Gods Games
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Sommes-nous les jouets des dieux ?
Dans ce forum RP, des rencontres crues impossibles pourront avoir lieu
entre d'illustres ressuscités et des personnes de notre siècle

 
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 Un souci, deux soucis...etc!

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4 participants
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Lindsay Fairchild

Lindsay Fairchild


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MessageSujet: Un souci, deux soucis...etc!   Un souci, deux soucis...etc! EmptySam 4 Juin - 22:33

La pluie et le beau temps. Le thème de prédilection. On ne parlait que de cela. Pas que tous soient tombés dans la platitude de l’insouciance. Difficilement. Lindsay cala son terrible bob vert jusqu’aux sourcils après un coup d’œil suspicieux au ciel sans nuages. Le soleil tapait dur, fallait s’en prémunir. Il faisait chaud, impossible autrement. Les jardins qu’on avait si joyeusement plantés ne tarderaient pas à se flétrir tristement à ce train là, manque d’eau pour les entretenir. Avec un soupir dépité, la jeune Mrs. Chesterfield se mit en chemin vers la maison commune. Son mari s’y trouvait depuis bon matin, comme d’habitude. Elle le rejoignait à son bureau après s’être occupé du ménage, autres affaires domestiques et de s’être rendue à la mine.

Bonjour, Lindsay, ça va ce matin !?...Encore un jour sans pluie, dirait-on ?

Bonjour, Mrs. Owen…en effet, je ne pense pas qu’il pleuve aujourd’hui !

*Ni demain, ni le jour d’après !*

J’adorais ce temps si dégagé lors de mes séjours à Cape Cod !, poursuivit la dame, nostalgique.

Bien entendu, dit-elle, polie, cherchant la façon de filer au plus vite avant que Mrs. Owens ne s’éternise sur ses souvenirs.

L’apparition de Jennifer Walker avec les légumes frais du jour lui sauva la mise. Prenant congé de la bavarde, elle sauta dans la voiturette qui tractait la petite remorque chargée jusqu’au top de produits divers de la ferme. Au moins, pour le bienfait de tous, l’exploitation agricole, bordant la rivière ne manquait pas d’eau pour entretenir un arrosage convenable des plantages.

Sauvée de justesse, merci, Jen…Ben oui, encore une qui ne parle que de ça…Le niveau de la rivière descend ? Pas de quoi s’étonner…Cela fait des mois qu’il ne tombe pas une goutte d’eau ! Faudra rationner encore plus…ça ne va pas faire des heureux !...Ce serait bon si la Pierre nous donnait de la pluie…ou au moins une explication !

Les deux jeunes femmes rirent de cette idée. Lindsay resta à la maison communale et Jenny continua son chemin vers son magasin. Il y avait du monde au bureau de Neil, comme toujours. Des plaignants, comme d’habitude. Être chef de ce singulier village de rescapés n’était pas une mince affaire. Affaire qui s’était compliquée au cours des mois avec l’arrivée de plus de voyageurs égarés, qui avaient abouti là, comme tous les autres, sans savoir ni pourquoi ni comment. Et ce n’était pas tout…

Il y avait toujours la Zone 51, jalousement sauvegardée de la curiosité et la convoitise de ce prochain inquiet qu’étaient les habitants du village, qui ne pouvaient en avoir qu’un petit aperçu en se rendant au hangar 10, où se trouvait la Plaque…

Plaque qui menait à la Mine. Dévoiler au grand jour le secret de cette trouvaille incroyable avait sans doute, entre autres, fait gagner les élections à Neil, mais la joie avait été de courte durée. Il avait encore fallu mettre de l’ordre dans la belle pagaille issue de cela. Tout le monde avait droit aux richesses, cela allait de soi mais force fut d’admettre que l’idée première, conçue par son intelligent mari, était la meilleure :

Personne ne sera forcé à y aller. On procédera par un tirage au sort de numéros pour travailler dans l’ordre et ils n’auront qu’un quart d’heure par jour pour extraire autant qu’ils peuvent afin de limiter l’exploitation. C’est plus juste, non ? Ceux qui ne voudront pas ou ne pourront pas piocher, devront se trouver un remplaçant à leurs frais et prendre un autre boulot.

L’idée avait été approuvée par unanimité par les membres du Conseil mais logiquement dès qu’elle fut connue du reste, ce fut la ruée. Tirage au sort !? Personne ne voulait rien entendre, tous voulaient avoir des diamants, le plus possible, le plus vite possible…

Au bout d’une semaine, il eut la première émeute. Vite matée par la Milice, les fauteurs de trouble furent enfermés. On venait d’inaugurer la prison locale. Neil s’en était senti misérable pendant un bon moment mais il resta vite clair que si on veut faire régner l’ordre, il faut aussi être prêt à utiliser la force.

Et puis l’inconnu, trouvé blessé au pied des falaises, avait livré son secret. Par peur ou gratitude. Le fait est que ce jour, on avait appris ne pas être les seuls habitants au paradis. Ce qui expliquait beaucoup de choses. Les premiers à rapporter des intrusions et des vols furent les Walker, de l’exploitation agricole. Peu à peu, l’un ou l’autre au village fut la victime de petits vols divers.
Jamais grand chose, des vêtements, des aliments. Le centre médical reporta la disparition de médicaments…

Et comme si on n’avait pas assez de problèmes, la sécheresse leur tombait dessus comme plaie supplémentaire.

Tout en s’occupant de classer des papiers, Lindsay écoutait les conversations. À celui du manque de pluie s’était ajouté un nouveau thème: une expédition. Les deux membres du conseil semblaient très pris dans leur échange d’idées. La jeune femme aiguisa l’oreille. Neil ne lui avait pas touché mot sur la nouveauté. Mais en écoutant attentivement les propos de Paul Reese et Caleb Hopkins, elle put déduire qu’il s’agissait d’un projet tout frais esquissé.

*Veux bien savoir qui en a eu l’idée !*

Le dernier visiteur sorti du bureau principal, elle ne perdit pas un instant pour s’y couler et fermer la porte derrière elle.

Hey, toi, homme affairé.

Il leva la tête de ce qui l’occupait à l’instant et eut un de ses sourires craquants. Lindsay alla vers lui et sans hésiter s’assit sur le rebord de la table.

Je suis sûre que tu peux arrêter de travailler comme un dingue, au moins un petit instant…le temps d’un bisou de bienvenue, non ?...Oui, c’est beaucoup mieux comme ça. Ah, je te distrais trop ?...Ça, c’est très flatteur…Non, je ne mentirai pas, j’adore te distraire !

Neil était un homme sérieux quand il était au travail. Lindsay l’était aussi, normalement mais elle était folle de lui et adorait le taquiner jusqu’à le dérider.

Ok…j’arrête…voilà, je suis sérieuse…Tu sais, une petite rumeur m’est parvenue…Non, pas de nuages à l’horizon…Sur l’expédition.

Neil eut beau assurer qu’il ne s’agissait que d’une idée en l’air, elle n’en démordit pas.

Peut-être que tu penses que ce n’est que ça…Les deux qui en parlaient semblaient vraiment émoustillés pourtant…Moi je trouve l’idée très bonne…et non seulement ça, aussi…nécessaire pour la sécurité de tous…On doit savoir quelle classe de voisins on a…

Elle continua de discourir sur l’importance de cette expédition en laissant clair qu’il était impératif qu’il en prenne le commandement, ce qui bien entendu, laissait sous entendre qu’elle comptait bien être de la partie. Neil se défendit à la comme on peut en assurant que ce n’était qu’une idée lancée en l’air et rien de plus. Qu’il n’avait aucune intention de prendre partie à quelque excursion qu’il soit, etc…Lindsay l’écouta, amusée et ne dit plus rien. Elle savait exactement à quoi s’en tenir.

Comme on pouvait s’attendre Miss Bones ne résista pas à la tentation de le raconter à son amie Miss Wilkes, qui était une bavarde impénitente qui à son tour mit Clelia Bourne au parfum, ce qui revenait au même que le publier dans la gazette locale. Que Caleb Hopkins en parle à sa femme était normal, que celle-ci soit, avec Miss Bourne, la plus grande gueule du bled, une heureuse ou...très malheureuse, cela dépendait du point de vue, coïncidence ! Le fait est que dès l’après midi de ce même jour, il y avait queue à la maison communale pour avoir plus de détails sur la fameuse expédition à avoir lieu en date prochaine. Pour tout dire, il y avait même une liste de volontaires sans froid aux yeux prêts à se lancer à l’aventure, sous les ordres de leur téméraire chef de village.

Lindsay frotta son nez contre celui de son mari tout en rigolant en douce.

Vox populi, Vox Dei…ce que le peuple veut…

*Comme quoi…on va la faire, la petite promenade !!!*
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Neil Chesterfield

Neil Chesterfield


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MessageSujet: Re: Un souci, deux soucis...etc!   Un souci, deux soucis...etc! EmptySam 11 Juin - 11:51

Vivre avec Lind s’avéra des plus plaisants au fil des jours qui filèrent. Terriblement occupé après avoir fêté dignement sa nomination, Neil ne pouvait consacrer que très peu de temps à sa jeune épouse, hélas. Pourtant aucun reproche ne filtra, au contraire. S’il rentrait claqué, elle s’arrangeait pour le dérider, le soulager au mieux. Très sociable, toujours ouverte au dialogue avec tous, Mrs Chesterfield régentait à l’aise son domaine et lui réservait toujours une place privilégiée. Si la perfection devait porter un nom, Neil savait lequel lui donner : Lindsay.
Parfois… souvent, il s’en voulait de la négliger. C’est que la charge acceptée était écrasante. Les tracas poussaient mieux que des champignons !
Réprimer des débuts d’émeutes, réorganiser à fond l’administration du village, veiller au bien-être de chacun, assurer la redirection équitable des biens de la zone 51, restait un tour de force même en étant parfaitement secondé.
Neil était fier de son staff et… de sa femme. En quelque sorte, ils se complétaient admirablement. Ancien requin des affaires, Chesterfield avait une tendance marquée à mordre d’abord, broyer les obstacles pour forcer le passage. Grâce à Lind, ses dents s’émoussaient. Comme chez tout bon squale, les dents repoussaient, acérées. Mais sa chère et tendre arrivait invariablement à ses fins et arrondissait bien des angles.

Un énorme souci leur pendait au nez avec une longue période de sécheresse imprévue. Le mécontentement devenait général. Des travaux d’irrigation furent entrepris. Cependant il devint impératif de dénicher des sources ou autres moyens.


Si l’on en avait la possibilité, je ferais construire des usines de désalinisation de l’eau de mer. Ça résoudrait le gros du problème, avait-il avoué à son épouse un soir. On manque d’ingénieurs et de matériaux. J’ai pensé à des pièges à vent, on en a installé dans les déserts…

Torturé par les tracas, il arrivait souvent à Neil d’oublier de rentrer chez lui. Il s’effondrait au bureau sur les ordinateurs enfin fonctionnels. La pierre, la plaque, la mine, le ravitaillement, la quiétude… Que de soucis !
Comme un ennui vient rarement seul, à tout cela s’ajouta du maraudage. Chesterfield dut expédier la milice chez les Walker suite à un pillage. Ce couple assumant la majorité de l’approvisionnement en vivres frais méritait un coup de main pour veiller au grain. Un seul « prisonnier » fut ramené.
Le passage au centre médical, en compagnie de Luke, leur donna largement de quoi penser.
L’interrogatoire du voleur, sous la surveillance du médecin-chef McIntosh, se déroula en vase clos.
Le blessé de la falaise ne se montra pas avare en renseignements. Il semblait très bien se remettre de ses mésaventures et parfaitement… heureux.


Vous prétendez donc vous nommer Mike Connely et être un passager du vol NY1205.

Je prétends pas, je suis, et tous les autres avec !

Vous… Vous étiez combien ?

100, 150, sais pas trop. Ce qui est sûr c’est que l’on s’est comme endormi en vol alors que l’on faisait la fête à cause du nouvel-an et qu’on s’est réveillé… en plein bled.

Nos histoires sont similaires, Mr Connely. Avez-vous aussi trouvé un village ?

Ouais ! Bourré de chouettes nanas qui n’attendaient que nous !

Le médecin régla le goutte-à-goutte du blessé qui prenait ses rêves pour des réalités et divaguait. La vérité se révéla peu après.

On est tous descendus à terre sitôt les toboggans déployés. On était au sommet d’un pic rocheux. Vous imaginez ? Aucun appareil de la taille du nôtre n’aurait pu se poser là-dessus ! C’était absolument… dingue ! On est tous devenus dingues. Certains se sont mis à sauter dans le vide, d’autres à chercher une voie d’accès en bas. Le commandant de bord, Stew Galveston, a voulu vérifier les soutes… C’était vide. On n’avait plus que nos bagages à main, et ils étaient dans la carlingue. On a fait une pyramide humaine pour remonter à bord, c’était pas de la tarte mais on y est parvenu. Des trucs récupérés, on a détaché les toboggans en comptant dessus pour descendre. Les uns voulaient glisser avec, les autres voulaient s’en servir comme des parachutes. Ça a bardé ferme.

