Gods Games
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Gods Games

Sommes-nous les jouets des dieux ?
Dans ce forum RP, des rencontres crues impossibles pourront avoir lieu
entre d'illustres ressuscités et des personnes de notre siècle

 
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 Bon anniversaire!

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Neil Chesterfield

Neil Chesterfield


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MessageSujet: Bon anniversaire!   Bon anniversaire! EmptySam 12 Mar - 19:00

Son anniversaire !
Neil n’y songeait plus depuis trois années.
Avant le décès de ses parents, chaque an supplémentaire donnait lieu à de notables débordements.
Des centaines d’invités, champagne à flots, attractions diverses : on se marrait jusqu’au lever du jour.
Mais… les responsabilités lui étaient tombées dessus sans crier gare, et le jeune homme s’était noyé dans un travail intensif au point d’en oublier presque ce qu’était sa vie antérieure.
Son ami Phil Diamond l’avait secoué au sortir d’une réunion importante :


Hey, PDG de mes deux ! T’aurais pas deux minutes à accorder à un pote ?

Neil avait consulté sa Rolex en grognant :

Deux, pas plus !

Dis donc vieux, t’en as pas marre de nous faire bosser comme des dingues ? On ne te reconnait plus. Tu t’es regardé dans un miroir récemment ? T’es gris, l’œil vitreux. À ce train, tu vas nous faire une déprim ou un infar ! J’ai causé avec ton toubib : il veut que tu lèves le pied.

J’e*****e Ross et ses congénères ! Je veux bosser en paix. Tu n’as pas l’air de te rendre compte de ce que j’ai sur le dos.

Que veux-tu prouver et à qui ? Le monde tournera sans toi, ta firme aussi. Elle le faisait déjà du temps de ton père, je te signale. Il savait prendre du bon temps, lui… parfois !

Père comptait sur moi pour conserver et faire prospérer ses boîtes. Je dois…

Partir en croisière pour reposer tes méninges et te refaire une santé. Tiens, j’ai ton billet. L’Ocean s’Queen appareille le 28 décembre. Bon anniversaire, mon pote. T’inquiète pas, tu ne seras pas seul à bord !

Des documents fourrés en main, une tape sur l’épaule, c’est ainsi que Neil se laissa convaincre de prendre des vacances.

Quel paquebot cet Ocean s’Queen !
Pas très doué en orientation, Mr Chesterfield reçut son plan d’accès et explications de la part de la délicieuse Miss Crosswell qui, tout sourire, lui souhaita la bienvenue avant de le remettre aux bons soins d’un steward attentionné.
Même avec une boussole, Neil se serait perdu. Heureusement que son guide connaissait les lieux mieux que sa poche.
D’ascenseur en couloirs, le duo parvint face à la cabine prévue sur le billet. Passe électronique actionné, une suite parfaite du pont supérieur s’ouvrit rien que pour lui. Immense bouquet de fleurs, panier de fruits frais et champagne sur une table ronde : rien ne manquait. Pourboire distribué, le nouveau locataire jeta un œil avisé aux installations qui lui étaient destinées. Pas à dire, son copain ne s’était pas fichu de lui.
Avisant la porte-fenêtre coulissant vers le balcon privé, il s’y dirigea.


*Wow ! Sacré Phil !*

Là, mollement appuyée sur la rambarde se tenait une créature de rêve qui admirait la vue.
Pensant qu’il s’agissait d’un cadeau de son ami, Neil toussota en s’approchant, tout miel :


Bonjour ! Ainsi c’est vous que Phil m’a choisie pour compagne de cette croisière ? Je suis Neil Chesterfield. Ravi de vous rencontrer, Miss… ?

Oups ! Il devait y avoir un os !


Dernière édition par Neil Chesterfield le Sam 19 Mar - 21:41, édité 1 fois
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Lindsay Fairchild

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MessageSujet: Re: Bon anniversaire!   Bon anniversaire! EmptyDim 13 Mar - 15:26

Union familiale oblige, tante Becky et Lindsay avaient passé Noël, à la mansion Fairchild. Force câlins et mots enjoués, ses parents essayèrent de la circonvenir pour abandonner l’idée de la croisière prévue pour la fin de l’année. Heureusement elle comptait avec l’appui inconditionnel de sa tante et sans se laisser amadouer, bagages bouclés et sans aucun remords dans l’âme, elles s’envolèrent vers Los Angeles, le 27 Décembre. L’Ocean’s Queen devait quitter le quai le 28 à 17 :00. Mais, les imprévus ne manquent jamais à l’appel. À peine arrivées à la métropole californienne, tante Rebecca avoua ne pas se sentir trop bien. Sans plus de préambules, on fila à l’hôpital. Le diagnostic n’était pas des plus encourageants : appendicite aiguë. Opération s’imposant dans le plus bref délai, tantine fut admise et préparée d’emblée pour l’intervention qui était des plus routinières.

Pas question que tu rates ton bateau, ma chérie…Ce n’est qu’une petite opération de rien du tout, dans trois jours je suis sur pied et te rejoins à Honolulu.

Mais, tante Becky…

Rien n’y fit. Rebecca Connelly pouvait se montrer très convaincante et le lendemain, la fraîche opérée ayant une mine resplendissante et affichant une humeur incomparable, Lindsay se retrouva dans un taxi, bagages à la clé, en chemin vers le quai précisé dans son billet. Le paquebot imposait. On le disait un des plus beaux de tous les temps. Accueillie avec toutes les déférences que méritaient son nom et la fortune familiale, Miss Fairchild fut conduite, par un steward stylé vers la cabine réservée. On ne pouvait pas dire que sa tante faisait les choses à moitié, la suite qui l’attendait ne pouvait être plus somptueuse. Lindsay respira soulagée, tout marchait au quart de tour, les gens étaient charmants et il suffisait de demander quelque chose sur le ton habituel pour voir ses vœux exaucés d’immédiat. Rien ne changeait, sauf le décor. Le monde était en ordre. Une camériste mise à sa disposition s’était occupée de défaire ses bagages et ranger ses affaires, sans qu’elle ne trouve rien à redire. Elle pouvait commencer à se relâcher et jouir de cette liberté inattendue, même si elle ne savait pas trop comment s’y prendre. Le champagne dans son bac de glace lui sembla une option décente pour se donner un peu d’aplomb. Pour stupide que cela puisse paraître, elle n’avait, de sa vie, débouché une bouteille comme celle là mais y mettant un peu de jugeote et après avoir bataillé un moment avec le bouchon récalcitrant, elle parvint à le faire sauter, se vit éclaboussée mais finit par emplir une flûte de cristal.

La prochaine fois, je sonne le room service !

Le balcon privé lui permettait d’assister au départ du navire sans avoir à se mêler à la foule sur les ponts. C’était déjà assez d’émotions pour un jour comme pour avoir encore à socialiser avec tant d’inconnus. C’était merveilleux, se trouver là, seule…quelle paix délicieuse !

Paix qui ne dura pas bien longtemps. Un raclement de gorge inattendu la fit se retourner. Un jeune homme souriant, enjoué, la détaillait, tel chat alléché au temps de dire :


Bonjour ! Ainsi c’est vous que Phil m’a choisie pour compagne de cette croisière ? Je suis Neil Chesterfield. Ravi de vous rencontrer, Miss… ?

