pleurer :


Il… Il ne faut pas le laisser là-bas ! Ce gars, celui qui se fait passer pour Goering, c’est…

Il savait, évidemment. L’Élu lui parla doucement, lui expliquant ce qu’il pensait des derniers événements. Selon lui, de deux choses l’une, ou Azaël avait échappé au contrôle de l’Absolu, ou ce dernier l’avait envoyé là, exprès.

M’en fous, décréta Lucrèce. On ne va pas laisser Jeff entre ces sales pattes… Les hostilités ont cessé pour le moment… ?

La capture de Bérith devait suffisamment occuper Azaël, pour le moment.


C’est un monstre, un véritable animal, celui-là ! J’ai pu capter certaines pensées, et…

Manakiel se fit pressant, la sommant de lui narrer le moindre souvenir.
Dans un coin de la tente, un charmant petit pied tapait dans un rythme de plus en plus agacé. Cléo n’appréciait pas cet aparté.


VOUS, CESSEZ !
gronda Lucrèce en la fusillant du regard.

La belle reine se figea aussitôt, comme statufiée. Manakiel réprima un sourire mais félicita sa « belle-sœur »


… Je suis plus forte ces temps-ci, c’est vrai, sauf que près du monstre, je… Bien sûr que je sais pourquoi, idiot !... Pourquoi es-tu si surpris ? C’est assez normal, non ? Jeff et moi, on ne se contente pas que de se bécoter, et…

D’après lui, non, pas normal du tout.

… Ça m’est égal ! Ce qui m’importe, là, tout de suite c’est de délivrer Jeff. On y va !

Il n’était pas d’accord, assurant que des alliés très spéciaux allaient s’en charger à leur place.
En écoutant ses confidences, Lucrèce se détendit enfin, et sourit faiblement :


… Tu as raison, on peut leur faire confiance mais j’aimerais quand même me rapprocher… au cas où…

Mankiel l’aida à se relever comme si elle était à présent dotée d’un statut inédit.
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Jeff Berith

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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie [FE Jeff]   Une nouvelle vie [FE Jeff] - Page 3 EmptyLun 12 Nov - 18:21

Ne pourrait-on pas simplement être heureux quelque part ?...Je crois pouvoir nous créer un nid, rien qu’à nous. Dis oui, dis oui, s’il te plaît !

Rêver. Oui, ce n’était que cela. Un droit donné aux humains pour surmonter les écueils de leurs vies. Un droit que lui, Berith, n’avait pas. N’avait jamais eu. Encore moins à cette croisée de chemins où il reconnaissait le moment venu de choisir son camp. Le vrai. Le définitif. Celui qui, peut-être, effacerait la lourde ardoise de ses méfaits.

Le parcours avait été long et ardu. Confronter les émotions, les sentiments de cette humanité, qu’il avait si bien malmenée au gré de ses caprices, avait bien changé quelque chose en lui. Si sursis il y avait, le moment n’était pas encore donné pour s’en croire méritant. Son refus équivalait, peut être, à un début de réparation mais il savait sciemment que cela ne serait pas suffisant.
Sacrifice ? Qui sait ? Berith ne connaissait pas encore la signification totale de ce mot d’aspect si simple et pourtant si intrinsèque. Il n’était qu’un pion dans un jeu absurde mais pion tout de même. Petite différence cruelle : on lui laissait le choix du mouvement.


Non, ma chérie…je leur dois cela…

Parler d’amitié, loyauté et autres synonymes de grandeur d’esprit ne lui ressemblait pas du tout mais Berith venait de comprendre que la vie demande, souvent, faire abstraction de soi même, délaissant tout égoïsme, dans l’espoir, cela s’entend, de limiter les dégâts pour le futur…au cas d’en avoir un !
Le plan était simple. Pas besoin de compliquer encore plus la situation avec des projets grandiloquents. Lucrèce ne s’y plia pas de bonne grâce. Là, ils étaient seuls, au milieu de Dieu sait où, sans l’appui de Manakiel, devenu allié par concours de circonstances et le tout, sans avoir la moindre idée de ce qui pouvait les attendre et encore moins…qui !

Tu y tiens vraiment ?

Je t’aime, Lucrèce…mais c’est impératif !

Une salve d’artillerie lourde salua leur matérialisation près du camp ennemi. Si près en fait, qu’à couvert, à l’orée du bois, Jeff n’eut aucun mal pour reconnaître l’adversaire.

Hermann Goering…Maudit Azaël, il n’y a que lui capable de faire ça !