Selon le récit de Connely, deux factions s’étaient démarquées. Chacun pour soi et Dieu pour tous.
Ceux qui choisirent la voie des airs eurent plus de chance. Ce qui n’empêcha pas les embrouilles.
La falaise en contrebas était boisée, riche en cours d’eau.


On a trouvé des huttes et des grottes comme abri ainsi qu’une sorte de champignon de pierre qui donnait des objets contre… du sang.

La suite du récit fit dresser les cheveux sur la tête de Neil.


C’était affreux. On allait tous finir par s’entretuer si l’on voulait survivre. J’ai vu un gars égorger sa femme sur la pierre en échange d’un steak ! Un bête steak, vous vous rendez compte ?

Les pleurs de ce type, son affliction, auraient remué un caillou. Chesterfield, éprouvé, tenta de rester calme :

Vous avez quitté ce village ?


Connely approuva :


On s’est scindé, oui. Je sais pas ce qu’il est advenu des autres. Avec une quinzaine, on est parti loin de la pierre sanguinaire. On a marché longtemps en se nourrissant de n’importe quoi. On campait à la belle étoile, sans feu, sans rien. Puis, un soir, on a vu des lumières plus bas.
Callaway et Steed sont partis en éclaireurs. Ce qu’ils ont dit au retour nous a fait baver. Ils avaient vu des champs riches, des basses-cours, des potagers… des villas. Il a été décidé de se servir.
On ne s’attendait pas à de la résistance, on s’est replié. Suis tombé : le lapin volé était aussi gros qu’un porcelet.


Neil dut retenir Walker qui, pour un peu, aurait étranglé le blessé de ses mains.

Du calme ! Je te comprends Luke mais ces gars sont devenus sauvages. Une vingtaine de bouches à nourrir de plus ne nous ruinera pas. Il faut qu’on les trouve et les ramène ici.

Pourquoi Walker le fixait-il ainsi ? Le fait est, qu’un peu plus tard, Neil lui accordait des armes ainsi que le privilège de participer à la future expédition suggérée.
Rentré chez lui, le maire ne souffla pas un mot de ces décisions à son épouse, préférant se laisser câliner par ses bons soins.
Croire pouvoir maintenir Lind loin des débats était rêver. Il en eut la preuve dès le lendemain. Ses rendez-vous s’achevaient quand Mrs Chesterfield déboula :


Hey, toi, homme affairé.

Relevant la tête de ses paperasses, Neil avait sourit largement :

Salut, Ô épouse vénérée !

Je suis sûre que tu peux arrêter de travailler comme un dingue, au moins un petit instant…le temps d’un bisou de bienvenue, non ?

Petit ? T’es sûre ?


En rigolant, il la bascula vers lui et lui prouva sa chaleur.

Oui, c’est beaucoup mieux comme ça.

Il s’écarta pourtant :

Peux pas plus maintenant, désolé. J'ai un tas de trucs sur le feu.

Ah, je te distrais trop ?

Mais non voyons ! Si je pouvais j’aimerais envoyer tout ça au diable et ne me consacrer qu’à toi.

Ça, c’est très flatteur…Non, je ne mentirai pas, j’adore te distraire !


Et d’entreprendre de déboutonner sa chemise :

Lind, t’es folle ! Je t’adore, mais là…

Ok…j’arrête…voilà, je suis sérieuse…Tu sais, une petite rumeur m’est parvenue…

Euh… Laquelle ? Pas celle qui dit que je vais exécuter la danse de la pluie tout nu devant la pierre, j’espère ? J’ai engagé un pseudo chaman pour ça et…

Non, pas de nuages à l’horizon…Sur l’expédition.


Il s’étrangla :

Expédition ? Pourquoi ? Pour qui ?... Non, ce n’est qu’une rumeur, une idée en l’air émise par Walker… Oui, je sais que si l’on a des voisins, serait bon de les rencontrer, mais te fais pas de bile, c’est pas pour demain.

Ce en quoi, le maire se trompait.
Une rumeur en entraînant une autre, ils furent légion à tenter leur chance de faire partie de l’expédition.
Après un tri très sélectif, secondé par Walker et Lind, Neil approuva le choix effectué.
La veille du grand jour, l’insomnie le reprit. Malgré tous les câlins de son épouse, il ne parvint pas à se détendre. Dans la balancelle qui leur servait de couche depuis la canicule, il la cala dans ses bras et livra ses états d’âme :


On va droit vers les ennuis ! Pourquoi as-tu forcé Luke à t’admettre dans le groupe ?... Mais non, je veux pas t’exclure, quelle idée ! J’ai peur, ben oui ! Jamais je ne m’en remettrai s’il t’arrivait quelque chose, tu comprends ?... D’après Connely, ce sont des brutes. Cela fait des mois qu’ils sont livrés à eux-mêmes… Ouais, on serait peut-être devenus pareils dans ces conditions, n’empêche que… Je n’ai pris que Walker et toi du staff… Bien sûr que j’ai confiance dans les autres… J’ai
laissé assez d’instructions… Non, ils ne me détrôneront pas pendant que l’on part, enfin… je crois pas. Je m’en fous un peu, du reste. Tout ce qui m’importe, c’est ta sécurité à toi, le reste je m’en tape.


Un temps superbe baignait tout le village massé pour assister au départ des explorateurs. Bardé de pied en cape d’un équipement adapté, les 12 courageux saluèrent la ronde et se mirent en route dans quatre véhicules électriques. Les ayant fait tester auparavant, Chesterfield devinait leur autonomie quasi illimitée.
Le début de la campagne ressembla donc à une partie de plaisir puisqu’elle ne requérait qu’un peu d’attention. La voiturette, conduite par Neil, menait le train. À son côté, Lind rayonnait comme s’il ne s’agissait que d’une escapade en amoureux. Directement derrière eux cheminaient les autres, les Walker fermaient la marche.


… pourquoi j’ai voulu prendre la tête ? Oui, peut-être que les mercenaires auraient dû passer devant mais on ne risque rien au moins jusque la falaise puis je connais mal ces types que vous avez recruté… Ah, tu te fies à Luke ?... si, moi aussi mais je… j’avoue qu’il me met parfois mal à l’aise, ce gars. Tu aurais dû le voir à l’œuvre quand il a soutiré un plan du coin à Connely. Je ne sais pas si c’est de l’hypnose mais ça y ressemble. J’ai l’impression qu’il pourrait vendre de la neige à un esquimau, celui-là !

Après une bonne heure de trajet, le groupe arriva aux pieds de la falaise indiquée. L’étroitesse du sentier qui y serpentait ne permettait pas le passage des voitures. La vraie aventure commença.
Deux « guerriers » devant, deux à la queue. Au milieu … les autres. Le docteur McFerry, éminent biologiste et ethnologue, sortit son précieux calepin :


J’espère avoir de quoi compléter mes notes. Faune et flore autour du village sont assez banales. Higgins m’avait toujours refusé d’aller plus loin que le bord de mer.


Ce savant s’entendait à merveille avec la ravissante Liberty Bloom qui partageait des passions similaires tout en préférant examiner les minéraux. De tous, seul l’infirmier Allan Kirk semblait le moins motivé.

La montée devint de plus en plus raide. Avec la brise marine la chaleur était tout à fait supportable et on avança bon train en s’octroyant de petites pauses de temps à autre.
Une plus longue eut lieu lorsqu’ils parvinrent à un plateau assez large pour leur permettre cette halte groupée. Un panorama époustouflant s’offrait sur le bord de mer en contrebas. Le vent y était assez fort et vivifiant. On dut retenir les chapeaux mais l’ambiance était bonne.
Pratique, McFerry sortit ses jumelles et observa les alentours :


Les oiseaux qui survolent la crête sont un peu étranges, je trouve. C’est pas des mouettes, ni des sternes.

On se passa l’objet, chacun y alla de son commentaire. Neil n’y connaissait rien. Il préféra laisser les scientifiques débattre à leur aise.
Lorsqu’ils furent restaurés et reposés, les compagnons se remirent en route.
Selon ses estimations, Neil déclara :


On devrait atteindre le sommet avant la nuit, ce qui nous donne encore plus ou moins trois heures de marche. Je pense qu’il faudra alors redoubler de prudence. Connely affirme que les maraudeurs se terrent là-bas mais pourraient aussi s’être dispersés après leur attaque ratée pour éviter des représailles.

Jenny et Lind tombèrent d’accord pour arborer un drapeau blanc afin d’éviter que ces sauvages ne croient en une expédition punitive. Ce n’était pas bête. Mrs Walker avait pris de quoi le confectionner avec une taie d’oreiller emportée apparemment à cet effet.
Avançant vaillamment, la bannière bien haute, le groupe souffla en franchissant les derniers mètres.
Cerné de hautes roches percées de trous multiples, un vaste plateau pelé s’ouvrit devant eux.
L’endroit, fort exposé aux vents, ne leur parut pas idéal pour un campement.
Lind désira se risquer à trouver une cavité propice. L’idée était sans doute la plus logique s’il n’y avait la crainte de voir le trou déjà occupé. Deux vigiles partirent en éclaireurs tandis que le reste des explorateurs se planta bien en vue au centre du plateau.
Sur les conseils de Walker, on s’assit en cercle, paisibles.
Serrant la main de son épouse, Neil n’en demeurait pas moins assez tendu :


Si l’on nous observe, ils ne pourront pas dire que nous sommes belliqueux. J’ai un peu la trouille de déballer la bouffe emportée.

En effet, deux réactions des « autres » étaient possibles. Où ils viendraient gentiment demander leur part, ou ils la voudraient par… la force.

Je me demande ce que fabriquent Barbara et Collins…


Le fait de ne pas avoir entendu de coups de feu était à moitié rassurant. La consigne voulait que les éclaireurs tirent trois coups rapprochés en cas de découverte utile, deux en cas de danger.
La nervosité gagna l’ensemble du groupe. La nuit était tombée maintenant et à part celui du vent, nul bruit ne leur parvenait. Rester là signifiait geler sur place. Bâtir un feu dans un tel soufflet : impossible.
Neil se leva :


Allumons nos torches, et rapprochons-nous des rochers.

Ils n’avaient pas fait trois pas quand les balles ricochèrent autour d’eux.

À terre, hurla Chesterfield en plaquant Lind au sol contre lui.

Même sans lampe, grâce à la lune, le groupe était visible. Bloom paniqua et voulut ramper vers la roche. Un nouveau tir claqua. La signification était claire : interdiction de bouger.

Ils doivent avoir eu Collins et Babe, pesta Neil à l’oreille de sa femme. Au moins, ils ne nous canardent pas !

Il ne leur restait plus qu’à attendre le bon vouloir de ceux qui les cernaient.
Bientôt, ils perçurent de l’agitation alentours. Un homme beugla à distance :


À genoux, mains sur la tête, lentement !


Que faire d’autre ?

Fais tout ce qu’ils disent, murmura Neil à Lind.

On obtempéra.
Dans la clarté lunaire, ils virent le cercle des maraudeurs se resserrer autour d’eux. Pas un des prisonniers ne broncha. Un homme de haute stature, armé d’un des fusils piqué à un éclaireur, fourra le canon dans la nuque de Chesterfield :


Toi, t’es le chef d’après tes potes. Lève-toi, on doit causer. Fouillez-les !

La meute se rua sur le reste du groupe qui fut délesté des équipements et armes puis conduit vers les grottes.
Neil, braqué dans le dos cette fois, se dirigea là où le baraqué le voulait.


Allume ta torche et le feu !

Tremblant un peu, Chesterfield s’exécuta, en osant :

Nous sommes venus en paix ! Je…

La crosse du fusil lui arracha un lambeau de la peau du front :

Ta gueule ! Tu parleras quand je le dirai.

OK ! Ok ! Pas la peine de s’énerver.


Le feu allumé, Neil éteignit sa lampe devenue inutile dans la lueur des flammes. Il resta devant le feu, attendant les ordres.


ASSIS !

Ecoutez, on ne vous veut aucun mal. Connely nous a raconté votre histoire. Nous voulons juste…

Nous bouffer, c’est ça ? Pour obtenir tant de trucs de votre pierre, il doit y en avoir des sacrifices humains, chez vous !

Pas du tout. Notre pierre ne veut que bijoux et diamants. Elle n’est pas généreuse pour autant mais on travaille dur pour avoir ce qu’il faut, nous !

Et je dois te croire sur parole, hein ? Tu me prends pour un con ?

Nous avons hissé le drapeau blanc. Je suis ici avec la femme que j’adore, des scientifiques, un infirmier et des gens déterminés. Nous désirons vous faire partager nos ressources, rien d’autre.

Il brossa un rapide tableau des activités du village.
L’autre se mit à rigoler :


Écoute à ton tour, mec. Je suis Ethan Lewis. J’étais sur le vol de New-York en transfert fédéral. Protection à témoins, mon cul ! Suis sûr que les gars qui me cherchent ont arrangé tout ça.