*Choisie pour compagne de croisière ? Mais, il délire, celui là !*

J’ignore que ou qui peut vous induire à cette lamentable erreur, Mr. Chesterfield, mais je vous assure n’être la compagne choisie pour personne ni quoi que ce soit. Je suis Lindsay Fairchild et celle-ci est ma suite !

Il devait avoir méprise quelque part. Mr. Chesterfield insistait que c’était sa suite, à lui. Sans perdre le calme ni les manières, Lindsay opta pour démontrer son bon droit d’affirmer le contraire. Billets exhibés, on compara. Le numéro de cabine donné, sur le deux billets, était le même.

Sans doute une erreur d’impression, mais bien entendu, c’est MA suite.

Il insista que c’était la SIENNE. On décida de trancher l’affaire et appeler le personnel de bord pour remédier l’impasse. On les pria de patienter un moment. Une demi-heure plus tard force fut de reconnaître que le pétrin était de taille. Overbooking. C’était juste ce qu’ils ne voulaient pas entendre. Impossible trouver une autre suite jusqu’à la prochaine escale : Hawaï.

Pour la première fois de sa vie, Lindsay Fairchild eut envie de trépigner mais cela ne servirait de rien. On clama désolation en promettant essayer de réparer cette entorse au juste droit du passager d’avoir sa suite pour soi…sans partage. Mais vu l’état des choses, se défaisant en excuses sur tous les tons et promesses de somptueux dédommagements, il fallait bien s’accommoder à la situation…

Je voudrais bien savoir comment !, assura t’elle, pincée.

Et elle n’était pas la seule…
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Neil Chesterfield

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MessageSujet: Re: Bon anniversaire!   Bon anniversaire! EmptyLun 14 Mar - 19:34

La croisière de détente commençait vraiment bien ! Du moins c’est ce que pensa Neil en avisant la charmante demoiselle qui « l’attendait » Son copain Phil ne lui avait-il pas dit qu’il ne voyagerait pas seul ? La preuve en était là, sous ses yeux. Cela faisait très, très longtemps que le jeune Chesterfield n’avait pas pris de bon temps dans tous les sens du terme. Mais vu la réaction de la jeune femme, il existait une méprise. Prenant sa présentation de haut, elle annonça :

J’ignore que ou qui peut vous induire à cette lamentable erreur, Mr. Chesterfield, mais je vous assure n’être la compagne choisie pour personne ni quoi que ce soit. Je suis Lindsay Fairchild et celle-ci est ma suite !

Trois ans auparavant Neil aurait ri de la situation qu’il aurait résolue avec diplomatie ; plus maintenant. Fatigué, déçu aussi voire frustré, il contrattaqua :

Vous êtes dans MA cabine, Miss Fairchild ! Si quelqu’un commet une erreur, c’est bien vous.
D’ailleurs, rien de plus simple à vérifier : comparons nos billets.


Les documents s’exhibèrent, le résultat fut flagrant : numéros identiques. Elle le nargua :

Sans doute une erreur d’impression, mais bien entendu, c’est MA suite.

Quelque chose d’indéfinissable agaça le PDG de la Chestco. Pourquoi devrait-il se plier alors qu’il se savait dans son bon droit ? Par… courtoisie ? Eh bien, non ! Le sexe dit faible avait toujours trop tendance à se croire tout permis. Pas cette fois !

Je parie que le steward vous aura ouvert avec son passe. Celui qui m’a guidé a utilisé MA carte !
Inutile de s’énerver pour si peu. Je téléphone !


De suite, la plantant là, il ameuta le responsable des passagers. Bien sûr, il leur fallut attendre un bon moment avant que l’on s’occupe de leur cas puisque le personnel était débordé avec l’embarquement des troupes.
Boudant la donzelle, Neil se versa une coupe de champagne sans lui en présenter. Il rageait intérieurement, imaginant déjà qu’en cas de pépin avec les réservations, on le prierait « gentiment » de se montrer gentleman et de céder la place.
Cela ne rata pas : il y avait bel et bien eu une confusion d’impression des billets et la suite avait été attribuée deux fois.
Excuses, promesses de dédommagements ne changèrent rien à l’humeur de plus en plus massacrante de Neil. On les supplia presque de s’accommoder ensemble pour faire face à cet « inconvénient »
.

Je voudrais bien savoir comment ! pérora la donzelle une fois seule en sa compagnie forcée.

Et moi donc, grinça-t-il, rogue. N’escomptez pas que je squatte le divan ou aille roupiller dans un canot de sauvetage ! Je suis ici pour me reposer, me détendre après un boulot infernal. Vous pourriez… je sais pas moi… aguicher un passager plus dans vos cordes, un gentil gars qui vous hébergerait trois jours ?

Comme il s’y attendait, elle ne voulut rien entendre. Finalement, il haussa les épaules :

Faites tout ce que vous voulez, je m’en contrefiche... Vos bagages sont défaits ? Tant mieux, les miens vont l’être je vous le garantis ! … J’ai un plan, oui. Ça vous étonne ? Oh, rassurez-vous, on se verra très peu. Asseyez-vous !

Prenant stylo et papier, il se tint prêt à gribouiller :

Etablissons un emploi du temps. Dites-moi à quelle heure vous comptez vous lever, aller manger, nager, danser... tout quoi.

Si elle n’avait pas arboré un air si offusqué, elle aurait pu être mignonne, adorable même. Il fallait croire que leurs atomes n’étaient qu’oppositions car il leur fallut plus d’une heure afin d’établir un semblant de compromis. Quand ça coinçait sur l’horaire, les dés tranchèrent. Neil en avait toujours une paire en poche… souvenir d’enfance quand il devait batailler avec son père pour obtenir gain de cause.
Avec tout ça, la sirène avait retenti, annonçant l’appareillage.


J’ai personne à saluer à quai mais j’ai un besoin impératif de douche !

Tiens ? Elle aussi. Les dés roulèrent : elle gagna.

Ok, allez-y mais, de grâce, pas de traces de savon ni de cheveux dans le bac, j’ai horreur de ça !

La laissant se rafraîchir, Neil jeta un œil par-dessus la rambarde du balcon. Le soleil déclinait. Le tumulte de la côte s’était tu. Un horizon splendide s’ouvrait.
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Lindsay Fairchild

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MessageSujet: Re: Bon anniversaire!   Bon anniversaire! EmptyMar 15 Mar - 21:26

Le moindre à dire est que Mr. Chesterfield était agacé. Pas plus qu’elle, avec la petite différence qu’elle ne perdait pas ses bonnes manières, alors que lui commençait à frayer l’impoli. Il s’était servi du champagne sans même songer à lui en offrir et le voilà qui grommelait d’un petit ton rogue à la crisper encore plus :

Et moi donc. N’escomptez pas que je squatte le divan ou aille roupiller dans un canot de sauvetage !

Ni moi, cela va de soi !, répliqua t’elle en fronçant un peu les sourcils (pas trop, parce que ça ride !)

Et l’autre de donner ses raisons comme si cela allait changer quelque chose :

Je suis ici pour me reposer, me détendre après un boulot infernal.

*Et que veut-il ? M'émouvoir pour que je lui cède ma place ? Il peut toujours courir !*


Mais bien entendu, le prétendant à la suite avait déjà sa petite idée pour tout arranger…à son goût !

Vous pourriez… je sais pas moi… aguicher un passager plus dans vos cordes, un gentil gars qui vous hébergerait trois jours ?