C’était tout dire. La combinaison résultait effarante, dépassant de beaucoup ses pires prémonitions. Goering, l’homme de fer, le boucher de Cracovie et de tant d’autres villes. La cruauté humaine incarnée, doublée d’une ambition hors mesure et le tout en possession de celui qui fut si retors et rebelle, que Le Maître omniscient, le fit chasser de son céleste royaume par son plus fidèle justicier. Sauf que là, par quelque étrange exercice des forces obscures et logiquement tordues, le sinistre personnage semblait être revenu, en pleine possession de pouvoirs qui, alliés à la noirceur de son âme damnée faisaient de lui un ennemi redoutable.

Ce Goering serait Azaël ? C’est qui, lui ?

Il sentait que la tête lui tournait tant des idées affolantes y cavalaient.

Notre pire cauchemar, mon amour.

Cela se confirma dans les minutes suivantes. Les pouvoirs, pourtant énormes de sa belle, restaient sans effet sur cet ennemi là.

Je peux à peine atteindre ses pensées. Ce que j’entends me donne la nausée.

Il pouvait le croire sans faire d’effort mais l’exhorta à persévérer, en la soutenant contre lui alors qu’elle pâlissait de plus en plus.

Laisse moi savoir un peu plus, ma douce, je dois…Lucrèce !!!


Aussi molle qu’une poupée de son, elle s’effondra dans ses bras. Affolé, il lui tapota les joues, l’embrassa, supplia, pleura même mais rien ne la ramena à la conscience. La mort dans l’âme, il demanda de l’aide. Manakiel se présenta à l’instant.

Emmène la d’ici…mets la à sauf…Non, n’essaye même pas…Nous savons bien que c’est la seule manière de le circonvenir…Manakiel, ne nous racontons pas d’histoires, on se connait trop pour ça et nous savons bien qu’Azael nous en a toujours voulu…S’il peut avoir l’un de nous, cela le calmera peut-être…pas assez, sans doute, mais cela te donnera un répit pour trouver la façon de l’affronter même si je ne comprends pas comment il est arrivé là…Ne sois pas stupide, Emmanuel…tu as encore tes pouvoirs, Lucrèce les siens…ensemble vous arriverez à bien plus que moi…Pourquoi je fais ça ?...Simple. Pour absurde que cela te paraisse…l’idée du salut commence à me tenter !

Peu importait ce que penserait son « frère » avant qu’il n’ait quelque idée pointue, Jeff quitta l’abri des arbres et avança vers le camp ennemi. Se faire remarquer ne demanda pas grande science, il lui suffit de gueuler assez fort. Sous les traits de Goering, le personnage résultait encore plus éprouvant, si possible. Massif, bouffi, l’œil arrogant, sûr de sa suprématie.

Mais voyons donc…qui avons-nous là ? Le fier Berith…les échos de ta disgrâce me sont parvenus. Que viens tu chercher ici ?...Allons donc, n’essaye pas de me contrer, pauvre diable…tu n’es personne…tu n’es rien !!!

Tu te trompes, Azael…je suis toujours moi. Sans besoin de m’occulter sous l’identité d’un porc gras. Je me suis toujours dit que tu manquais d’imagination…Ne commence pas avec l’énumération de tes légions et tout le reste, on s’en passe…Sais pas si tu l’as remarqué mais en ce lieu si singulier…les règles sont autres…tu les vois, tes légions démoniaques, quelque part ?...Moi je ne vois qu’un ramassis d’âmes pourries ou tout au plus assez déboussolées pour te suivre…quoiqu’en te connaissant tu auras usé et abusé de tes talents pour en circonvenir les trois quarts…

Talents dont il aurait bien voulu connaître la provenance quoique une certaine idée, plus effroyable qu’autre chose, commençait à se frayer son petit chemin dans son esprit.

À mon grand plaisir !, assura l’autre en partant d’un rire énorme, où il ne perçait pas le moindre humour, j’ai ce qu’il me faut…absolument tout ce qu’il me faut pour soumettre ce que tu appelles « lieu singulier »…ce bastion stupide où campe le dernier sursis des perdus…l’espoir ! Je vais le leur prendre, le détruire, leur faire connaître la réalité finale…le RIEN !

Le RIEN n’existe pas et tu le sais à tes dépends tout comme je l’ai appris aux miens…Il y a toujours quelque chose !

Goering/Azael leva son bâton de commandement, prêt à lui assener un coup qui aurait sans doute assommé un bœuf mais à son grand dam, Berith ne broncha pas, soutenant son regard, impassible.