Un peu gros pour un seul homme, non ? Vous vouliez dénoncer qui ? Le président ?
ironisa Chesterfield qui se prit illico un autre coup.


TA GUEULE ! J’ai rien compris à ce qui nous est arrivé, les autres non plus. Ce que je sais c’est que tu peux ranger paroles et promesses. Puisque ton village est cool et riche, on va le prendre pour nous.

Il se défendra, soyez-en sûr. Si vous voulez la guerre, vous l’aurez. On est plus de 300 là-bas et vous êtes quoi… ? 20 ? Soyez raisonnable.

Lewis se mit à gamberger, Neil l’entrevit très bien. Il devait gagner du temps. Peut-être que ses compagnons aurait un trait de génie ?
Là, le visage en sang, Neil ne pensait qu’à Lindsay :


*Pourvu qu’il ne lui fasse pas de mal*
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Jennifer Blakely

Jennifer Blakely


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MessageSujet: Re: Un souci, deux soucis...etc!   Un souci, deux soucis...etc! EmptyJeu 16 Juin - 0:30

Sec et chaud. Une vraie misère pour légumes et céréales même s’ils avaient conçu un assez bon système d’irrigation, être près de la rivière arrangeait bien de choses mais le niveau de celle-ci baissait dramatiquement. À moins de trouver une bonne solution, ce serait plus tôt que tard qu’on aurait des vraies problèmes et le ravitaillement de denrées fraîches se verrait sévèrement compromis. Jenny préférait ne pas y penser mais forcément ne faisait que ça, à longueur de journée. Luke et l’exploitation agricole étaient sa vie, elle lutterait pour cela de toutes ses forces.

Et puis vint la rumeur. Au début tout juste ça…une rumeur. Qui alla s’amplifiant jusqu’à prendre une envergure insoupçonnée et devenir évidence publique. En bonne commerçante, Mrs. Walker écoutait les commérages de ses clients, impossible autrement, surtout quand on demandait constamment son avis.

Votre gentil mari…il est membre du conseil, non ?

Oui, Mrs. Stillman, Luke est le secrétaire général, tout le monde sait ça !

La dame avait souri, enjouée.

Alors vous devez en savoir plus long que nous tous. Allez, ne jouez pas les cachottières…qu’y a-t-il de vrai sur cette expédition ?

Ça donnait de quoi parler au village entier depuis un certain temps.

Que dire sans sembler indiscrète ?


Je sais exactement la même chose que vous, Mrs. Stillman. Luke est très réservé sur ce qui concerne son travail au Conseil. Mais rassurez vous, on saura tout au moment venu…Seriez vous tentée d’y prendre part, Mrs. Stillman ?

Et ainsi de suite.

Logiquement elle en savait long sur cette petite expédition, tirer les vers du nez à son secret de mari avait été une véritable partie de plaisir, dans tous les sens qu’on veuille prêter à ces mots et Luke avait fini par dévoiler le plan du conseil : l’expédition aurait bel et bien lieu. Il faudrait, n’empêche trier avec soin les présumés candidats.

Et bien sûr…tu vas t’en charger, n’est ce pas ?

Comment tu as deviné ? Oui, je serai l’intermédiaire. Tu connais ma diplomatie persuasive !

Elle avait ri, en l’embrassant comme la folle heureuse qu’elle était.

Oh oui, je la connais, ta diplomatie si persuasive !

Jenny avait ri sous cape, il ne tarderait pas longtemps à avoir une preuve de la sienne. Parce que si le conseil avait un plan, Jennifer Blakely, épouse Walker, avait aussi le sien et savait que son chéri ne serait pas trop heureux de savoir quelles étaient ses prétentions.

Le village entier était gagné par la fièvre d’aventure. Il n’y avait qu’à voir la queue face à la maison communale. C’était de tout et du n’importe quoi. Les gens les plus improbables étaient là, à discuter, échangeant des avis de tout genre. La plupart simplement désireux de rompre avec la routine et voir un peu des alentours, d’autres qui ne rêvaient que de découdre avec le supposé « ennemi », en petit nombre ceux qui vraiment avaient un intérêt poussé ajouté à la qualification pertinente.

La première sélection fut rapide. Luke n’y prenait pas part et elle passa aisément entre les maillons du tri. Avec les quelques élus, elle se présenta à la sélection finale et là, il fallait affronter son chéri, qui rien qu’en la voyant, chiffonna la mine et lui adressa un regard pointu. Avant d’avoir pu ouvrir la bouche elle eut droit à une négative absolue.

Non, Jenn : pas question !

La jeune femme fronça les sourcils et considéra son mari d’un petit air censeur.

Et pourquoi, si on peut savoir !?

Et l’autre de riposter, un petit peu hors de lui.

Ben, parce que… euh… ce n’est pas une balade de santé, voilà !... et puis faut que l’un de nous surveille la propriété et poursuive le ravitaillement.

Il n’avait pas tort de se faire des idées à ce respect mais Jenny n’avait laissé aucun détail au hasard.

Je sais qu’on va pas faire une balade en campagne et tu sais bien que j’ai beaucoup d’endurance, suis préparée à ça et à plus s’il faut, tu connais mes compétences en sport et puis, Dawson peut très bien me remplacer à l’exploitation….ce ne sera pas la fin du monde si on est absents tous les deux, n’oublie pas qu’il était fermier avant…il connaît son affaire…et n’a aucune raison de se montrer déloyal…

Elle était très consciente de ne pas agir tout à fait comme il le faut. Se présenter là mettait son mari dans une situation difficile et quelque décision qu’il prenne pourrait être bien ou mal jugée, raison pour laquelle, il opta, en parfaite diplomatie pour laisser à Lindsay Chesterfield, qui siégeait aussi au comité de sélection, le loisir de se débrouiller avec elle.

Bon, ben, je refuse de décider ça ! Lind, occupe-toi de Madame !

Génial…Bonjour, Lindsay…Inutile de répéter ce que je viens faire ici, tu as tout entendu…Absolument ! Je peux passer toutes les épreuves que tu jugeras nécessaires…oui, je sais tirer et peux faire mouche sur un lapin à 50 mètres, ça vous va ?

Ça leur allait. Malgré griefs et bouderie, qu’elle adora, de son mari chéri, Jenny fut acceptée entre les douze personnes qui feraient partie de l’expédition.

Luke fut de retour à la maison assez tôt. Jenny finissait sa tournée des champs, lui, il boudait, carrément.

Quelle journée géniale, imagine toi, et elle se fichait qu’il tire la tête, qu’après que tu m’as si gentiment déléguée à Lindsay, ils ont tenu à me faire passer des épreuves…Ben oui, ça ne leur suffisait pas que je sois ta femme…en bref, Perkins m’a fourré un fusil dans les mains et m’a demandé de tirer sur la cible…Ah ! Tu ne savais pas ça !?...Ben voilà, il a été très satisfait de mes cartons…ben oui, mon doux chéri…ça n’a pas été du « tu es sympa, Jenny, t’as la place ! »…mais tu me fais la tête…Je voulais à tout prix être de la partie…veux pas te perdre de vue, moi !

C’est ça, fous-toi de ma poire, ma chérie ! J’avais l’air fin, là-bas ! Si je t’accordais le poste, on allait m’accuser de parti-pris. Si je te le refusais, tu allais m’en vouloir !

Elle n’y tient plus, d’un bond quitta sa place et alla s’installer sur ses genoux, bras autour de son cou.

Je pourrais jamais t’en vouloir, tu le sais…je t’aime, c’est tout…mais là, tu m’as l’air bien fâché…dis, Luke…tu es fâché avec moi ?…dis…

Non, suis pas fâché.


Avec un soupir théâtralement ravi, elle l’embrassa sur le bout du nez.


Et bien tant mieux alors…je n’aime pas quand tu boudes…


Il lui décocha un de ses regards graves au fond duquel pétillait une enjôleuse malice.

Dans le fond, je préfère de beaucoup de t’avoir avec moi. Ça m’évitera de me tracasser en chemin et… les soirées seront moins monotones…

Jenny sourit, enjouée tout en laissant ses doigts s’emmêler dans ses boucles blondes.

Mmm…ça sonne très intéressant. À ton avis…que ferions nous lors de ces longues soirées, Dieu sait où ?

Ce que l’on fera en soirée ? Tu veux un ap
erçu ?

Ils riaient, heureux, loin de tout souci, expédition ou problème quelconque. Être ensemble était une priorité dont ils ne sauraient se passer et ce serait, Dieu aidant, toujours ainsi…où que l’un aille, l’autre irait aussi. Et c’était parfait ainsi.

Ravie, Jenny constata n’avoir pas été la seule à forcer un peu la main au comité de tri d’explorateurs. Lindsay Chesterfield serait aussi de l’expédition. Elle se demanda bien quels talents cachés pouvait avoir la délicate miss, à part un savoir faire inné pour faire régner l’ordre et cela, sans élever jamais la voix mais ce n’était pas elle qui allait mettre le thème en discussion. Son entente avec la femme du chef était en passe de devenir une véritable bonne amitié comme pour tout gâcher avec des suspicions hors lieu.

Le jour du départ arriva. La veille, Jenny l’avait employée, comme presque toute la semaine précédente, à repasser avec Dawson et ses deux assistants tous les cas de figure possibles de se produire en son absence. Cela allait bien sûr du simple déclenchement d’une épidémie de grippe aviaire, en passant par fièvre porcine, ou une crise de vache folle, même si on n’avait ni porcs ni bovins, un incendie genre « le bush crame à fond » était aussi à envisager, vu la sécheresse, mais comme il fallait être prévoyant, on pensa même à une inondation diluvienne…au cas où ! Thomas Dawson l’avait écoutée avec admirable patience et un rien de commisération et fini par assurer que seule l’Apocalypse pourrait venir à bout de son propre savoir faire.

*Bof…pas modeste mais ça ira !*

Luke conduisait leur voiturette électrique à travers d’une campagne splendide, malgré le manque de pluie. Quel délice. Être là, à regarder le paysage, sentir la brise sur le visage, à ne rien faire d’autre que jouir du moment…sans penser…enfin, sans presque penser. Ce qu’elle était parvenue à soutirer à son mari sur les aveux faits par l’homme de la falaise, la taraudaient.

*Ils seront aux aguets…l’accueil, d’avoir lieu, risque de ne pas être joyeux…ils seront prêts à tout…ils ont si peu à perdre… *

Luke, promets moi de ne pas te jeter dans la mêlée, s’il y a lieu…promets moi !!!

Il s’était contenté d’un sourire angélique mais pas moins énigmatique pour ça en serrant sa main.

J’ai quand même un peu peur…pourquoi ? Elle est bonne, celle là…On sait pas où on court…Mais non, suis pas trouillarde ni veux faire marche arrière, en voilà des idées…

La virée automobile finit aux bords de la falaise, de là, il fallait poursuivre à pied. Équipée, comme tout autre, de son barda, Jenny ne rechigna pas devant le sentier plutôt raide qui grimpait le flanc de la paroi de pierre.

*Voilà…tu voulais de l’aventure dans ta vie, t’es servie, ma vieille !*


Ce n’était pas de l’escalade proprement dit mais à moment donné ça faillit en prendre l’allure, un peu comme des cabris, ils se hissèrent, non sans mal jusqu’à parvenir à un plateau battu des vents, d’où une vue imprenable leur coupa, un peu plus, le souffle.

McFerry, le scientifique de service scruta l’horizon de ses jumelles et fit son petit bilan. Comme quoi, lui, le spécialiste, avait bien du mal à reconnaître les oiseaux qui survolaient le sommet encore lointain. Jenny prit les jumelles, un peu pour faire comme tout le monde, même si elle avait un mal fou à faire la différence entre un oiseau et un autre. Entre canards et poules, va et passe, mais là…

Chesterfield fit sa déclaration de rigueur en tant que chef de l’expédition :

On devrait atteindre le sommet avant la nuit, ce qui nous donne encore plus ou moins trois heures de marche. Je pense qu’il faudra alors redoubler de prudence. Connely affirme que les maraudeurs se terrent là-bas mais pourraient aussi s’être dispersés après leur attaque ratée pour éviter des représailles.

Ce qui, en aucun moment ne manquait de bon sens.

Toujours pratique, Jenny, prit à son tour la parole.

Il faudra alors donner un signal de nos bonnes intentions. Normalement, un drap blanc fonctionne dans ce situations…j’ai là une taie d’oreiller qui ferait un joli drapeau de paix…Lind et moi, on a pensé que ça pourrait aller !

L’option était bonne. Drapeau brandi, bien en vue, on avança.

Le sommet conquis n’avait pas une allure bien engageante. Étrange plateau où le vent soufflait avec force, impossible de songer à y établir un camp de base, il faudrait trouver mieux. Qui sait si dans un de ces trous qu’on devinait creusés dans la roche. Mais encore il fallut se renseigner sur le fait qu’ils soient occupés ou pas! On avait dépêché deux éclaireurs. Deux gaillards aguerris, de ceux qui n’ont pas froid aux yeux et qui avaient monté la garde à la zone 51.

Assis en cercle, comme un beau petit groupe de scouts, tout gentils et paisibles, ils attendirent.