Elle resta bouche bée pendant cinq secondes, le temps de digérer l’énormité proposée, puis eut envie de le gifler et le mettre à la porte mais à la réflexion préféra le foudroyer de son regard le plus glacial et outré.

J’ignore quelle classe de gens vous êtes habitué à fréquenter, mais soyez sûr que j’ai un sens de la moralité un peu plus poussé que le vôtre. Si cette solution aberrante vous semble satisfaisante allez donc vous chercher asile là où ça vous chantera ! Moi, je ne bouge pas de MA suite.

Cela ne sembla pas le rendre forcement heureux mais au bout d’un instant, il haussait les épaules et disant :

Faites tout ce que vous voulez, je m’en contrefiche.

Son tour de hausser les épaules avec parfaite indifférence, alors qu’il s’enquérait, d’un ton suffisant :

Vos bagages sont défaits ?

Bien entendu.

Tant mieux, les miens vont l’être je vous le garantis !

Qu’il fasse ce qu’il voudrait, en lui fichant la paix, logiquement, mais c’était trop rêver.

Vous avez sans doute un plan irrésistible !, riposta t’elle, agacée.

Et dire qu’il était même beau garçon, dommage qu’il ait les manières d’un rustre.

J’ai un plan, oui. Ça vous étonne ?


*Que tu sois capable de penser, en effet.*…De quoi s’agit-il ?, soupira t’elle, résignée.

Il n’était pas des moindres, son plan. Il voulait établir un emploi de temps complet, savoir quand elle pensait se lever, manger, sortir, nager, danser…il voulait savoir tout ! Et pourquoi ? Pour squatter en tout calme les créneaux libres de SON temps, dans SA suite. C’était le comble. Ça en prit du temps, arriver à ce qu’on pouvait, avec beaucoup d’imagination, appeler un accord civilisé.

La sirène retentit annonçant que le bateau quittait le port. Elle n’avait aucune envie d’aller sur le pont et lui non plus. Il voulait prendre une douche. Coïncidence, elle aussi. Pour étrange que cela paraisse, ils se jouèrent la douche aux dés. 6-4 pour Lindsay, 5-1 pour Mr. Chesterfield.

Ok, allez-y mais, de grâce, pas de traces de savon ni de cheveux dans le bac, j’ai horreur de ça !

Elle aurait voulu avoir le courage de lui lancer quelque chose à la tête mais s’en abstint, il l’aurait sans doute battue. Elle prit son temps pour choisir ses vêtements et encore ne se pressa pas du tout sous la douche, sachant qu’il serait en train de pester. Quand elle eut fini avec ses préparatifs, une bonne demi-heure plus tard, si ce n’est plus, il se trouvait au balcon en train d’admirer les lumières de la ville qu’ils quittaient. Si tante Becky avait été là, ce fat serait sûrement en train de nager de retour à terre ferme.

Souriant, maligne, Lindsay s’approcha.


Je vais sortir maintenant, faites en sorte à avoir disparu à mon retour !

Il grommela quelque insanité (elle le supposa, car il jura à voix très basse)et fila vers la salle de bains. Elle attendit à entendre l’eau couler et l’imagina sous le jet d’eau pour aller vers la porte et toquer poliment tout en disant :

Oh, j’ai oublié de vous dire…il n’y a plus de serviettes sèches…je crains les avoir toutes employées.

Elle sut qu’il l’avait entendue parce que son juron fut très sonore. En riant, elle quitta la suite.

Dîner paisible après le cocktail de bienvenue du capitaine, en compagnie d’un vieux couple charmant avec qui elle n’eut aucun problème à partager la table. Elle se sentait rassurée par leur présence et eux, semblaient prêts à s’ériger en ses chaperons, une fois qu’elle eut narré le contretemps avec l’appendicite de sa tante.

Impossible de rater l’entrée en scène de Neil Chesterfield au casino de bord, auquel les Wright, charmants et considérés, avaient tenu à l’accompagner. Malgré ses griefs contre lui, Lindsay devait lui accorder pas mal de prestance, en fait il était parfait dans son smoking, en arborant un sourire de jeune premier à faire craquer toutes les femmes dotées d’une paire d’yeux…surtout les deux pâmées qui, accrochées à ses bras, riaient comme des idiotes de toutes ses reparties.


*Tant mieux pour lui, il n’aura aucun problème pour trouver où coucher !*

Les Wright émirent le désir d’aller danser, après tout, ils étaient là pour s’amuser et fêter dûment leur 40ème anniversaire de mariage. Incapable de rester toute seule, mêlée à cette foule d’inconnus, elle suivit le mouvement.

N’y avait-il donc pas d’autres endroits où faire la fête à bord ? Pourquoi Chesterfield semblait se donner le malin plaisir de se trouver au même endroit qu’elle ? N’avait il pas assez de lui avoir ruiné ses plans de paix parfaite ? Et pourquoi l’animal devait il danser si bien ? S’en donner si à cœur joie, alors quelle était à un pas d’avouer s’ennuyer comme une huître ? Roger Wright la fit danser un peu et mais même plein de bon enthousiasme, il n’égalait pas le brio du Fred Astaire de service ! En soupirant, dépitée, Lindsay préféra prendre congé et aller contempler les étoiles avant d’aller dormir…après tout, elle avait promis de se lever à 7:00…


*Tu n’es pas bonne, Lind…tu es…enfin tu sais ce que tu es …*
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Neil Chesterfield

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MessageSujet: Re: Bon anniversaire!   Bon anniversaire! EmptyMer 16 Mar - 0:13

Comme début de vacances, il aurait pu rêver mieux.
Un accord civilisé ? Un pacte de non agression ? Si l’on veut. C’est ce que Neil avait cru signer tacitement avec la belle plante qui s’était introduite dans SA suite. Elle se prétendait dans son droit, lui dans le sien et aucun ne souhaitait lâcher du lest.
Pourtant, regarder le ciel enflammé alors que les lumières de la mégapole s’éloignaient l’avait un peu calmé de l’aberration de sa situation. Il perdit un peu la notion du temps, ne se rendant pas compte du temps infini que la douche de la donzelle prenait. Ne ressentant même plus d’agacement, il s’en voulait presque de l’avoir assez rudoyée. Un Chesterfield normal ne se comportait pas ainsi mais voilà Neil n’était plus dans un état « normal »
.

*Phil a eu raison de t’expédier sur ce rafiot ! Tu pers les pédales, il est temps de te reprendre.*


L’apparition de Miss Faichild le tira de sa rêverie : elle était divine. Prêt à enterrer la hache de guerre, il amorça un compliment qui lui resta dans le gosier avec la morgue débitée par la fielleuse créature :

Je vais sortir maintenant, faites en sorte à avoir disparu à mon retour !

Lui passant devant sans un mot distinct, il grinça :

J’espère que tu passeras par-dessus-bord avant le mien, garce !

Enfermé dans la salle de bains, il inspecta sommairement les lieux en jouant du mitigeur. Au moins avait-elle fait attention à ne rien laisser traîner. Rien… ?

*Mais qu’est-ce que ce tas de…*

Dans un coin, en vrac, s’entassaient… Une voix suave derrière le panneau clos lui confirma ce qu’il redoutait :

Oh, j’ai oublié de vous dire…il n’y a plus de serviettes sèches…je crains les avoir toutes employées.

ESPÈCE DE *****


La correction ne permet pas relater les termes exacts des jurons débités mais vous vous doutez qu’ils ne furent pas piqués des vers.
La douche écossaise lui remit les idées en place, ou presque.