Côtoyer les humains t’a rendu philosophe ? Toi, le grand blasé parmi les blasés ? C’est risible…

Pense ce que tu voudras…


*Manakiel trouve vite…il va pas bavarder longtemps, celui là !*


Ce sur quoi il ne se trompait pas. Après quelques ordres ponctuels, Azaël/Goering, perdant toute bonne manière, le fit traîner jusqu’à sa tente. Là on l’attacha à une chaise, le laissant à sa merci.

Te voilà donc réduit à être quantité négligeable, dommage collatéral dit on aussi. Bah, quel intérêt pourraient ils avoir à garder un pion inutile…sauf bien sûr, pour la contenter Elle…, il rit en le voyant se crisper à cette mention, on m’a dit qu’Elle les a bien roulés, ces vieux schnocks…faut dire que j’aurais préféré que ce soit ta petite catin qui soit là, à ta place…

N’ose pas…


J’ose et tu la fermes. Cette fille mérite toute mon attention…et attentions. N’ai crainte, je serai « doux » avec elle…ta petite chose !

Touche la et tu es mort !


L’absurdité de sa menace le fit grincer des dents alors que l’autre, qui pensait de même, éclatait d’un rire dément.

Vraiment !? Et qui va m’arrêter ? Toi ?
, riant toujours il le frappa au visage avec une brutalité inouïe, le faisant basculer au sol, toujours attaché à sa chaise, depuis si longtemps que j’attends cet instant…celui de te voir réduit à cela…. L’idéal aurait été me défaire de toi lors de ton essor ascendant mais alors ILS tenaient encore à toi…mais enfin…faudra se contenter de ça…après on verra si ce qu’il reste de toi donnera de quoi penser à tes…soi disant amis…

Le silence des cannons accueillit son retour au monde des vivants, même s’il n’était pas trop sûr d’y appartenir encore. Au début, son tortionnaire s’était contenté de le frapper, attendant l’entendre demander clémence mais Berith n’avait pipé mot. S’en étaient suivies d’autres tortures plus raffinées. Meurtri de partout, mains écorchées à vif, plantes des pieds brûlées avec des braises à rouge, on avait fait passer du courant dans son corps, lui tirant des hurlements d’insoutenable douleur, avant de le jeter dans un coin, triste dépouille fanée.

Alors…cela te sied, cette condition d’humain que tu sembles tant chérir ?

Il aurait voulu relever le tête et le narguer mais esquisser le moindre mouvement était une torture supplémentaire. Combien de temps s’était-il passé ? Tout lien approximatif avec la réalité le fuyait. Tout se résumait en cet instant, à s’accrocher à la moindre bribe de vie qui pouvait lui rester, pour résister…pour la revoir…une fois encore…

*Lucrèce…je t’aime, Lucrèce !*

Un coup traître le fit rouler sur le côté avec une plainte animale.


ILS t’ont vraiment eu ! Toi, destiné à régner…te voilà, humain misérable…et tu crois qu’elle t’aime ? Laisse moi rire…Alors, pauvre imbécile, si Elle t’aime tant…s’ils t’apprécient tant, tes amis…pourquoi n’est tu pas à sauf !?

*Distraction stratégique…en attendant un cheval de Troie… ?*

La réplique de Goering était sans doute à point mais l’interruption impromptue d’un de ses lieutenants coupa court son inspiration.

Un avion, général…un avion !

*Brave Amelia…elle l’a fait…*

Berith s’effondra confortablement dans son coin. Il aurait rigolé d’avoir pu le faire mais même respirer lui faisait mal. Mieux valait garder ses forces pour la suite, qu’il pressentait ne saurait tarder…pour si jamais, il émit un râle d’agonie et feignit rendre l’âme, ce qui, pour les effets, n’était pas trop loin de la réalité. On l’ignora pour poursuivre un débat frénétique.

Un feu nourri crépita. On cherchait, le plus sûr, à abattre cet ennemi audacieux. Blême de rage, Goering maudissait copieusement son service d’information, son état major…tout être vivant à portée de sa voix. Vraisemblablement, personne n’avait pas eu idée que l’ennemi put compter avec une armée de l’air. Il aurait fallu être foncièrement sourd en plus d’à demi mort pour ne pas entendre les discussions tenues pas loin de lui.

L’armée du fleuve rallie les forces du village…le front est compact…Sont mieux armés que prévu…

*Beau merdier, Azaël…méprise l’ennemi et t’auras des surprises !*

Je veux la Zone…à tout prix ! Il nous la faut…ce qu’elle contient nous donnera le pouvoir pour soumettre ce monde et tout autre qui osera nous tenir tête.