Si l’on nous observe, ils ne pourront pas dire que nous sommes belliqueux.

Jenny coula un regard à son mari et serra très fort sa main.

*Pas belliqueux, c’est sûr…plutôt du genre con, mais enfin !*

Sais pas toi, mais moi…je dois y aller… où !? T’en as des questions ! Ai pas vu de panneau indicateur mais là derrière les rochers ça devrait faire l’affaire…Non, je ne tarde rien…Bon sang, Luke…quand même pas, il y a des endroits où on doit aller tout seul…je tarde rien !

La pénombre était assez dense déjà à cette heure, la lune, derrière des nuages . Discrète comme une ombre, Jenny se glissa vers les rochers convoités. Des éclaireurs, pas un signal.

*Ils auront peut être rien vu…enfin !*

Elle ne tarda pas trop à faire ce qu’il y avait à faire et retournait vers les autres quand des coups de feu la firent instinctivement se tapir à l’abri d’un rocher. Le cri de Neil Chesterfield lui parvint, haut et clair. « À terre ! » Là ou en Chine cela ne signifiait que la même chose : danger !

*M***e, la lune !*


Comme appelée à la rescousse, celle-ci, libérée des nuages, resplendissait soudain de toute sa ronde face et le spectacle entrevu n’était guère engageant : le groupe d’abord face à terre, obéissait aux ordres …de quelqu’un que Jenny entendait mais ne pouvait pas voir.

À genoux, mains sur la tête, lentement !

Ils étaient tombés en plein dans le panneau. Les autres obéirent. Jenny tremblait dans son coin sombre, les yeux fixés sur Luke qui semblait, comme toujours, extraordinairement maître de lui. La suite ne fut pas gaie du tout. Les maraudeurs, car il ne restait plus aucun doute sur cela, entouraient le groupe. Ils avaient mis en échec les éclaireurs et piqué leurs armes, dont ils pointaient méchamment, les explorateurs, se fichant comme d’une guigne du drapeau blanc que le vent faisait claquer, en vain.

Impuissante, Jenny assista à la fouille de ses compagnons qu’on emmena sans délai vers un des trous entrevus tantôt, alors que celui qui semblait le chef s’en prenait à Neil et l’entraînait à part. Elle profita de son observatoire privilégié pour suivre les mouvements des uns et des autres. Se déplaçant aussi silencieuse qu’un chat, elle s’approcha, tenant fermement l’arme dont Perkins avait songé à la pourvoir.

*Veux tuer personne…mais s’ils touchent à une des boucles blondes de mon chéri…sont fichus !*

Le gros du groupe fut obligé à prendre place dans une des cavernes, avec un vigile armé. Chesterfield, lui, dégustait tout seul, de sa position de chef. On y alla pas de main morte avec lui. Jenny frémit de rage en voyant son visage en sang.

*Dire qu’on est venus leur filer un coup de main, à ces brutes !*

Parce qu’il en étalait des arguments débiles le chef des maraudeurs.

Écoute à ton tour, mec. Je suis Ethan Lewis. J’étais sur le vol de New-York en transfert fédéral. Protection à témoins, mon cul ! Suis sûr que les gars qui me cherchent ont arrangé tout ça.

*Wow ! ça et se prendre pour quelqu’un…tout comme 2+ 2=4 !*

Neil en fit presque de l’humour. Le cas de figure était trop absurde pour faire autrement même si le pauvre homme s’en prit un autre coup.

TA GUEULE ! J’ai rien compris à ce qui nous est arrivé, les autres non plus. Ce que je sais c’est que tu peux ranger paroles et promesses. Puisque ton village est cool et riche, on va le prendre pour nous.


*Cours toujours...on la vendra cher, la peau !*

Le tel Lewis était le seul armé, entouré de quelques bougres à l’air minable, sans doute décidés à tout ou n’importe quoi, vu leurs circonstances. Si elle laissait tant soit deviner sa présence, ce serait fichu. Soit, son arme pouvait causer quelques dégâts mais…

*Mais quoi ?...Tu descends le mec…Neil s’en sortira tout seul après et dans la distraction tu en descends deux autres…Ouais…quel raisonnement fébrile, ma fille, toi qui incapable de tordre le cou à une poule !*

La seule idée d’avoir à tuer quelqu’un lui donnait des frissons de pure horreur.

*Patiente!…le mec gamberge...qui sait, il aura un peu de jugeote !*

Le doigt sur la gâchette, elle attendit. Cela donna ce que cela devait donner. Le tel Lewis n’était pas si idiot que cela, après tout. Se mesurer à tout un village avec deux fusils, aurait été du suicide. Il finit par baisser son arme et considère Neil, d’un œil où la suspicion en menait, tout de même, large.

Et qui nous garantit qu’on ne va pas nous tirer dessus une fois là !?, voulut il savoir.

C’est le moment que choisit Jenny pour se pointer hors de sa cachette, arme brandie, enclenchant le chargeur.

Ça vous dirait que j’aurais pu vous farcir de plomb et je l’ai pas fait !?...Lâchez le fusil…Faites le…j’aurai pas de souci à vous transformer en passoire…là, c’est bien ! On vous veut pas de mal…notre chef ne vous a pas menti…de là où on vient, il y en a pour tous…Mais dites donc, vous…vous vous prenez pour Al Capone ou quoi ?...Vous avez pas réalisé qu’ici…ça se joue autrement…Mais son voyons…pas de Mafia…pas de FBI…

L’arme changea de mains, la situation de couleur. Leur chef signant la reddition, le reste du groupe suivit. Les pauvres n’en menaient pas large. À part Lewis qui avait un passé assez trouble, les autres étaient, pour la plupart, des braves gars acculés là par une situation extrême et inexplicable. Pas de femmes en vue.

*Diables…ils les auront éliminées !?*


À quoi bon se faire des idées ? En voyant Luke apparaître, assez décomposé, elle oublia tout, non sans avant avoir cédé son arme à Bourroughs, pour se lancer dans les bras de son chéri.

Aille, les reproches ! Mais elle se défendit de son mieux.


Et qu’est ce que tu voulais que je fasse !?...J’ai tout vu…tout entendu…et j’avais une arme…oui, sûr, ça aurait pu mal tourner mais…ça a bien tourné…tu vas bien ?...alors…suis heureuse…Viens, allons aider à composer le campement…on va pas redescendre en pleine nuit, quand même…Lind, Liberty…on s’occupe du repas...tout le monde aura faim…il y en a pour tous.

Bénie soit la prévision. Pour ces êtres dépenaillés, hirsutes et affamés, qui avaient été, dans une autre vie, pères de famille, hommes d’affaires, architectes ou avocats, ce banquet improvisé tint des gloires célestes. Ils avaient tous du mal à croire être enfin tombés sur un groupe civilisé. Ils en avaient vu, trop d’horreurs.

Les quarts de garde assurés par les gardiens de la zone, très pris de leur rôle de protecteurs, surtout après la trouille générale, on put songer à prendre un peu de repos.

Lovée contre son mari bien aimé, Jenny essayait de ne plus penser, elle ne voulait que se sentir sûre et aimée, le reste lui importait bien peu…mais qui pouvait arrêter de penser ?

Demain, on sera de retour au village…on casera ce groupe là et la vie reprendra…mais et le reste ?...Comment quel reste ?...Les autres, ceux qui ont opté pour devenir des brutes sanguinaires…euh…oui, j’ai entendu des trucs…tu sais, sont chamboulés ,ce pauvres gars…tu sais, mon amour…je pense que tu vas devoir ouvrir un cabinet de consultation…pourquoi ?...Seigneur, ces gens ont besoin d’aide…Ils ont vécu en enfer !!!

Un baiser époustouflant suffit pour lui changer radicalement les idées.

Le lendemain après midi, ils arrivaient au village. On leur dispensa un accueil mitigé en découvrant leurs tristes compagnons…mais la vie reprit. S’accommoda, mieux dit. Rien ne pourrait être comme avant…

Encore moins après la disparition de Charlene Lawrence…
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MessageSujet: Re: Un souci, deux soucis...etc!   Un souci, deux soucis...etc! EmptyDim 19 Juin - 14:01

Ce que femme veut… Walker ne se plaindrait pas de la présence de son épouse à ses côtés dans cette expédition destinée à retrouver les « autres »
Jenny avait su convaincre les sélectionneurs de son efficacité et, il faut avouer que Luke en était très fier.
Une gentille petite balade débuta en voiture. Le chemin indiqué par le blessé était tout tracé jusqu’à la falaise.
On parlait en route. Jenn lui confia cependant ses espoirs et craintes :


Luke, promets moi de ne pas te jeter dans la mêlée, s’il y a lieu…promets moi !!! J’ai quand même un peu peur…

M’enfin, tu me connais, ma chérie. Je suis plus fort en paroles qu’en autre chose. Et peur ? Toi ? Pourquoi ? Tu es la meilleure, la plus forte. Ne me dis pas que tu veux rentrer ?

Ce n’était pas ce qu’elle désirait. N’avait-elle pas prouvé sa détermination à passer la sélection ?
Les explorateurs furent bientôt contraints de poursuivre à pied. Peut-être que du groupe, lui et Jenny étaient les plus endurcis à ce genre de sport. Depuis qu’ils trimaient en élevage et agriculture, leurs muscles pouvaient encaisser beaucoup plus que cette promenade escarpée. Mrs Chesterfield ne se plaignait de rien, déjà ça. Quant aux autres, chacun faisait ce que Neil attendait d’eux : surveillance et observations.

Plus ils s’élevèrent, plus de vent devenait fort. La nature environnante se modifiait aussi. Les scientifiques récoltèrent échantillons et croquis.
Lors d’une halte face à un panorama splendide, des décisions furent prises. On allait redoubler de prudence et hisser le drapeau blanc. Que Jenn ait emporté une taie d’oreiller le fit marrer. Mais il ne se plaindrait pas de cette initiative même si elle semblait farfelue au départ.
S’asseoir paisiblement en cercle sur la plaine balayée par le vent les mettait trop en évidence selon Walker qui pria intérieurement pour qu’aucun des autres ne soit armé. La cible formée était inratable. Deux des meilleurs vigiles partirent en reconnaissance du périmètre. C’est alors que Jenn fut prise d’une envie pressante. Il se leva à son tour :


Je t’accompagne.

Bon sang, Luke…quand même pas, il y a des endroits où on doit aller tout seul…je tarde rien !

Je te donne cinq minutes ! Après je sonne la cavalerie !

Sens en éveil, tous étaient tendus. Chesterfield décida :

Allumons nos torches, et rapprochons-nous des rochers.

On commençait à cailler, il est vrai. Le coup de feu résonna étrangement dans la cuvette rocheuse. Inutile que Neil s’égosille à commander l’aplatissement général, tous plongèrent aussitôt la détonation perçue. Il y en eut d’autres mais personne ne ramassa de balles perdues.
Peu après, des hommes s’approchèrent.


À genoux, mains sur la tête, lentement !

Personne n’osa contrarier cet ordre. On les fouilla, leur soustrait équipement et armes puis les conduisit à l’entrée d’une petite caverne où, déjà, Barbara et Collins se trouvaient avec de beaux cocards. Chesterfield et le « chef »( ?) des maraudeurs s’écartèrent.
Près de Luke, Lindsay tremblait comme une feuille. Rassurant, Walker lui entoura les épaules de son bras et souffla :


Ne t’en fais pas. S’ils voulaient nous descendre, ce serait fait. Neil est malin, puis… nous avons un atout extérieur… Jenny.

Pouvait-on vraiment ne se fier qu’à cela ? Pourquoi ne pas tenter sa chance ? Il n’y avait qu’un seul garde à l’entrée… Il leur avait ordonné de faire du feu avant de prendre faction.
Luke s’approcha, l’autre se tourna lui intimant de se rasseoir près des siens.


On peut causer un peu, non ? On ne tentera rien, nous sommes pacifistes. Vous avez vu le drapeau blanc, n'est-ce pas ?

On s’en fout ! Assis !

Comme vous voudrez.

On ne lutte pas avec un fusil braqué sur soi. Luke avait promis de ne pas jouer les héros, il obtempéra donc. Néanmoins, ce bref échange l’avait convaincu de plusieurs choses.

*Ce gars n’est pas un tueur, il a encore plus la trouille que nous. Si les autres sont du même acabit, on ne risque rien*

Rassis, Walker fouilla sa poche poitrine et en sortit un paquet de cigarettes. Il l’ouvrit et en distribua à la ronde ébahie :

Même si vous n’êtes pas fumeurs, allumez-en une ! souffla-t-il…. Oui, Lind, zone 51… Vol ? Non voyons ! Emprunt pour la bonne cause ! En général, ça détend.

Cela ne rata pas. Le garde était-il un ancien accro de nicotine ? Le fait est qu’attiré par l’odeur de fumée, il pointa son nez. Le groupe devait représenter la décontraction même ainsi assis sagement en train d’en griller une.

Je… je peux en avoir une ? saliva le garde.