*Ah, la Miss veut jouer ? Elle sera servie !*

Quand rasé de frais, lotionné et bien moulé dans son smoking impeccable il se dirigea vers le restaurant principal, Neil entraperçut la vipère en compagnie d’un couple âgé. Le sourire arboré jusque-là se figea.

*Tout plutôt que d’être dans la même pièce qu’elle !*


Il tourna les talons et dîna dans un des autres restaurants du bord.
Pas difficile de faire d’intéressantes rencontres quand on est bien tourné de sa personne. À peine installé à une table, plusieurs regards féminins s’accrochèrent à son allure. Après tout, il était là pour s’amuser, non ? Il rendit certains sourires, en décrocha d’autres et ne tarda pas à se retrouver en charmantes compagnies. Les sœurs Blackwell étaient ravissantes, parfaites et… parfaitement idiotes. Betty, et Patsy s’ennuyaient : la chance !
Ils vidèrent quelques bouteilles qui les rendirent d’humeur joyeuse… du moins en apparence. Faisant le fanfaron, puisque c’est ce que les filles attendaient de lui, Neil les conduisit au casino y dépenser des plaques. Son œil ne rata pas la jolie Miss Fairchild toujours escortée de dignes croulants.


*Ce bateau est décidément trop petit !*

L’ignorant sciemment, il joua les princes en misant une petite fortune. Les rires fous des deux B lui vrillèrent les oreilles à chaque coup gagnant, de quoi lui taper sur le système. Il leur distribua ses gains, et s’éclipsa vers la salle de bal.
Attrapant au vol la première demoiselle esseulée, il se lança dans tous les rythmes possibles non sans remarquer la triste mine de Lindsay qui paraissait mourir de lassitude.


*Pauvre fille ! Pas marrant pour elle. Tu devrais… ? Pas question ! Si elle fait tapisserie, tant mieux !*

La soirée fut longue, épuisante. Il rêvait de ce lit immense qui aurait dû le recevoir dans Sa suite. Au moins s’était-il assuré que Fairchild n’en profite pas pleinement ! Maigre vengeance. Lui devait tenir dans son coin jusqu’à 7h am.
Il joua au poker avec acharnement, se déhancha comme un fou dans le night club, bavarda jusqu’à épuisement avec l’un ou l’autre pilier de bar avant de s’écrouler deux heures sur un transat.
L’air d’un chat amusé, il gagna enfin SA cabine à l’heure prévue. À peine la porte ouverte, il se prit le contenu du seau à glace sur la tête tandis que vitupérait une Lindsay très réveillée.
Du coup, lui aussi :


Comment ça, ce n’était pas sportif ? J’ai transformé le lit en mangeoire ? Qu’y puis-je si mon paquet de crackers s’y est reversé ? Ça grattait ? J’espère bien ! Sur ce, bonne journée !

Il l’attrapa par le bras et la fit valser dehors. Un dossier de chaise calla la clenche : enfin seul !
Rattrapant le sommeil en retard, après avoir balancé les draps au tapis et s’être accommodé du couvre-lit, Neil dormit mieux que jamais depuis trois ans.
Reposé, il émergea passé midi. D’après l’horaire prévu, il devait vider les lieux afin de permettre à la vipère de muer avant le repas. L’envie de se boucler à l’intérieur le tarauda un instant mais il y avait quand même mieux à faire sur ce rafiot. Douché, vêtu avec un soin décontracté, il sortit furtivement la tête dans le couloir s’apprêtant presque à recevoir un coup de batte de base-ball en pleine poire. Rien de semblable ne l’accueillant, il s’enhardit et monta sur le pont.
Quand Fairchild rentrerait dans la suite, si elle n’avait pas changé ses plans, elle la trouverait parfaitement en ordre, il y avait veillé. Il suffisait à présent de jouer à cache-cache en s’évitant le plus possible.
Pas à dire, L’Ocean’s Queen était petit…

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Lindsay Fairchild

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MessageSujet: Re: Bon anniversaire!   Bon anniversaire! EmptyJeu 17 Mar - 0:34

Penser qu’elle était à peu près une idiote perdue, trop polie pour gronder, trépigner et faire un esclandre jusqu’à avoir gain de cause, ne fut pas le genre de pensée pour la réconforter en gagnant la suite tant disputée. Tout semblait parfaitement disposé pour la nuit. Après une courte douche elle gagna le grand lit douillet en rêvant d’avance de quelques heures de repos pour calmer son esprit.

Non mais…

Cela faisait dix minutes ou plus qu’elle était là, à gigoter entre les draps frais en sentant que ça grattait de partout. Lumière faite, la révision à fond du lit dévoila le mystère…sa somptueuse couche était parsemée de…miettes !!!

Maudit soit cet homme…quel esprit satanique, quel toupet…quel manque de manières…quel RUSTRE !!!

À seules avec ses miettes, elle le maudit tout son soûl, sans trouver pour autant un exutoire à sa colère. Ça commençait à faire bien. Elle aurait pu sonner pour qu’on vienne changer son lit mais la situation lui sembla si déplacée et ridicule à expliquer que secouer les draps de son propre effort lui apparut comme solution ultime. Dormir ? Impossible ou si peu. Ça tournait dans sa tête, la revanche à prendre. Levée bien avant l’heure prévue pour l’apparition de l’outrecuidant personnage elle prit ses dispositions. Bingo ! À 7 :00 tapantes, il ouvrit la porte et elle lui envoya le contenu du seau à glace en pleine figure. Pas à dire, ça le surprit et tant qu’on y était lui dire quatre vérités bien senties n’était pas de trop.

Pauvre rustre ! Quel manque de…tout ! Quel affreux toupet ! C’est pas bon jeu, faire cela !

Et l’autre de riposter, si fraîchement :

Comment ça, ce n’était pas sportif ?

D’où sortez-vous vos manières ? Mon lit était plein de…miettes !!!

J’ai transformé le lit en mangeoire ? Qu’y puis-je si mon paquet de crackers s’y est reversé ?

Il se fichait carrément de sa tête, l’affreux bonhomme, enfin pas si affreux que ca, mais en ce moment elle le haïssait de toutes ses forces.

Je n’ai pas pu dormir !!!

Comme si ça pouvait intéresser, bien au contraire, ça le comblait de joie !

Ça grattait ? J’espère bien ! Sur ce, bonne journée !

Et sur ce il la prenait du bras et sans aucune considération la mettait à la porte de SA suite. Elle se retrouva dans le couloir, avec le panneau presque collé au nez, le souffle court, le cœur lancé dans une sarabande endiablée, à point de piquer la première crise de vraie colère de sa si sage existence.

C’était inouï, jamais elle ne se serait attendue à cela…mais bon an, mal an il fallut se recomposer, essayer de respirer calmement et chercher que faire de sa matinée. Elle n’aurait droit de regagner la suite qu’à l’heure stipulée. Enfin, cela ne pouvait pas être si épouvantable que ça. Elle était à bord d’un paquebot somptueux, qui offrait mille et une possibilités de passer agréablement le temps et sans doute de rencontrer au moins quelqu’un de sympathique avec qui bavarder…qui ait moins de 50 ans. Sauf que la plupart des voyageurs étaient là en couple. Amoureux, frais mariés, fêtant anniversaire, en groupe pré-établi…Après tout, ils étaient là pour fêter le nouvel An en haute mer avant d’arriver au paradis hawaïen ou de continuer plus loin.