*Cours toujours, Manakiel se laisse découper en tranches fines avant de te livrer ÇA !*

Il aurait dû éviter de penser. Tous les sens en alerte, Azaël/Goering capta ses réflexions et fondit sur lui comme vautour sur un cadavre.

Inutile de te feindre mourant…Que sais tu sur la Zone ?

S’il lisait ses pensées, quoi bon se gêner de l’ouvrir. C’était moins fatigant comme cela.

*Va te faire foutre, vieux plouc !*

Je vais t’arracher la vérité.

*Ouais !*

S’en suivit un début de passage au tabac, duquel il se serait très volontiers passé quand un ordonnance se présenta annonçant qu’une ambassade ennemie demandait audience. Azaël voulut savoir qui osait déranger ainsi sa petite guerre à lui :

Une impératrice et une reine, mon général…Elisabeth d’Autriche et Hélène de Sparte.

*Sacré nom de nom…c’est de l’artillerie lourde, ça !*

En tout cas, l’effet semblait être celui désiré, de cramoisi de rage à cramoisi de plaisir anticipé de pouvoir, sous peu, côtoyer ces altesses dont l’histoire n’avait que trop vanté la beauté, Azaël parut oublier son prisonnier et sortit à toute allure. Moins d’une minute plus tard, une main adroite poignardait le pan arrière de la tente, ouvrant un large passage. Aucun besoin de paroles, Richard le souleva, sans faire attention à la plainte qu’il ne sut taire. Achille, le semblant fermé, surveillait…

*Bof…étais pas si loin de l’idée…cheval de Troie…belle de Troie…n’importe quoi !*

Entre le tabac et le rude sauvetage, Berith, parvenu au bout se ses forces, se laissa aller dans une accommodante inconscience. Ce qui put ou ne pas se passer après échappa à son entendement…

Sa conscience esquive dérivait en zigzag entre les pics de douleur et l’impression de flotter déjà au dessus de tout, luttant pour s’attacher à une unique constante…des yeux noirs, au regard fébrile et une voix veloutée l’enjoignant de revenir…mais la lumière le happait, l’attirait…


Le brouillard qui semblait l’entourer s’estompant, Berith reconnut les lieux, sans s’étonner être d’une seule pièce et sans trace des sévices subis si peu auparavant. Cela ne pouvait avoir qu’une explication.

Suis-je de retour… ?

La douleur angoissée dont fut empreinte sa question n’échappa à nul des présents.

Est ce celui là ton désir, Berith ?, s’enquit l’Un d’eux, d’un ton où perçait une certaine ironie.

Il se tourna vers l’auguste Ancien qui venait de parler. Blanche barbe, blancs cheveux, noble aspect bienveillant…en tous aspects quasi identique aux cinq autres, qui honoraient de leur présence ces Hauts Lieux de la Spiritualité, en constituant, il le savait mieux que personne, le Tribunal Suprême. L’Unique. Le Dernier.

Il leva les mains, paumes vers le haut, essayant de se défaire de toute arrogance qui pourrait subsister.

J’ai joué le rôle qui m’a été dévolu. Vous l’avez nommé Ambivalence. Ai-je eu le choix ? Vous connaissez la réponse…toutes les réponses que je pourrai donner. J’ai été l’Ombre pour que resplendisse la Lumière. J’ai été le Mal pour que le Bien se démarque. Vous avez guidé mon existence dans le but unique de faire prévaloir celle que vous vouliez exemplaire. On ne m’a pas demandé si c’était celle là mon élection. Vous vous êtes bien assurés que je ne songe jamais à la faire. Vous avez nourri mon esprit d’arrogance, d’orgueil infatué…il ne m’a jamais été donné de connaître autre chose. Vous avez tracé mon chemin et je n’ai fait que le suivre…

Tu as toujours eu la parole aisée, le plaidoyer brillant. Nous reconnaissons que tu as été un élément de grande valeur. L’Ambivalence est un concept d’équilibre qui régit la Balance de l’existence humaine. Tu as tenu ta place avec grande éloquence, tu as développé ton talent jusqu’en faire un art mais…as outrepassé certaines limites.

Limites qui…

Silence ! Tu as voulu jouer un rôle au dessus du tien emporté par la griserie du pouvoir.