Mais bien sûr ! Venez donc vous asseoir avec nous. On ne mord pas.

Le tour était joué. Collins banda ses muscles mais Luke secoua imperceptiblement de la tête en dénégation.

Ça fait des mois que je n’ai pas fumé, avoua le garde qui têta son clope avec délectation.

On ne fume pas beaucoup chez nous non plus mais, au moins, personne n’a faim. Je suis Luke Walker, agriculteur, et vous ?

Mark Coleman… j’étais steward.

Ma femme était hôtesse sur son vol. Vous aussi vous avez atterri… bizarrement ?

L’histoire délivrée par le blessé se répéta. Luke amadoua le gardien, lui vantant les avantages du village, ses attraits :

Votre copain a été soigné par un excellent chirurgien. Il sera sur pied dans quelques mois en raison de ses fractures mais il aura une vie de rêve comparée à celle que vous endurez…

Lui prendre le fusil se fit en douceur. Le dénommé Coleman ne broncha pas.

Nous allons sortir, dit simplement Walker.

Tous se levèrent. Le garde en tête, placide, ils émergèrent de la caverne au moment même où quelqu’un courait vers eux. Par réflexe, Luke leva le canon du fusil et se retint à temps de tirer sur... sa femme qui lui sauta dessus.

Bon Dieu Jenny, j’aurais pu te descendre ! Tu vas bien, au moins ?

Elle allait bien, ils allaient tous bien sauf peut-être Neil qui avait dégusté des coups. Lindsay s’occupa immédiatement de lui tandis qu’on se groupait dans une caverne plus grande.
Vive la prévoyance féminine et celle du maire! Les provisions apportées satisfirent tout le monde.
On organisa des tours de garde, cela permit aux époux de s’isoler un peu. Pas autant que souhaité, m’enfin, à la guerre comme à…
Mrs Walker, très câline, n’en perdait pas pour autant son sens pratique. Elle redoutait le reste du groupe des maraudeurs, avec raison.


tu sais, sont chamboulés ,ce pauvres gars…tu sais, mon amour…je pense que tu vas devoir ouvrir un cabinet de consultation…


Hein ?

Pourquoi ?...Seigneur, ces gens ont besoin d’aide…Ils ont vécu en enfer !!!


Et encore, elle ne savait pas tout… Rien de mieux qu’un gros câlin pour lui faire un peu tourner la tête vers des considérations plus joyeuses…

L’intégration des nouveaux villageois s’effectua dans le calme. Chesterfield leur dénicha du boulot, certaines dames furent ravies d’avoir un compagnon.
Luke, sans rien dévoiler de ses pensées, agissait selon ses habitudes mais, lors d’une réunion du comité, il l’ouvrit :


… Non, Neil, tout ne baigne pas. C’est… trop calme ! Comme celui avant la tempête… Non, je ne suis pas voyant ni oiseau de mauvaise augure. Je sais qu’aucun incident n’a été rapporté mais je reste persuadé qu’il faut redoubler de prudence.
Le groupe de Lewis était… du menu fretin à mon sens. Ils étaient une centaine ! Où sont les autres ? Je suis d’avis qu’ils nous observent, et… je ne suis pas paranoïaque non plus, Bones !
Je souhaite simplement que la sécurité soit renforcée aux abords du village. J’ai étudié les relevés des hangars. Il y a là-bas de quoi soutenir un siège contre n’importe quelle force terrestre. Pourquoi ne pas les déployer ?


On trouva qu’il exagérait le risque, et le débouta gentiment.
Puis, on signala la disparition de Charlène Lawrence.
Son mari, affolé, déboula un matin à la maison commune :


JE VEUX UN RESPONSABLE ! MA FEMME A DISPARU.

L’un ou l’autre tenta de calmer Mr Lawrence, en vain. À tout azimut, il clamait que son épouse longeait le bord de mer à la recherche de coquillages quand, surgis d’on ne sait où, des « gens » lui étaient tombé dessus et l’avaient emportée avec eux.
Des patrouilles furent envoyées sur place. Luke, lui, rentra dare dare voir Jenny.


Ouf ! Tu es là, dit-il en la serrant dans ses bras à l’étouffer. Prends les chiens, rappelle les ouvriers. Il faut abandonner ce terrain.

Les questions plurent, il ne put que traduire son inquiétude :

C’est le début… J’en sais rien du comment j’en suis sûr. Je le sais, c’est tout.

On battit le rappel avec ordre de repli général vers le village. Pourtant, les Walker utilisèrent leur véhicule vers un autre point : la zone 51.

…Une effraction ? M’en fous Jenn. Ils n’ont pas voulu m’écouter alors que ça fait des jours que je sens ça et le dit.


Lui parlerait-il de ses rêves récents ? L’heure ne s’y prêtait pas.
Aux gardes de la barrière, il joua les inspecteurs généraux en recommandant de s’attendre à une ruée hostile. Connu, le couple put circuler sans entrave.
L’entrepôt des armes lourdes fut ouvert et dépouillé. Bazooka, grenades, mitrailleuses, ils en empilèrent des choses.
Quand la camionnette chargée sortit de la zone, les lueurs d’incendie éclaboussaient l’horizon.
Luke conduisit mieux que Fangio tandis que Jenn, armée, se tint prête à descendre des opposants.
Arriveraient-ils à temps ?
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Lindsay Fairchild

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MessageSujet: Re: Un souci, deux soucis...etc!   Un souci, deux soucis...etc! EmptyJeu 30 Juin - 20:53

Comme promenade , il y avait mieux. Lindsay ne protestait pas mais avait, du coup, envie de s’en plaindre amèrement. Elle n’était certes pas une nullité en sport mais rien ne l’avait préparée pour cette excursion en montagne. Le soleil tapait dur mais le vent qui soufflait atténuait bien la chaleur. Arrivés à un petit plateau intermédiaire entre bord de mer et somment, ils se prirent un répit bien mérité pour reprendre le souffle et se livrer à quelques observations des lieux. Le Dr. McFerry, l’éminence de service, fit quelques remarques pertinentes sur quelques oiseaux qu’il ne parvenait à identifier mais cela ne sembla alarmer personne, quoiqu’il en soit ils se trouvaient dans un monde suffisamment étrange comme pour faire trop de foin à cause de volatiles inconnus. Neil, aventurant un calcul, pensait que trois heures supplémentaires de marche les mèneraient au sommet, où, selon la supposition générale se terraient les maraudeurs en goguette.

Lind se voua à tous les saints et prit le mal en patience. Trois heures de plus, elle se serait claquée. Par contre Jenny Walker semblait très en forme.

Tu es merveilleusement en forme, Jenn !

L’autre rigola en assurant que jouer les fermières à temps complet était un entraînement très valable. Elles rirent toutes les deux quand la jeune épouse de Luke lui proposa de venir lui filer un coup de main à l’exploitation agricole. Imaginer Lindsay Chesterfield nourrissant des poules semblait être une idée hautement hilarante pour l’australienne. On passa à autre chose. Pour ainsi dire ils s’aventuraient déjà en ce qu’on pouvait considérer territoire ennemi, les deux jeunes femmes tombèrent d’accord sur le besoin de faire remarquer aux « autres » qu’ils venaient en mission pacifique.

Il faudra alors donner un signal de nos bonnes intentions. Normalement, un drap blanc fonctionne dans ce situations…j’ai là une taie d’oreiller qui ferait un joli drapeau de paix…Lind et moi, on a pensé que ça pourrait aller !

Lindsay sourit puis soupira. Personne autre que son amie n’aurait songé à s’en munir, d’un possible drapeau de paix. L’idée n’avait pas même croisé son esprit, pourtant c’était quelque chose d’on ne peut pus logique mais bien sûr on ne vous apprend pas ces choses là dans un exclusif collège suisse pour demoiselles de la haute société.

*Comme quoi, ma belle, vaut mieux être débrouillard que raffiné…vu l’état des choses !*

Drapeau brandi, l’excursion se poursuivit. Si quelqu’un voulait surveiller leur avance, au moins il ne manquerait de remarquer leurs indéniables bonnes intentions.

*Faut encore espérer qu’ils y croient !*

La fatigue sapait son optimisme. La pente lui semblait plus raide, le vent plus fort, ses jambes plus lourdes. Sans la main secourable de son Neil adoré, elle se serait laissée tomber sur la première pierre venue et serait restée à méditer sur les exigences de la vie.

Vaillant sommet, celui là. Plateau battu des vents. Lieu peu hospitalier. Elle ne s’était certes pas attendue à découvrir une nouvelle version du paradis mais là, c’était plutôt décevant. Non loin delà, perçant la paroi massive, on devinait des grottes.

On pourrait y chercher abri…rester ici, exposés au vent ne me semble pas la meilleure des idées !

On fut d’accord avec elle mais avant de s’y aventurer, on dépêcha deux éclaireurs pour savoir s’il n’y avait pas déjà du monde là. En attendant, Luke Walker, l’homme aux idées brillantes, conseilla de s’asseoir en cercle. Ce qu’ils firent même si en se sentant un peu idiots outre qu’offrant une cible d’on ne peut meilleure qualité.

Si l’on nous observe, ils ne pourront pas dire que nous sommes belliqueux. J’ai un peu la trouille de déballer la bouffe emportée.

Elle serra très fort sa main avec une folle envie de se glisser dans ses bras.

J’espère bien que c’est ça qu’ils penseront…pour la nourriture, attendons plutôt voir ce qui se passe !

Mais au bout d’un long moment il ne s’était rien passé. Ce qui ne les rassurait pas trop, pas plus que les éclaireurs qui ne donnaient signe de vie. On s’énervait, on gelait, il faisait déjà nuit noire. Lindsay claquait discrètement des dents quand son chéri se leva en leur indiquant de gagner l’abri des rochers, sauf qu’ils n’allèrent pas bien loin. Des coups de feu retentirent, sans faire mouche. Elle se trouva plaquée au sol, serrée tout contre Neil.

Ils…ils…nous tirent dessus !!!, faillit elle hurler mais cela ne dépassa pas le stade d’un murmure affolé.

En fait, on n’avait pas tiré sur eux mais autour d’eux. Au moindre mouvement, un coup de feu claquait.

Ils doivent avoir eu Collins et Babe. Au moins, ils ne nous canardent pas !

C’est si rassurant !, souffla t’elle, en tremblant, tout contre lui, mais tu es là…

Et puis une voix d’homme, peu engageante, tonna :

À genoux, mains sur la tête, lentement !

Fais tout ce qu’ils disent !

Comme si on pouvait faire autre chose. À la pâle lumière de la lune, ils purent voir le cercle qui se resserrait autour d’eux. Celui qui semblait être le chef s’approcha. Il portait une des armes des éclaireurs. L’homme savait exactement à qui il avait affaire. Sans hésiter, il se dirigea vers Neil et lui fourra le canon de son fusil dans la nuque, sans faire attention au hurlement paniqué de Lind, que Luke retint à temps de se ruer contre l’agresseur.

Toi, t’es le chef d’après tes potes. Lève-toi, on doit causer. Fouillez-les !

Non…non !!!

Rien à faire. Le bonhomme entraîna son mari, toujours en le tenant sous la menace de son arme. Obéissant à leur chef, les autres brutes de service s’en donnèrent à cœur joie en les délestant d’équipement et armes. Au moins, ils ne molestèrent pas les femmes. Tremblant comme une feuille exposée au vent, Lind suivit le mouvement, soutenue par un Luke sollicite et extraordinairement calme.

Ne t’en fais pas. S’ils voulaient nous descendre, ce serait fait. Neil est malin, puis… nous avons un atout extérieur… Jenny.

Dans son affolement, Lindsay n’avait pas remarqué l’absence de son amie. Elle ne s’imaginait pas trop bien en quoi une seule fille, même si armée, pourrait faire contre cette bande de truands. Que son mari était malin, elle ne voulait pas le mettre en doute.

*Mais ça sert à quoi…pour contrer une balle dans la tête !?*

Cette pensée la désespéra un peu plus, si possible. On leur ordonna de faire du feu. Peu soucieuse de sembler inutile, pour une fois, Lindsay laissa aux autres s’occuper de la tâche, tout en observant le manège de Luke.

*Il perd jamais son calme, celui là…Neil a raison, c’est un homme étrange, avec plus d’un tour dans son sac…*

En effet, mine de rien, même si rabroué par le garde, Walker ne démordait pas de ses intentions. Le voilà qui tirait un paquet de cigarettes en en offrait à la ronde.

Je…ne fume pas !, souffla t’elle en secouant la tête, au fait…où tu as eu ça ?...On en vend pas et…

C’était idiot faire ce genre de remarques mais Luke se contenta de sourire en disant doucement :

Même si vous n’êtes pas fumeurs, allumez-en une ! Oui, Lind, zone 51…

Elle dut prendre son petit air censeur car il embraya, très cool.

Vol ? Non voyons ! Emprunt pour la bonne cause ! En général, ça détend.

Plus jeune, elle avait essayé d’imiter certaines de ses amies et apprendre à fumer mais cela ne l’avait jamais trop tentée. Le moment n’était pas à la discussion sur bonnes habitudes et Luke avait raison…ça aidait au moins à penser à autre chose…à ne pas s’étouffer avec, par exemple !