T’es fine là, ma fille…la dernière des gourdes…

Pas si gourde que ça quand même mais elle était à point de démoraliser pour de bon quand, sorti de Dieu sait où, un charmant garçon, répondant, il débita ça très vite, au nom de Gerard Fitzpatrick III, se pointa presque comme le chevalier à la brillante armure pour la sauver de l’ennui fatal. Il manquait du charme séducteur de son ennemi juré mais on ne pouvait pas le taxer de moche, tout au plus d’assez benêt, fade de tant d’exquise politesse et surtout tristement collant. Il avoua se trouver là avec ses parents, que son père, le second du nom était dans l’affaire du pétrole et que sa mère était Lady Truc Mouche…bla…bla..bla… Lindsya écoutait d’une oreille distraite, sans perdre son sourire passe partout tout en se donnant le torticolis à regarder dans tous les sens pour découvrir par où apparaîtrait Mr. Chesterfield avec, sans doute, quelque aguichante créature. Cela ne rata pas…

*Tiens…seul ?*

Ça dura le temps de le penser. Comme mouches affriolées par le miel de son sourire resplendissant et son indéniable bonne présence, voilà que toute fille susceptible de jouir de bonne vue et un certain discernement quant au bon goût, papillonnait des cils…le reste est facile à imaginer. Du coup Gerard eut droit à toute son attention.

Promenade sur le pont à écouter des histoires à dormir debout, charmantes attentions, petit tour à la piscine, rencontre avec les parents du noble enfant. Peu amie de picoler, Lindsay s’y mit avec entrain à l’apéritif, question de tenir le déjeuner…en famille. À l’heure stipulée, elle trouva une excuse quelconque, être à moitié ivre aurait servi si ce n’était sa parfaite maîtrise de la situation et droite posture.

Enfin, à seules dans l’immensité silencieuse et confortable de SA suite, elle respira soulagée et passa en revue le moindre recoin des lieux, les trouvant absolument impeccables, sans l’ombre d’une miette ou quelque poussière hors’ contexte.

Ahhh…mais dette est dette, cher Poison !

Elle rigolait toute seule en prenant un long bain et encore en s’endormant pour une bien méritée sieste. Fallait se remettre des alcools de midi.

Le réveil s’avéra un délice. Le plan bien peaufiné n’était pas bien méchant…Elle y pourvoirait plus tard…Se changeant en vue de la soirée, encore sans doute à tenir au siège de Mr. Fitzpatrick le IIIème. Au moins le cher garçon dansait bien, sans arriver au degré de perfection de On Sait Déjà Qui…

Avant de se rendre au restaurant elle était passée par une des boutiques de bord et fait sa petite provision secrète. La soirée se passa mieux que prévu et c’est assez satisfaite qu’elle regagna sa suite et imaginant les efforts déployés par Neil Chesterfield pour se maintenir occupé jusqu’à 7 :00 du matin.

Pourvu qu’il soit absolument crevé…


Elle dormit comme un ange et était fraîche et pimpante le lendemain de bonne heure quand il arriva prendre sa place , le teint un peu gris, l’œil glauque. Comme geste de bonne volonté, elle avait demandé au service de chambres de faire le lit avec des draps tout frais et c’est ainsi qu’il le trouverait…sauf…un tout petit détail…si vénal…et innocent.

J’espère qu’il pensera que ce sont des araignées !!!

Après tout, elle avait quand même dépensé une gentille somme…en faux cils de toutes tailles ! Ça devrait, à moment donné, bien lui chatouiller les pieds…

Beaux rêves, doux prince !...
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MessageSujet: Re: Bon anniversaire!   Bon anniversaire! EmptyJeu 17 Mar - 20:30

Espérant déjeuner seul, Neil rata son coup. Les audacieuses ne manquaient décidément pas à bord ! Il s’en serait bien passé si, à peine un pied posé dans la salle, il n’avait repéré Miss Fairchild en bonne compagnie.

*Ouais, pas mal le gars… il doit avoir avalé un parapluie par l’autre trou, m’enfin si c’est ce genre qui lui plait…*

Une demoiselle esseulée au regard velouté et attributs engageants lui souriait. Neil s’approcha.
Elle se nommait Adélaïde VanTrap, venait de Suisse et s’ennuyait. La conversation fut tellement  banale que Chesterfield se serait endormi sur place si sa compagne n’avait décidé de prendre leur repas dans une autre salle.  Bras dessus dessous, ils y entrèrent. Le hasard veillant, Neil revit Lindsay attablée avec son cavalier servant ainsi qu’un couple âgé :


*Le fiston de papa maman… la pauvre !*

Tout le déjeuner, Adélaïde parla. Rapidement, le jeune homme sut l’histoire complète de ce moulin à paroles. Elle faisait le tour du monde en solitaire. Ses parents lui laissant carte blanche pour les dépenses, Miss VanTrap y allait gaiement en bon temps. Déjà elle avait fait plein de connaissances sur ce rafiot. Elle était ravie d’en compter une de plus.
Lui se contenta d’exposer brièvement son statut, non sans se départir de son sourire charmeur même s’il aurait baillé de bon cœur.
Après le dessert, Neil entrevit Lindsay filer en douce. Lui aussi aurait bien fait la sieste mais sa compagne nourrissait d’autres projets.


Il faut absolument que je te présente aux autres. Ils ont veillé si tard hier qu’ils doivent seulement émerger. On va à la piscine ?

Bah, pourquoi pas ? Il pensait pouvoir y roupiller à l’aise. Encore raté !
À grands signes et rires, Adélaïde reconnut ses « copains » et une joyeuse bande se forma.
Une veine que Neil ait pensé à enfiler son maillot sous son pantalon.
Malheureusement, son bronzage laissait à désirer. Mutine, la suissesse le défendit des regards moqueurs posés sur lui quand il exhiba ses pectoraux :


S’il est tout pâlot mon chéri, c’est parce qu’il travaille beaucoup. Mais on va y remédier, hein, mon chou ?

Mon chou, mon chéri ? Elle allait vite en besogne, la Miss. À la guerre comme à la guerre, pourquoi se montrer difficile ?
En fait, il rigola beaucoup avec les « potes » de Miss VanTrap en blaguant de tout et de rien.
Il les laissa s’amuser le temps d’aller se préparer pour la soirée. Prudemment, il visita sa cabine où tout semblait en ordre. Pas la moindre trace du passage de Lindsay, bonne chose !


*Peut-être se civilise-t-elle ?*

Une très longue soirée se profilant, il s’installa sur le fauteuil de terrasse et y piqua un gentil niquet. Quand l’alarme de son portable vibra, il s’éveilla en sursaut, passa sous la douche et s’habilla.
Fameuse nuit s’il en fut ! Un scénario presque identique à celui de la veille se déroula sauf que, cette fois, ils étaient cinq à participer à la noce avec lui. La suissesse avait jeté son dévolu sur sa personne et le badinage s’intensifiait au fil des heures.


*Une vraie sangsue, cette fille !*

Elle semblait n’attendre qu’un signe de sa part pour conclure tandis que lui, s’il songeait à son lit, c’était pour y dormir son saoul !
Assez éméché, crevé de chez crevé, il vit avec bonheur l’heure de l’échange de cabine arriver alors qu’il frissonnait sur le pont ouvert.
Comment était-il parvenu à résister aux assauts d’Adélaïde, il ne s’en souvenait pas trop. Une chose était certaine, cette nuit, ce serait au tour de Miss casse-pied de jouer les noceuses et à lui de ronfler dans des draps frais. Il croisa Lindsay sur le seuil et ne lui accorda qu’un vague regard :


*On verra si tu seras si fraîche demain matin !*

Ne pensant qu’à aller s’écrouler, il grogna en entendant frapper à la porte :

Elle est chiche d’avoir oublié son passe !