Pouvoir que Vous m’avez donné !, s’écria t’il malgré les regards hautement censeurs, l’homme est encore esclave de l’homme parce que même ce Bien splendide ne peut circonvenir la nature humaine. le Mal est né avec l’homme tout comme le Bien…son âme est ambivalente. Je ne suis pas le Mal, simplement son conseiller…Manakiel n’est pas le Bien, seulement son esclave…et Vous me parlez de griserie de pouvoir !?

Nous sommes les Anciens ! Nous régissons en obéissant les lois du Suprême…

Je voudrais bien savoir, ce qu’Il en pense de votre façon d’obéir Ses Lois…si toutefois c’est bien de Ses lois qu’il s’agit…

Ton insolence est insoutenable !

On me le dit toujours quand je suis à point de mettre le doigt sur quelque vérité gênante !, riposta t’il, perdue toute mesure, laissant sa morgue de toujours reprendre ses droits, parce que c’est bien de cela qu’il s’agit…n’est-ce pas ?

Les Anciens échangèrent des regards d’intelligence, sans besoin de se parler, en parfaits télépathes.

N’essaye pas de deviner ce que tu n’es pas capable de comprendre…Si tu es ici c’est parce que ton existence « là bas » est finie. Tu l’as demandé au début de notre entretien. Tu es de retour, Berith.

QUOI ??? Mais…je ne veux pas…ma place est…avec…eux…avec Lucrèce…

NON ! Tu as rattrapé tes erreurs, elles te sont pardonnées. Tu as de nouveau tes pouvoirs.

Il les dévisagea, un à un, plein de mépris.

C’est ÇA, le jeu…Manipulation…et dès que la Vérité éclate…vous éliminez le pion…en le subornant ! Vous me rendez mes pouvoirs, sans doute un autre terrain de jeu me sera dévolu…et on recommencera à l’infini…ET BIEN NON !!! JE NE VEUX PAS !!!

Tu ne peux…

JE PEUX !!! J’EXIGE…C’EST MON DROIT !!!

Sais tu seulement ce que tu dis ?

Vous m’avez doté d’une certaine intelligence, me semble t’il, j’en fais usage…Vous avez faussé les règles en introduisant Azael, le banni. Vous avez triché, de la manière la plus basse…et vous voulez me radier des cadres ?...Franchement, vous y allez fort…Quelle est la finalité de ce jeu débile ?

Manakiel prône l’ingéniosité intarissable des humains, c’est vrai qu’ils s’en sortent pas si mal que cela sauf que jusque là…ils n’ont pas été confrontés contre un véritable adversaire…

Et alors, vous envoyez Satan en personne leur pourrir la vie…avec plein pouvoirs, ce qui est plus !

Il les dévisageait, arrogant, insultant presque, sans aucune crainte. Ce qui n’était pas ce à quoi ils s’étaient attendu. Amoindrir Berith avait été le premier pas pour venir à bout de cet esprit opiniâtre et individualiste sauf que contre toute attente…cela avait foiré de bout à bout ! Et tout cela pour les beaux yeux d’une femme. Deux des cinq Anciens pensaient qu’éradiquer les femmes du contexte général épargnerait pas mal de problèmes. Les trois autres étaient de l’opinion que sans femmes l’histoire basculerait dans quelque perversion innommable et on en avait déjà eu assez avec la mise à jour de Sodome et Gomorrhe qui n’avait pas été un de leurs faits…mais un rappel à l’ordre…comme quoi…

Se laisser prendre de court par ce diable astucieux ne leur ressemblant guère, le Conseil ignora un moment la diatribe d’un Berith démené et entra en concile fermé, d’esprit à esprit.

Peut être on a eu la main trop large en permettant qu’Azaël…

Jamais de tout jamais, sans cette intervention musclée, ils se seraient lancés à NOTRE recherche…et malins comme ils sont…

Mais s’IL le veut…

IL l’aurait déjà fait. Les humains sont Sa création la plus chère mais aussi Sa plus grande source d’ennui…

Hum ! Si Berith s’en mêle encore plus…on se fera damer le pion…

Pas si nous agissons avec prudence ! Or il n’y a qu’une façon…


Ainsi fut fait…

Deux visages se penchaient sur lui. La femme souriait, soulagée ? Attendrie ? L’homme, satisfait ? Bienveillant ? Elle avança la main et caressa doucement son front, ses cheveux…Il eut un geste de recul, cherchant à s’écarter, agacé de tant de confiance.

Sans familiarités, je vous en prie…Qui êtes vous ? Où suis-je ?, une troisième question lui resta coincée dans la gorge, lui semblant totalement absurde : * Qui suis-je ?*
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