Que le garde se pointe ne l’étonna presque pas. Un coup d’œil de biais vers Walker suffit : celle-ci avait bien été son intention.

*Il sait cerner les gens, celui là !*

Je… je peux en avoir une ? saliva le garde.

Mais bien sûr ! Venez donc vous asseoir avec nous. On ne mord pas.

Lindsay continua de tirer sur sa clope en priant le ciel pour qu’amadouer les autres soit aussi facile que convaincre ce pauvre fumeur invétéré, sevré de force.

S’en suivit une sympathique conversation entre Walker et le dénommé Collins, ex stewart. L’histoire que raconta ce dernier avait de quoi leur glacer le sang dans les veines. Eux, sans aucun doute, avaient eu beaucoup de chance d’être tombés là où ils étaient.

Comment s’y prenait Luke ? Le fait est qu’après un moment , le new yorkais avait désarmé Collins sans aucune violence et se levant, disait en toute simplicité qu’ils allaient sortir. Sans broncher, comme pris dans une douce transe, le garde prit la tête de la colonne.

Jenn, ravie accourait à leur rencontre. Tout allait bien. La paix régnait. Neil, visage en sang, arme en main, venait d’apparaître.


Oh, mon Dieu…mais qu’est ce qu’ils t’ont fait !???

La question absurde. Ça sautait aux yeux qu’on ne lui avait pas fait des câlins.

Viens t’asseoir là …vais te soigner…Mon chéri, ce que j’ai eu peur !!!! Nous ? Ça s’est passé en douce…sais pas ce que fait Luke…mais il a eu le garde avec une clope et de la conversation…

Tirant de son sac à dos, récupéré dans un coin, une trousse de premiers soins, elle procéda à nettoyer le visage de son bien aimé et brave mari.

Pas joli, ce coup…mais c’est moins moche que je n’aurais cru…Ça te fait beaucoup de mal ?

Il assura que pas trop mais pour si jamais elle lui fit avaler un cachet et finit de le panser avec les moyens à bord avant de rejoindre les autres, groupés autour du feu, en parfaite harmonie avec ceux qui un peu avant les tenaient en otages. On déballa, cette fois, sans aucune crainte, les provisions dont on avait apporté largement en prévision de cette rencontre.

Le spectacle de ces hommes, devenus des truands de basse extraction par la force des choses, se délectant de chaque bouchée, avec presque des larmes de gratitude aux yeux, aurait ému le cœur le plus endurci. Tout en mangeant, les maraudeurs déballèrent leur histoire. Hallucinante suite de misères, de bassesses inhumaines, de servitude et peur. Ils s’étaient séparés du reste du groupe initial, dégoûtés par leur sauvagerie.


Ils sont devenus des brutes sanguinaires, avoua Jeffrey Lowell, architecte , ça nous était égal de crever…mais on ne pouvait pas rester avec eux…c’était trop…

Lindsay frissonna de plus belle.

*Où sont, ces autres !?...Ces brutes ?*

La question la taraudait et elle n’était sûrement pas la seule mais le moment n’était pas à parler d’un sombre avenir. La journée avait été dure et tous voulaient se reposer, d’autant plus qu’on reprendrait le chemin du retour dès le jour levé.

Malgré la rassurante proximité de son mari, Lindsay ne parvint pas à fermer l’œil de sitôt, des idées mornes lui tournaient dans la tête…C’était un peu de paranoïa peut être, mais elle se sentait surveillée, presque sûre que cette rencontre avec ce groupe plutôt inoffensif n’avait été qu’un appât…une simple mise en bouche pour endormir leur méfiance…

Pourtant, tout semblait se dérouler merveilleusement bien. Leur retour, si rapide, au village, avec le groupe de « bandits », comme les nommaient quelques uns, ne suscita aucune réaction adverse. Ces singuliers rescapés s’assimilèrent promptement à la vie dans ces parages qui tenaient du rêve, comparés à l’enfer vécu. On leur trouva du travail, il y en eut même qui eurent la chance de rencontrer une tendre moitié. C’était parfait…

Trop parfait, si tu veux mon avis !

Elle s’appuya au bureau en regardant, très sérieuse, Neil, qui finit par lâcher ce qu’il faisait pour la considérer, surpris.

Ne dis pas que je me fais des idées pour rien…Ça me taraude depuis le jour où on les a trouvés…Ça a été trop facile !...Bon, je sais que tu t’es pris quelques coups mais à part ça…Ils nous attendaient, sagement et on fait un peu de boucan, pour la forme !...Tu me trouves parano ?...Suis sûre de ne pas être la seule, crois moi…Ce qu’on devrait faire, à mon avis ?...Euh…comment vais-je le savoir, chéri ? Je ne suis pas une fine stratège…

Elle sourit posément et se relevant alla vers la fenêtre.

Tout marche comme sur des roulettes…et pourtant, je sens que quelque chose cloche…

La rejoignant, Neil la prit dans ses bras , la rassurant de son mieux. Le pauvre était si content que tout aille bien dans ce coin de monde mis sous sa responsabilité qu’elle s’en voulut un peu de lui gâcher sa vision de bonheur.

Puis arriva la réunion du comité. Elle prenait ses notes, comme d’habitude quand, Luke Walker, départant de son proverbial calme, laissa tomber ce qui le taraudait aussi :


Non, Neil, tout ne baigne pas. C’est… trop calme ! Comme celui avant la tempête… Non, je ne suis pas voyant ni oiseau de mauvaise augure. Je sais qu’aucun incident n’a été rapporté mais je reste persuadé qu’il faut redoubler de prudence. Le groupe de Lewis était… du menu fretin à mon sens. Ils étaient une centaine ! Où sont les autres ? Je suis d’avis qu’ils nous observent, et… je ne suis pas paranoïaque non plus, Bones !

Lindsay oublia son rôle de secrétaire et s’enquit, intéressée.

Et que conseilles tu que nous fassions, Luke ?

Parce qu’il avait eu la même idée qu’elle e en plus semblait avoir la stratégie adéquate. Il fut, comme toujours, clair et concis.

Je souhaite simplement que la sécurité soit renforcée aux abords du village. J’ai étudié les relevés des hangars. Il y a là-bas de quoi soutenir un siège contre n’importe quelle force terrestre. Pourquoi ne pas les déployer ?

Et bien, moi je suis tout à fait d’accord avec cette idée !, assura t’elle.

Mais les autres le taxèrent d’alarmiste et on resta comme si rien. Lindsay aurait pu leur taper dessus. Luke, lui, ne dit plus rien et le réunion finit en parlant de la pièce de théâtre qui se présenterait sous peu à la salle communale.

*Bon sang, quelle façon ridicule de jouer les autruches !!!*

Ce soir là, dans la paix de leur chez soi, installés dans la balancelle face à la piscine, Lindsay ne perdit pas le temps pour dire ce qu’elle pensait.

Et bien, moi, je suis tout à fait d’accord avec Luke…et je pressens que ça t’a donné de quoi penser, à toi aussi…Il va se passer quelque chose…Ben, s’il ne se passe rien…tant mieux…si oui, ça ne nous prendra pas de surprise !!!

On ne fit pas grande chose. La pièce de théâtre fut un franc succès et puis un matin, des inconnus enlevèrent Charlene Lawrence sous le nez de son mari. La nouvelle fit le tour du village à vitesse grand V. Rassemblement d’urgence. Patrouilles expédiées. La crainte générale était palpable.

Il vaudrait peut être mieux si on restait tous réunis à un seul endroit…qu’en dis tu, Neil ?...Euh, parce que s’il se passe quelque chose…c’est plus facile à gérer si on est tous ensemble…

L’idée prit à moitié. Beaucoup restèrent aux alentours de la maison communale. Vers midi, un des gars parti en patrouille déboula au pas de course.

CA VIENT !!! CA VIENT !!!

Un peu plus de précision aurait été de mise mais le pauvre gars n’était pas trop en état de se montrer cohérent comme ce qu’ils avait vu venir, l’ avait épouvanté. On réussit tout de même à savoir, que la patrouille s’était trouvée prise dans une embuscade menée par…des drôles de types.

Conquistadors…c’en étaient…j’les ai vus…nous sont tombés dessus…sais plus…j’ai couru…

*Il s’est pris un drôle de coup ou on est…*

AU FEU !!! AU FEU !!!

Ça brûlait à fond chez les Walker. Thomas Dawson, défait, avait été témoin et s’en était tiré de justesse.

Jenny et Luke nous ont ordonné de ficher le camp. On l’a fait...suis resté tout dernier pour vérifier une paire de choses…Ils sont sortis des bois…Des conquistadors ?...Euh non…ceux que j’ai vus avaient plutôt l’air de pirates…Non ! Non ! Je ne suis pas fou, Neil…j’ai vu ce que j’ai vu…Sont mal lunés, ces types…ont tout saccagé…ont tout détruit…pouvais rien faire…puis ils ont fichu le feu…

Il en pleurait, le pauvre homme, en se tordant les mains.

On sonna le tocsin. Impossible d’aller lutter contre l’incendie, seulement prier le ciel pour que le feu ne s’étende pas, vu la sécheresse et atteigne le village. Le moment ne se prêtant pas aux lamentations, on s’évertua à donner les ordres pertinents. Perkins, le chef de la milice s’en chargeait au mieux. Si pirates ou conquistadors voulaient s’amener faudrait résister…Personne ne songeait à l’incongruité de ce fait…

L’arrivée intempestive des Walker armés jusqu’aux dents et leur véhicule chargé d’armes gros calibre, bazooka compris leur mit la joie au cœur. Lindsay admira le sang froid de son mari pour diriger les opérations. Elle-même dut faire un effort pour en pas courir se tapir en lieu sûr, au cas d’en avoir un et se vit mettre dans les mains un fusil mitrailleur dont on lui expliqua les rudiments d’utilisation en deux temps trois mouvements.

*Suis fine là…c’est pas du ball trap, ça !*

Perkins dépêcha deux gars avisés en tant qu’éclaireurs. Ils ne tardèrent pas trop à revenir au triple galop.

Ça vient du côté des Walker…

La peur au ventre, on attendit.

Au nom de sa très gracieuse Majesté, Charles Quint, roi d’Espagne et empereur Saint Empire Germanique, je vous ordonne de vous soumettre, païens !

Il fallait le voir pour le croire. Faisant caracoler sa monture avec grâce et dextérité, un hidalgo surgi de la nuit des temps, avec la superbe arrogance de celui qui croit sincèrement être unique détenteur de la vérité et la force, scrutait la place vide de ce lieu singulier, ne ressemblant aucunement à ceux conquis antan. Légèrement pris de court par le manque de public, il baissa un peu son épée.

C’est...dément…si cet homme dit vrai…Mon Dieu…c’est impossible.

Lindsay épiait l’extérieur entre les stores baissés. La scène, à l’extérieur tenait du film de fiction. À la suite de ce capitaine de conquistadors, accourait la troupe. Un peu hétéroclite, cette petite armée. Casques et cuirasses scintillant au soleil les conquistadors étaient très reconnaissables, pas moins que les autres qui étaient indubitablement des pirates, accompagnés par un groupe presque aussi patibulaire a la tête duquel se tenait un homme que Mark Collins, un des maraudeurs, reconnut comme étant Dempsey, celui qui avait pris le commandement de leur groupe.

C’est une brute…un assassin ! S’il nous met la main dessus…il nous sacrifiera à la Pierre…comme il l’a fait…

Neil agacé le fit se taire. Lindsay avait assez entendu de toute façon.

Personne ne sera sacrifié, Mr. Collins…*J’espère bien !*

La tension devenait insurmontable. Il était très clair que ceux de l’extérieur n’étaient pas à transiger avec une quelconque négociation. On le devinait à leur regard cupide, enflammé d’alcool, tout à leur folie guerrière. Ils n’hésiteraient certainement pas à les passer tous au fil de l’épée et cela pour ne pas penser aux autres atrocités sans nom qui venaient à l’esprit des présents.

Lindsay échangea un regard éloquent avec son mari. On parlementait à voix basse. Dehors, les autres faisaient de même et arrivaient vite à un accord plaisant, s’il fallait croire à leurs rires gras et leurs exclamations.

On sait que vous êtes là !, beugla le tel Dempsey, traînée de lâches…sortez mourir comme des hommes au lieu de vous cacher avec vos femmes !

Il devait trouver cela très marrant, tout comme ses compères parce que la rigolade alla bon train. Ils ne cachaient pas leurs intentions. Dans la maison communale, on enclencha les armes… Une femme gémit.

Le conquistador à cheval semblait pourtant être le chef de la troupe. Baissant son arme, il hurla un ordre. En une ruée hurlante, les hommes foncèrent… au même temps, dans la maison, un hurlement retentissait :

Au feu !!!

De quoi semer la panique dans les rangs les mieux formés, ce qu’ils étaient loin d’être. Neil, Luke et Perkins avaient beau donner l’ordre de rester au calme, se fut une belle pagaille celle qui s’organisa.