Prêt à invectiver la garce, il ouvrit et se retrouva la bouche collée à celle… d’une Adelaïde très en forme.

Je ne peux plus me passer de toi ! dit-elle avec passion en le bombardant de baisers.

Ad, parvint-il à articuler. Il est 7h du mat ! Je suis crevé !

J’étais fatiguée aussi, c’est pour ça que je me suis endormie. Je te demande pardon, mon chéri mais nous allons vite reprendre les choses où nous les avions laissées !

Je t’en prie, sois raisonnable, c’est moi qui vais m’écrouler.

Que faire pour se débarrasser de la tique ? Il n’y avait pas d’échappatoire.

Va donc prendre une douche mon chéri, ça te réveillera, je te veux en forme, moi !

Bien qu’il doutât que cela suffise à sauver son honneur, Neil alla dans la salle de bains. L’eau giclait à peine qu’il perçut des cris d’orfraies venant de la chambre. Le temps d’attraper son peignoir, il se précipita au secours de la belle à demi nue qui gueulait mieux qu’un putois en lui tombant dessus, paniquée  :

DES ARAIGNÉES ! C’est infesté d’araignées !

Il ne sut pas la retenir, elle fila à toutes jambes sans demander son reste. Planté devant le lit aux draps rabattus, Chersterfield comprit la cause de l’émoi de la demoiselle : des faux cils !
Un très beau tas de chenilles noires recouvrait le fond du lit. Lui aussi hurla… de rire. Plié en deux, secoué d’une hilarité énorme, il en pleura :


Oh, la vache ! La garce ! Elle est bien bonne, celle-là !


Il en riait encore en s’endormant enfin.
A midi, ayant un mal fou à contrôler sa jubilation, il rejoignit le groupe de joyeux lurons. Adélaïde ne s’était pas vantée de sa mésaventure, bon prince il n’en parla pas non plus.
En faisant sa toilette, Neil s’était demandé quelle sorte de vengeance il allait retourner à Miss casse-pied. L’ennui, c’est qu’il ne lui en voulait pas du tout de ce petit tour. Certes, il aurait peut-être  un poil râlé en fourrant sans regarder ses pieds nus sous le drap mais cette « blague » lui avait apporté beaucoup. D’abord il avait échappé aux pattes d’Ad, puis s’était marré comme il ne l’avait plus fait depuis très longtemps. Des idées saugrenues, il en avait eues ! Donner des petits coups de ciseaux dans ses bretelles de maillot de bain, scier délicatement un de ses hauts talons, remplacer sa crème de nuit par un produit irritant, était tentant… Mais non. Pour lui, la hache de guerre était bel et bien enterrée. À la première occasion où il la croiserait, Chesterfield se promit de lui présenter ses excuses et de lui laisser la pleine jouissance de la cabine conflictuelle.
Même les meilleures intentions du monde peuvent être contrariées. Il eut beau la chercher partout, sans en avoir l’air, il ne la rencontra pas une seule fois de la journée.
Sa courte visite à la suite le rassura pourtant : elle était vivante. Le parfum embaumant l’atmosphère prouvait son passage.
La grande salle de bal ! Y serait-elle ?
Oui, elle y valsait dans les bras mous de Mr. Fitzpatrick le IIIème.
S’il y avait une chose que Neil tolérait peu, c’était la médiocrité. Ce dandy avait beau se montrer gracieux, 10 ans d’entraînement intensif sur le parquet ne lui donneraient jamais la vraie aisance.
Lui tapotant l’épaule, Neil le freina :


Vous permettez ?

Hop ! Changement de cavalier. Bien sûr, Lindsay rouspéta mais le fond de ses mirettes exprimait autre chose. Soulagement ? Gratitude ? En tout cas ses protestations sonnaient faux.

Taisez-vous, de grâce ! N’est-il pas mieux de se laisser emporter par mes pas ?

En virevoltant sur la piste avec elle, Neil reconnut ne pas s’être trompé sur un point : cette fille était parfaite…  pour la danse, au moins !
Le rythme changea, il ne la lâcha pas. Pourquoi parler quand chaque pas s’accorde ? Ils exécutèrent un slow fox parfait sans piper mot. L’orchestre s’arrêta un instant, Neil en profita :


J’ai deux mots à vous dire.

La prenant par la main, sans lui demander son avis, il l’entraîna sur la coursive extérieure.

Voilà, ici, ce sera bien… Quoi les fossiles ? Ah ! Les faux cils ? Désolé mais je n’ai pas tapé dessus avec ma chaussure, ni ameuté le room service… Vous en vouloir ? Vous ne me connaissez pas du tout. Ecoutez… on est parti du mauvais pied… Quoi ? Mais non, en dansant c’était parfait ! Je veux simplement vous dire que je regr…

Voyant foncer sur eux sa – trop – charmante sangsue, Neil coinça. Toute voile dehors, manifestement furieuse, Adélaïde l’apostropha :

Et c’est pour « ça » que tu m’abandonnes ? ( elle désignait Lindsay avec mépris) Ne te cherche pas d’excuse, j’ai vu cette greluche sortir de TA cabine ! Tu n’es qu’un sale goujat !

Un poing partit, petit mais très ferme. Le nez de Neil explosa. Ça faisait un mal de chien ! Pire, ça saignait ! Il est des choses que l’on ne supporte pas. La vue de son propre sang peut en être une. Neil Chesterfield n’y échappait pas : il détestait ça.

Je… Je ne me sens pas bien du tout !

La tête lui tourna.  
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MessageSujet: Re: Bon anniversaire!   Bon anniversaire! EmptySam 19 Mar - 0:35

Impossible de ne pas penser à sa blague ridicule ! Lindsay, de sa vie, avait été incapable de jouer un mauvais tour à quiconque mais cet homme, si imbu de soi, qu’était Neil Chesterfield, avait éveillé un petit démon malicieux aux idées farfelues. Le tout mêlé à cette liberté inattendue, menaçait de faire des ravages sur son si judicieux bon sens. Elle attendit toute la journée à le voir apparaître, furieux mais leurs chemins ne s’étaient pas croisés, par contre Gerard Fitzpatrick semblait tout disposé à s’incruster dans son existence pendant le reste du voyage.

Elle fit un passage éclair à sa suite, pendant le créneau de temps correspondant, question de se préparer pour la soirée dont la perspective était loin de la réjouir. Selon l’accord passé avec son gênant colocataire par la force des choses, ce soir là, elle devrait s’arranger pour occuper son temps jusqu’á 7 :00 du matin. Cela la mettait dans un drôle d’impasse. Que faire pendant tout ce temps ? Lindsay n’était pas une noceuse invétérée et n’avait, surtout pas, envie de mettre Fitz au parfum de ses misères, auxquelles, elle ne le doutait pas un instant, il trouverait une solution rapide et efficace. Sauf que, même en n’ayant pas grande expérience aux aléas de la vie, Lindsay devinait ne pas être exactement celle qu’elle choisirait. Tant pis, elle irait squatter un fauteuil au salon de lecture, avec un gros roman russe, l’excuse parfaite si on la trouvait endormie sur place !