Il faut les éloigner pour pouvoir sortir !, cria Lindsay, sinon…, elle se passa la main sur la gorge.

Ils avaient la supériorité des armes. Les autres étaient malins comme des renards en plus de méchants et décidés à tout. Là, on allait se jouer le tout pour le tout. Les meilleurs tireurs du village ouvrirent le feu, semant pour un moment la surprise la plus totale chez les autres, qui, vraisemblablement ne s’étaient pas attendu à une résistance si acharnée et encore moins si musclée. Armes modernes contre épées et lances plus quelques mousquets archaïques ne donnaient pas trop d’espoir à cet ennemi si singulier.

L’incendie de la maison communale prenait de l’envergure, impossible rester là au risque de s’étouffer dans la fumée âcre et encore moins de mourir grillés.

Elle entendit le cri de Neil et celui de Jenny, juste à l’instant où on l’empoignait brutalement des cheveux.

La jolie petite !!!!

Lindsay cria et se débattit, essayant d’échapper à la poigne sauvage qui l’entraînait…Un coup la réduisit au silence, elle tomba comme poupée de son dans les bras du pirate barbu...
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Neil Chesterfield

Neil Chesterfield


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Un souci, deux soucis...etc! Empty
MessageSujet: Re: Un souci, deux soucis...etc!   Un souci, deux soucis...etc! EmptyLun 11 Juil - 8:56

Ethan Lewis n’était pas idiot. Les suggestions de Neil finirent par avoir raison de lui. Encore rogue, il rouspéta pour la forme :

Et qui nous garantit qu’on ne va pas nous tirer dessus une fois là ?

Parce que…

Chesterfield n’eut pas le temps d’achever sa phrase que Mrs Walker surgissait, armée et décidée :

Ça vous dirait que j’aurais pu vous farcir de plomb et je l’ai pas fait !?...Lâchez le fusil…Faites le…j’aurai pas de souci à vous transformer en passoire…là, c’est bien !

S’il avait été plus en forme et moins marié, Neil aurait peut-être sauté au cou de Jenny. La situation étant inversée, Lewis capitula.


Merci, Jenny. Sais-tu où sont les nôtres ?

Lewis accepta de les mener vers l’autre grotte où il put goûter au plaisir de revoir son épouse intacte. Touchante cette façon de l’accueillir :

Oh, mon Dieu…mais qu’est ce qu’ils t’ont fait !???

Ben, leur chirurgien esthétique aura un procès, tenta-t-il de rigoler.

Qu’il était bon de se faire dorloter par de douces mains ! Neil n’eut rien à regretter sauf un cuisant mal de crâne qui l’empêcha de raisonner comme il l’aurait souhaité.

Tout le monde rentra sauf au village où la vie reprit son cours « normal ».
Croulant sous divers soucis imposés par ses fonctions, Chesterfield n’en demeurait pas moins très attentifs aux rumeurs et autres faits et gestes de ses ouailles. Souvent, il repensait aux « autres » et il n’était pas le seul, apparemment.
Sa tendre moitié tint à l’asticoter à ce sujet alors qu’il se battait avec une invraisemblable paperasserie :


De quoi te plains-tu, à la fin ? Tout n’est-il pas parfait ?

Trop parfait, si tu veux mon avis !

Et elle y alla de son petit laïus quand il consentit à relever la tête. Intérieurement, Neil admira le sens de déduction de son épouse. En résumé : elle avait peur des retombées.
Allait-il lui dire qu’il partageait ses craintes ? Certes pas ! Il préféra jouer à l’innocent satisfait de la mécanique huilée. Tout valait mieux que la panique.

Lors d’un conseil communal suivant, ce fut au tour de Walker de semer le doute dans les esprits.
Mentalement, Neil prit note de toutes les observations et resta convaincu d’afficher la neutralité absolue, sans pour autant cesser son travail clandestin.
Le soir même, Lind en remit une couche :


Et bien, moi, je suis tout à fait d’accord avec Luke…et je pressens que ça t’a donné de quoi penser, à toi aussi…Il va se passer quelque chose…

Et que veux-tu que l’on fasse ? Crier au loup ne sert à rien d’autre qu’à semer la panique !

Ben, s’il ne se passe rien…tant mieux…si oui, ça ne nous prendra pas de surprise !!!

Il dut se mordre la lèvre pour ne pas lui dévoiler les mesures prévues. ça l’embâtait de faire des cachoteries mais il ne voulait pas non plus passer pour un illuminé aux yeux de la population.

La paix semblait régner jusqu’au moment où l’on apprit l’enlèvement d’une villageoise, en bord de mer. Son mari était tellement énervé qu’il eut un mal de chien à décrire les ravisseurs de son épouse. En « bon » chef, Neil ordonna aux patrouilles de quadriller le terrain et, naturellement la panique commença à gagner les habitants. Les calmer n’était pas évident.
Sur une suggestion de Lind, beaucoup se regroupèrent à la maison commune. Neil n’était pas d’accord du tout. Sans savoir d’où venait la menace, se disperser aurait été préférable. Là, il avait l’impression que tous se feraient piéger comme des rats. Du coin de l’œil, il donna un ordre muet à divers hommes de confiance qui opinèrent en silence et se postèrent en plusieurs points voisin du centre du village.
Un individu déboula clamant que ça venait. Quoi, qui, combien ? Complètement affolé, il jeta un trouble immense en annonçant :


Conquistadors…c’en étaient…j’les ai vus…nous sont tombés dessus…sais plus…j’ai couru…

Neil passa outre ces affabulations d’autant qu’un des employés des Walker déboulait à son tour en hurlant :


Jenny et Luke nous ont ordonné de ficher le camp. On l’a fait...suis resté tout dernier pour vérifier une paire de choses…Ils sont sortis des bois.

Saisi au collet par un Chesterfield énervé, bombardé de questions, il avoua que les envahisseurs ressemblaient plutôt à des pirates qu’à des conquistadors.

Te fous pas de nous, Dawson !

Non ! Non ! Je ne suis pas fou, Neil…j’ai vu ce que j’ai vu…Sont mal lunés, ces types…ont tout saccagé…ont tout détruit…pouvais rien faire…puis ils ont fichu le feu…

Le rougeoiement de l’incendie monumental en campagne était nettement visible. Vu l’ampleur du désastre, les villageois n’avaient pas les moyens de le combattre. Un ou d’autres ennemis étaient plus à craindre.
Une surprise motorisée débarqua.


Luke, t’as dévalisé l’entrepôt ? Tu as eu raison. Distribue les armes.

En catimini, il lui murmura des ordres à l’oreille. Le New-Yorkais pigea au quart de tour, s’exécuta puis entraîna Jenny à sa suite.

Quand la majorité reçut une arme, le gros des « troupes » se réfugia dans la maison commune où l’on commença à surveiller les fenêtres. Ce qui apparut dehors eut de quoi leur faire croire à une hallucination collective.


*Seigneur, dites-moi que je rêve !*

Ben, non ! Cuirassé, monté sur un fier destrier, se tenait une espèce de farouche hidalgo qui ne réclama rien de moins que la reddition générale :

Au nom de sa très gracieuse Majesté, Charles Quint, roi d’Espagne et empereur Saint Empire Germanique, je vous ordonne de vous soumettre, païens !

QUE PERSONNE NE BOUGE ! ordonna Neil.

Observant les individus entourant les conquistadors, un des maraudeurs admis au village en pointa un du doigt :

Dempsey ! C’est une brute…un assassin ! S’il nous met la main dessus…il nous sacrifiera à la Pierre…comme il l’a fait…

TAISEZ-VOUS ! ragea Neil qui sentait malgré tout des frissons angoissés.

Lind tenta aussi de rassurer les villageois groupés, Neil intervint avec un petit sourire :

Ne vous inquiétez pas. La porte est solide et barricadée. Les tireurs, préparez-vous mais que personne n’agisse avant mon ordre.

Il pensait avoir tout prévu sauf à la présence d’un traître dans leurs rangs. Pourtant, un incendie éclata bel et bien en plein la maison commune alors que les hordes sauvages déferlaient.

FEU ! hurla Neil, lui-même brisant une fenêtre pour mieux saucer les adversaires.

La pétarade groupée déstabilisa les envahisseurs. Neil aurait bien voulu continuer à les plomber mais avec un feu à l’intérieur, il fallait fuir ou…

Continuez à tirer. Je reviens. Lind, ne reste pas près des fenêtres !

Il lui expédia un baiser de loin et courut à son bureau encore hors d’atteinte des flammes. Toussant et crachant à cause de l’épaisse fumée, il s’y engouffra et fit face à la mini pierre qui s’y trouvait.

Urgence ! De grâce, ouvrez les vannes !

Miracle ! Des trombes d’eau se déversèrent illico, noyant rapidement le sinistre.
Si la menace d’être brûlés vifs était écartée, n’en demeurait pas moins celle du dehors.
Accouru rejoindre les villageois des fenêtres, il les trouva assez… amorphes.


POURQUOI NE TIREZ-VOUS PLUS ? ILS SONT TOUJOURS LÀ OU NON ?

Leur mine embarrassée alerta Neil qui détailla chacun d’eux, l’effroi le gagnant :

Lindsay ? Où… Où est ma femme ? OÙ EST-ELLE ?

Bones s’approcha de lui, timide, et tendit un doigt vers le dehors :

Plusieurs d’entre eux ont forcé le barrage… Nous n’avons rien pu faire. Ils l’ont prise, et…

Choqué, Neil tituba avant de se ruer à la fenêtre. Plusieurs cavaliers battaient en retraite vers les bois alors que d’autres ennemis se groupaient pour un assaut final.


Et M***E ! Ça ne devait pas se passer comme ça !

Lentement, il sortit le pistolet d’alarme qu’il portait à la ceinture. Il patienta un maximum, fixant, désespéré, les chevaux qui quittaient le village. Quand il fut sûr qu’ils ne seraient pas atteints, il cria :

COUCHEZ-VOUS !

Puis, il passa le bras armé à l’extérieur. La fusée partit vers le ciel, l’apocalypse se déclencha.
Bazooka, grenades, balles, tous parlèrent. Réduits en cendres, les opposants s’écroulèrent.
Un calme mortel régna ensuite, très vite remplacé par un soulagement général de la population.
Vivats, hourrahs, jaillirent d’un peu partout ainsi que les réfugiés de plusieurs bungalows épargnés.
Indifférent à la liesse, Neil sortit de la maison commune, hébété. Ce fut Walker qui lui tomba dessus le premier à grands renforts de claques dans le dos. Mais Neil n’écoutait rien, se contentant de hocher négativement la tête :


…Non, pas bien. Ils ont Lind… ILS ONT LIND, TU PIGES ? … OUAIS, C’EST POUR QUE J’AI PAS ENVOYÉ DE SIGNAL PLUS TÔT ! Tu voulais pas que je prenne le risque qu’une de tes roquettes l’atteigne ?

Ses vociférations firent retourner plusieurs têtes vers eux dont celle de Jenny qui s’informa, catastrophée. Mise au parfum, elle s’énerva aussi, engueulant presque son mari pour son manque de clairvoyance. Neil intervint dans la dispute naissante :

Ne vous reprochez rien : le seul responsable, c’est moi. On va… (dieu que c’était dur à dire) On va d’abord rassurer tout le monde… NON, JENN ! Pas de suite. BIEN SÛR Qu’ON VA LEUR COURIR APRÈS, pour qui tu me prends ? Je suis maire du village, b****l ! J’ai des ordres à donner. Tenez vous prêts.

Décomposé, il assuma pourtant. Recenser les présents et éventuels absents, éteindre de petits foyers d’incendies, dénombrer et faire soigner les blessés : les ordres fusèrent.
Au moins ne fallut-il pas s’occuper des morts… Comme par magie, aucun cadavre ne jonchait le sol que ce soit des corps ennemis ou amis, tous s’étaient… enfumés.
Lorsque le calme revint au village, Neil réunit le conseil en urgence :


Je prends les Walker, Browning, Chavez et… Lewis. Bones, je te confie la direction du village pendant notre absence. Il faut que les exploitations agricoles fonctionnent à nouveau, tu m’entends ; Dawson te filera un coup de main… Pourquoi Lewis ? C’est clair, non ? Il est le mieux placé pour trouver cette ordure de Dempsey. On va le traquer… jusqu’en enfer s’il le faut.


Personne n’eut le culot de s’opposer à ses décisions.

Agissez tous pour le bien-être de la communauté. Sans nouvelles de notre part, d’ici dix jours, considérez-nous comme disparus et… faites au mieux.

Sciemment, il tut ses craintes affreuses qui lui obscurcissaient l’esprit. Neil ne voulait pas penser au mal que pouvaient faire leurs ennemis à celle qu’il vénérait mais ne pouvait s’en empêcher. Tous le comprirent et respectèrent son mutisme.