Fitz lui débitait saurait on quelles mièvreries à l’oreille tout en valsant alors que son esprit était ailleurs et puis soudain, sans préavis, elle se retrouva en train de changer de cavalier et le nouveau à la faire valser n’était autre que…


Vous ne manquez pas de toupet, Mr. Chesterfield…C’est un comble ! Suis-je obligée de vous…

*Supporter ? Je devrais le remercier de me sauver de Fitz plutôt !!!*

Taisez-vous, de grâce ! N’est-il pas mieux de se laisser emporter par mes pas ?

*Sans aucun doute…Dieu, qu’il danse bien !*


Elle le foudroya du regard mais ne songea pas à s’échapper de son adroite étreinte. Ils s’accordaient à la perfection, comme s’ils n’avaient fait que danser toute leur vie ensemble.

J’ai deux mots à vous dire.

Retour à la réalité après cet interlude quasi magique et déjà, sans attendre son avis, il l’entraînait sur la coursive. Elle s’attendit au pire même s’il n’avait pas l’air particulièrement fâché mais autant prendre les devants.

C’était idiot, les faux cils…

Non. Il n’était pas fâché, contre toute attente, il fit même de l’humour.

Quoi les fossiles ? Ah ! Les faux cils ? Désolé mais je n’ai pas tapé dessus avec ma chaussure, ni ameuté le room service.

Elle faillit soupirer mais se força à sourire, un tantinet incrédule.

Vous…n’êtes pas fâché alors ? Vous…ne m’en voulez pas trop ?

Vous en vouloir ? Vous ne me connaissez pas du tout. Écoutez… on est parti du mauvais pied…

Sourire qui mua au malicieux.


J’espère que pas en dansant !?


De peu et elle badinait avec lui.


Quoi ? Mais non, en dansant c’était parfait ! Je veux simplement vous dire que je regr…

Fin abrupte du gentil aveu, vu l’irruption d’une demoiselle, visiblement énervée, qui leur fonça dessus sans façons. À croire que la miss se pensait en droit de réclamer. Lindsay ne voulait pas savoir les détails mais voilà que la nouvelle arrivante vitupérait de belle manière en l’inculpant, elle, de Dieu sait quel écart innommable.

Et c’est pour « ça » que tu m’abandonnes ? Ne te cherche pas d’excuse, j’ai vu cette greluche sortir de TA cabine ! Tu n’es qu’un sale goujat !

La greluche en question s’était elle, sans aucun doute mais pas le temps de trop se vexer, un poing envoyé droit au nez de Chesterfield manquait de le renverser.

Mais…vous êtes complètement dingue !, l’apostropha Lindsay, c’est quoi ce cirque !?...

Pas le temps de s’éterniser sur le point, le jeune homme était de ceux qui supportaient mal la vue de son propre sang, en chancelant il parvint à dire qu’il se trouvait mal…Par simple réflexe, Lindsay le retint.

Allez ! Pas tomber dans les pommes…Vous, miss qui vous voudrez, dégagez…pas de temps pour vous…

L’autre, logiquement n’agréa en rien être congédiée de la sorte et protesta, guindée mais Lindsay ne se sentait pas d’humeur à supporter les ex abrupts de son prochain, surtout d’un aussi gênant que cette femme.

Je suis peut être une greluche mais vous, ça fait de la peine voir les recours employés pour retenir l’attention !

Aussitôt, elle l’ignora et passa à s’occuper d’un Neil mal en point. Son nez saignait abondamment. Il n’allait pas en mourir et le mieux à faire pour le moment était alerter un docteur et ramener Chesterfield en lieu sûr, loin de cette folle. Aussitôt assistée par un steward diligent, elle ramena Neil à …leur suite. Peu après le docteur se présenta, pas de nez cassé, seulement un bon coup, le lendemain ce serait enflé et ferait mal. Son conseil, du repos, des compresses très froides sur le nez tuméfié pour être décent pour la St. Sylvestre.

Elle posa une nouvelle compresse sur le visage du dolent, allongé sur le lit en prenant son temps pour le détailler un peu. Dommage qu’il se soit montré si désagréable en leurs débuts, il était si mignon, là, démuni, en se plaignant mais pas trop et subissant ses attentions sans rechigner.

La Direction a arrangé notre situation à la comme on peut. Ils ont refait la déco du salon…j’ai droit à une mini suite privée, ce qui m’arrange bien, je n’ai pas l’intention de passer la nuit sur le pont et j’espère que vous ne trouverez rien à redire, hein ?

Sans attendre sa réponse, elle alla plutôt prendre une douche avant de gagner ses succincts quartiers de nuit. Dormir ? Elle aurait bien voulu mais voilà que son voisin forcé ne semblait pas avoir sommeil du tout et regardait la TV. La discussion devint prenante quand la bataille de Midway faisait fureur sur l’écran. Vers la fin, ça tournait à l’aigre, elle voulait dormir et lui se déclarait insomniaque.

Comment s’endormit-elle enfin ? La fatigue eut le dessus, sans doute. En s’éveillant le lendemain, de bonne heure, question d’habitude, elle le trouva profondément endormi, la compresse de travers, serrant l’oreiller contre lui. Le bel ange…la TV toujours allumée à ton très bas.

*Oh, il a besoin de bruit pour le bercer ?*

Quelques clics plus tard, Mr. Chesterfield fut tiré en douce de son sommeil par les nouvelles internationales. Dans son bain, Lindsay chantait…

Mine de rien, le lendemain, c’était le jour de l'An….
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MessageSujet: Re: Bon anniversaire!   Bon anniversaire! EmptySam 19 Mar - 22:23

Oh mon Dieu quelle situation absurde !
Alors qu’il était prêt à présenter ses plates excuses à Miss Fairchild pour son attitude discourtoise, ne voilà-t-il pas que la folle suissesse se vengeait de son désintérêt ?
Jamais, foi de Chesterfield, Neil ne s’était senti aussi minable. Non seulement, Adélaïde lui avait abîmé le portrait mais – et surtout – le jeune homme avait failli tourner de l’œil à la vue de son propre sang, et cela devant… Lindsay !
Il ne valait pas une chique quand celle-ci le soutint avec l’aide d’un steward jusqu’à leur suite. Les changements opérés à l’intérieur de cette dernière ne le frappèrent pas – eux au moins - de suite.
Il souffrait trop pour remarquer quoique ce soit sauf une certaine sollicitude de sa voisine obligée.
Le médecin du bord appelé, les nouvelles furent rassurantes : pas d’os brisés.
Avec des antalgiques et des compresses glacées, le nez endommagé serait parfait pour le lendemain soir. En attendant…
Il eut droit à un charmant laïus en même temps que des glaçons sur le pif :

La Direction a arrangé notre situation à la comme on peut. Ils ont refait la déco du salon…j’ai droit à une mini suite privée, ce qui m’arrange bien, je n’ai pas l’intention de passer la nuit sur le pont et j’espère que vous ne trouverez rien à redire, hein ?

Il ne sut émettre qu’une sourde plainte nasillarde tandis que la belle filait prendre une douche.
Il avait prévu de lui laisser la suite. Le capitaine et la suissesse chamboulaient ses plans. Maintenant il était contraint de cohabiter avec Fairchild par la force des choses.
Lui aussi alla se rafraîchir tout en maintenant une poche de glace sur son appendice nasal. Mais pour ce qui était de dormir…
Cela faisait deux journées qu’il noçait jusqu’à des heures indécentes. Encore jeune et en bonne santé, son organisme s’était déjà adapté aux changements d’horaires si bien qu’il n’avait pas du tout sommeil. Evidemment, vu son tarin, impossible d’aller faire la bringue. L’unique solution pour tuer le temps fut d’allumer la télé et regarder tout ce qui était disponible.
Un documentaire sur la bataille de Midway retint son attention. Les images d’archives parlaient d’elles-mêmes. Ça pétaradait à tout va ! Il serait bien resté scotché à l’écran si une miss Fairchild très venimeuse n’était venue lui signaler qu’elle voulait dormir, elle
!

Je b’en fous ! Bas ba faute si je suis là. Sordez si ça bous plait bas. Ou bettez des boules quiès. Boi j’ai bas sobeil, debinez la faute à qui ?


La peste rentra dans ses quartiers de nuit, lui changea ses compresses et tentant de s’intéresser à autre chose. Il baissa néanmoins le volume sonore et passa des heures sur le Net.
Après un zappage en règle, une idée germa :


*Si j’essayais Fairchild ?*


Après tout… Que savait-il d’elle ? Strictement rien, à vrai dire.
Pas difficile de repérer des indications sur Lindsay. Si elle n’avait commis aucune vague scandaleuse, ses riches parents alimentaient assez bien les chroniques mondaines. Tout baignait chez eux, leur unique désir semblait être de caser au plus tôt leur rejeton parfait dans les mains d’un monsieur parfait. Fitz correspondait-il à ces normes ?
Clic, clic…


*Tiens, tiens…*

Un coup de fil à Phil s’imposait. D’une voix, fatalement nasillarde, Neil bavarda :


Ouais, c’est boi. J’ai bas chopé un rhube, non. Trop long à expliquer. Troube-boi plutôt tout ce que tu bourras sur Fitzpatrick le 3ème
Il b’embête, oui. Et, dant que t’y est, cherche sur Lindsay Fairchild… Don, bas du tout. Berci bour tes boeux et ton cadeau.


Les heures s’écoulèrent au son de la télé. Dans le fond, ça faisait du bien d’être ainsi bercé même si une certaine lumière persistait côté Fairchild.

*Elle a peur du noir ou quoi ? *

Pas de rires hystériques à ses oreilles, pas de façade à adopter ni de rôle à jouer.
Deux cachets plus tard, Neil ronflait du sommeil du juste.


Chers téléspectateurs, bonjour ! Nous abordons aujourd’hui la dernière journée de ce siècle…

*Hein ?*


À moitié groggy, Neil se réveilla au son d’une charmante voix qui débitait… n’importe quoi.

On n’est pas à la fin du siècle, co*****e !C’est pour 2001 !

Il expédia son oreiller à la speakerine qui poursuivit imperturbable :

Beaucoup d’entre nous se demandent si oui ou non aura lieu de bug redouté. On nous rassure de partout : rien de fâcheux ne devrait se produire à minuit. Toutes les mesures ont été prises en ce sens…

Blablabla ! Neil n’écouta plus ce verbiage, d’autres sons se captèrent. Une voix douce, captivante, émanait de la salle de bains.

*Bel organe et… ton juste !*

Son attendrissement dura le temps que son tarin malmené ne se réveille aussi.
Vite, il sauta vers un miroir et s’y examina avec attention. Pas de bleuissement ou… ? Ouf, non… à peine ! À part la douleur au toucher son appendice nasal était correct. N’empêche que, d’un coup, toute la honte ressentie la veille lui retomba dessus. Dans la salle de bains, Lindsay chantonnait et lui se sentait comme le dernier des derniers. Elle allait sortir et le découvrir !
Y avait-il un trou où se cacher ? Il n’en vit point. Déjà le loquet tournait…
Saisissant une serviette, il s’en couvrit la tête pile au moment où la belle sortait.


…Oui, vais bien, merci. Mon nez… ? Euh… pas la forme… Pourquoi je me cache ? Mais je ne me cache pas, voyons ! Je me soigne. Ce soir est un grand soir… La fête ? Oui, bien sûr je compte en être. Pas tous les jours que l’on prend un an dans les lattes… Ouais, c’est ça ! Ce sera mon anniversaire, mes 28 ans. Maintenant, si vous le voulez bien, j’aimerais moi aussi faire mes ablutions. Il y a encore des essuies secs ?

L’ange peste y avait veillé ! Il la laissa vaquer à ce qu’elle voulait tandis qu’il investit les lieux libérés.
Pas de bain le matin : ça ramollissait, selon lui.
Enfin une journée normale ! Autant en profiter jusqu’au soir.
Quand il sortit de sa douche, Lindsay avait vidé les lieux. Neil put donc cesser de se couvrir la tête et chercha de quoi s’occuper. Un mail de son copain le ravit. Efficace ce Phil. De fil en aiguille, il avait remonté la filière Fitz et brossé du gars un tableau des plus instructifs.


*Alors comme ça on est ruiné ! On voudrait redorer le blason et mettre la main sur une riche héritière… Pas demain la veille !*

Déjà, il s’imagina en train de confondre l’imposteur. Il allait lui mettre la pâtée, lui faire rendre gorge et avouer ses manœuvres ! Beau programme sauf que…

*Avec la tête que tu as… *

Impossible de sortir ainsi ! Tant qu’il n’aurait pas retrouvé sa superbe, Chesterfield ne mettrait pas un pied hors de sa cabine.
Le téléphone fonctionna. Esthéticienne, kiné, livreur, il se fit chouchouter à domicile. Prêts à n’importe quoi pour dédommager ce client notable des désagréments encourus par sa faute, la compagnie se plia à la moindre de ses requêtes.
Elle en fit des allers-retours durant la journée Miss Fairchild ! Oubli de ci, de ça… lui plongea sous sa serviette à chaque fois.

Le soir tomba.
Pimpant, parfaitement à l’aise avec le nez indolore en place, Neil osa enfin sortir de la suite peu avant minuit.
Il la repéra aussitôt un pied mis dans la salle de bal. Belle ? Non, mieux que ça ! Il crut marcher sur un nuage en se dirigeant vers elle.

Hey ! T’en veux un autre ?

Adélaïde s’interposait encore et toujours alors que Fitz ferrait son poisson. Soupir

Ne pense pas me coller un autre pain. Passe ton chemin, Ad.


Les autres copains le fêtèrent joyeusement, créant une diversion inespérée. Jovial, Chesterfield y répondit avec tact mais ne quittant pas Lindsay des yeux :


Désolé, mes amis, j’ai deux mots à dire à une demoiselle !


Un gong résonna, un compte s’égrena. La majorité reprit en choeur :

Un, deux, trois…

A cinq, il fit face à Miss Fairchild. À huit il osa :

J’aimerais... je serais honoré... être le premier à vous souhaiter…

Douze !

Il la tenait dans ses bras, ne voyait qu’elle. Des étoiles tombèrent du plafond, il s’en ficha.

Bonne année, Lind. Que tous tes vœux se réalisent.

Il se pencha vers elle et… une sirène épouvantable vrilla leurs tympans ainsi qu’une voix placide :


Par mesures de sécurité, nous vous engageons à quitter les lieux. Dirigez-vous vers les canots assignés au départ. Vous trouverez des gilets…


Panique ? C’est peu dire !
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