Manger, boire, dormir ? Sans Lindsay près de lui c’était impossible.
La lecture des rapports étaient assez positifs, dans l’ensemble. Le village déplorait néanmoins quelques pertes, hélas : trois femmes enlevées et deux hommes… enfumés.
Dans un matin aussi glauque que l’humeur des futurs explorateurs, le groupe des traqueurs se mit en route. Deux chevaux récupérés chez les hidalgos, la camionnette chargée au maximum, le groupe ne se retourna pas, regardant droit devant.

Jennifer, droite et à l’aise, montait admirablement à ses côtés. Luke avait préféré la voiture en compagnie des autres traqueurs. Les chiens de Walker s’avérèrent d’une aide exceptionnelle en relevant la piste des fuyards.
Malgré les encouragements de Jenny, l’humeur de Chesterfield demeura sombre longtemps. Elle en faisait des efforts pour le dérider.


… Arrête, Jenny. Tu as été assez longtemps près de Lewis et moi pour entendre. Les confidences du blessé de la falaise ne laissent aucun doute : ce sont des sauvages… J’en sais rien des conquistadors !... Bien sûr que c’est anormal, anachronique, dément ! Si tu veux mon opinion : je m’en fous. Tout ce qui m’importe c’est de sortir Lind de leurs pattes, peu importe les moyens.

Ici où là, les traces du passage de cavaliers furent relevées ainsi que celles de pas plus « humains ». Rex et Mia, les bergers allemands, obéirent au doigt et à l’oreille de leur maîtresse.
Sans faillir, langue pendante, ils les conduisirent longuement. Vu l’avancée des ravisseurs et leur propre train, la rencontre serait inévitable. Pourtant, il fallait ménager montures et gens. S’il n’avait tenu qu’à lui, Neil aurait poursuivi la traque la nuit durant. Mais…
Un bivouac s’organisa, sans feu de camp, cependant.


… Non, pas de feu, pas de lumières. Le moins de bruit possible… Endormir les chiens ? Si tu veux, Luke…

On se savait plus trop éloigné de la cible repérée. La moindre alerte pourrait être fatale à l’effet de surprise. Si tout allait bien, à l’aube on donnerait l’assaut.
Ce n’était pas au hasard que Chesterfield avait choisi ses compagnons d’expédition. Domingo Chavez était… un ex-tolard. Ayant lu les rapports du commandant Higgins sur tout un chacun, il ne faisait aucun doute que l’homme taiseux détenait un lourd passé. À personne, Neil ne dirait le prix accordé afin d’obtenir les services de ce tueur à gages « repenti » expert en filatures. August Browning, lui, selon les mêmes dossiers, avait fait partie d’un corps d’élite armé, secret. Lewis, tous connaissaient son histoire. Les Walker étaient des amis « spéciaux », et l’un n’allant pas sans l’autre…

La veillée fut brève, en se nourrissant de conserves froides allongées d’eau. On alternerait les tours de garde du campement. Un plan s’y dessina lors de l’un d’eux en compagnie de Jenny :


… D’après Dom envoyé en reconnaissance, ils sont à moins d’un kilomètre. Il a vu Lind et les autres : elles sont intactes. (soulagement des deux)… Ouais, je sais que j’aurais dû prévenir des mesures prises, pour ce que ça a servi ! Je m’en veux. J’aurais dû déclencher la contre-offensive plus tôt. J’avais disposé tout un arsenal, confié à des gens sûrs, à proximité. Ça ne devait pas se passer ainsi. Je suis un nul, et maintenant… ils peuvent, ils pourraient…

La jeune femme compatit bellement en paroles si lénifiantes que Neil se rasséréna un peu.
Quelques heures plus tard, des baisers mouillés l’obligèrent à ouvrir les yeux. Endormis, il rigola :


Lind, tu exagères !

Il l’enserra puis sursauta, effaré. Point de Lind, ni de baisers mais des léchouilles vigoureuses d’un Rex excité. Fâché, il repoussa l’animal :

Arrête, c’est pas drôle !


Redressé, il contempla le camp déjà debout et… très mitigé. Stupéfait, il crut rêver en voyant deux des manquantes entourées par Chavez et Browning. Jenny, quant à elle soutenait…

LIND !

Fou de joie, il bondit sur elle pour la dévorer de baisers, inconscient du regard des autres. Jennifer eut un sourire de travers, du bord des lèvres, puis s’agenouilla en larmes…
Assez chamboulé, il constata alors une nouvelle absence :


Luke ! Où est passé Luke ?
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Jennifer Blakely

Jennifer Blakely


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MessageSujet: Re: Un souci, deux soucis...etc!   Un souci, deux soucis...etc! EmptyDim 17 Juil - 23:38

Prends les chiens, rappelle les ouvriers. Il faut abandonner ce terrain.

Juste ce qu’elle n’aurait jamais voulu entendre.

Mais pourquoi ? Qu’est ce qui s’est passé ?...Tu as l’air…affolé ! Ça ne te ressemble pas ! Luke…dis moi à la fin !!!

Et ainsi de suite, tout en lui courant après alors qu’il donnait des ordres empressés à tort et à travers.

LUKE !!! À la fin…à quoi vient cette…


C’est le début…


Début de quoi ???...Comment…

Sa réponse la laissa comme deux ronds de flan.

J’en sais rien du comment j’en suis sûr. Je le sais, c’est tout.

Avec le poids d’un tel argument il ne resta qu’à obtempérer. Tout le monde fila à bonne vitesse.

Mia ! Rex ! Ici…n’oubliez pas vos enfants, vous deux !

La petite tribu canine trouva son chemin et on s’embarqua dans la nouvelle camionnette, complaisamment attribuée par M. le Maire et son conseil général.

Où diables allons nous !? …Hé…toi, c’est pas le chemin au villa…m***e, Luke,on va à la Zone 51 par là !

C’est juste là qu’ils se rendaient. Sans la moindre arrière pensée son citoyen modèle, jusque là, de mari, se fit passer pour un inspecteur général, transgressa tous les règlements existants, viola la sécurité des lieux et accumula un butin de contrebandier d’armes à l’arrière.

Bonté divine, Luke Walker..tu deviens dingue ou quoi !?

N’empêche qu’elle lui filait un bon coup de main.


C’est du vol…enfin, en tout cas une effraction…Grave, à mon avis.

Et l’autre de répliquer avec son calme souverain.


Une effraction ? M’en fous Jenn. Ils n’ont pas voulu m’écouter alors que ça fait des jours que je sens ça et le dis.

*Il sentait ça ? C’est donc qui le turlupinait en rêves…Bien sûr, va pas t’en parler…Allez, tu sauras après…enfin, espère toujours !*

Elle se retrouva armée comme si on allait livrer incessamment bataille mais en quittant les entrepôts ne put que lui donner raison…La lueur d’un incendie de belles proportions rougeoyait l’horizon paisible.

Horrifiée, Jenny sut où il y avait le feu. Chez eux. Sa belle maison flambait…son exploitation, son orgueil…Elle renifla très fort et se força à garder la tête froide. Le moment des lamentations n’était pas venu ni viendrait, pour le moment. Un émoi sans pareil régnait au village. M. le Maire en personne leur donna l’accueil.

Luke, t’as dévalisé l’entrepôt ? Tu as eu raison. Distribue les armes.


*Super…on aura échappé à la taule!*


Rassérénée par l’agrément que connaissait leur entreprise si audacieuse, Jenn oublia ses griefs et aida à distribuer en donnant des explications ponctuelles sur tel ou tel truc. Il y avait des armes pour tout le monde. Tout en faisant ce qu’on attendait d’elle, Mrs. Walker glana, de ci de là quelques informations intéressantes même si assez biscornues.

*Hein !?...Des pirates et des conquistadors nous arrivent dessus ?...Ils on fumé quoi, ces gens ?...C’est la paranoïa collective là !*

Mais ce ne l’était pas. Pas de paranoïa ni d’hallucination. Quand Jenn aperçut l’hidalgo faisant caracoler son magnifique andalou, elle sut, sciemment, que ce paradis qui les hébergeait n’était pas tel…mais plutôt un cauchemar bizarre. Qu’on réclame leur reddition au nom d’un roi mort depuis des siècles, avait de quoi sidérer tous et chacun.

QUE PERSONNE NE BOUGE !

*Comme si on avait envie de le faire!*

Pour si jamais, elle enclencha son arme et guetta la suite. Les commentaires allaient bon train, à voix basse, elle n’en retint qu’un :

Dempsey ! C’est une brute…un assassin ! S’il nous met la main dessus…il nous sacrifiera à la Pierre…comme il l’a fait…

Un des ex maraudeurs venait de reconnaître son monstre d’ex chef.

*Une balle entre les yeux ne lui ferait pas de mal, à cette racaille !*

Mais l’ordre était de se tenir tranquilles. Chesterfield semblait bien savoir ce qu’il faisait. Elle aurait voulu que Luke soit prés d’elle pour lui demander une paire d’éclaircissements mais son mystérieux époux semblait avoir d’autres ordres à obéir.

Que le feu se déclenche dans la maison communale ne fit que ratifier la triste vérité que là où il y a camps opposés, il y a toujours un traître. L’ordre de feu à volonté vint en même temps que l’alerte d’incendie. Jenny n’était pas de nature agressive mais n’ayant aucune envie de se faire avoir par l’ennemi, l’arrosa de plomb de la meilleure façon possible. Ils n’en menaient pas large, pirates, conquistadors ou maraudeurs. Ils étaient bien armés, capables de mettre en déroute l’attaque de gens si mal armés… mais, les choses ne tournent pas toujours comme on les a prévues…comment quelques pirates parvinrent à s’approcher alors que, fuyant l’incendie, les villageois abandonnaient la maison…


LIND !!!!

Épouvantée, elle vit son amie, la douce Lindsay, toujours si élégante et gracieuse, se faire entraîner par un barbu patibulaire. Elle n’osa pas tirer, de peur de la blesser. Le monde basculait au-delà de toute raison valable…

LIIIIND !!!!

Mais le pire fut l’annoncer à Neil. Sous le déluge qui s’abattait, éteignant le feu, le pauvre homme cherchait sa douce chérie des yeux.

Lindsay ? Où… Où est ma femme ? OÙ EST-ELLE ?

Ce fut Bones qui le lui dit. Jenny sentit son cœur se briser en voyant l’expression de pure épouvante qui se peignit sur les traits du jeune homme mais moyennant un effort surhumain, il se reprit assez comme pour mener à bien les manœuvres défensives et mettre l’ennemi en échec.

Les cavaliers avaient fui avec les prisonnières. Ils en avaient trois, toutes jeunes et jolies. Jenn préféra ne pas penser ce qui pouvait se passer avec elles. Par un merveilleux hasard, son propre chéri venait de faire une remarquable apparition et félicitait Neil, force claques ravies dans le dos. Chesterfield qui n’était pas d’esprit, gueulait pour ne pas pleurer.

Non, pas bien. Ils ont Lind… ILS ONT LIND, TU PIGES ? … OUAIS, C’EST POUR QUE J’AI PAS ENVOYÉ DE SIGNAL PLUS TÔT ! Tu voulais pas que je prenne le risque qu’une de tes roquettes l’atteigne ?

*Comme quoi, pas si bête que ça, il avait son petit plan…et Luke en savait pas mal !*

Superbe…j’adore qu’on me laisse en marge ! Bravo, pour la petite surprise…toi et tes fichues cachotteries…ça t’a servi de quoi, à la fin !?...Si bien organisés et QUOI !!!??? Ils les ont emmenées, prises de guerre…ça te dit!!!?...Pauvres filles…je…je n’ai…rien pu faire…j’ai eu peur aussi…

Neil intervint, ravagé et pourtant essayant de se montrer raisonnable.

Ne vous reprochez rien : le seul responsable, c’est moi. On va… On va d’abord rassurer tout le monde…

Rassurer les gens !?...Il n’y a pas de temps à perdre…il faut leur courir après…et…

NON, JENN ! Pas de suite. BIEN SÛR QU’ON VA LEUR COURIR APRÈS, pour qui tu me prends ? Je suis maire du village, b****l ! J’ai des ordres à donner. Tenez vous prêts.

*OUPS!*

Curieusement, encore une étrangeté de ce monde, aucun cadavre ne jonchait les alentours, pourtant Jenny était bien sûr d’avoir abattu plus d’un homme, tout comme les autres mais on n’était pas à un détail près…il y avait autres choses de quoi s’occuper !

L’idée de ce qu’ils allaient faire par la suite se résumait en gros avec des mots simples, que tous purent comprendre en toute leur ampleur et signification :

On va les traquer… jusqu’en enfer s’il le faut.

Et elle, Jennifer Blakely, épouse Walker serait de l’expédition. Encore heureux qu’on l’ait nommée d’emblée, sans ça elle aurait dû s’arranger pour se faufiler dans les rangs.

Parce que tu te doutes bien, Luke que je n’allais pas te laisser y aller tout seul !...Je t’aime, simple comme bonjour…je ne peux pas me passer de toi…et je pense qu’il est grand temps que tu me dises ce qui se passe avec toi !...pas la peine de faire cette tête…Luke, j’ai le sommeil léger et dors à tes côtés et toi, tu as des drôles de rêves…en tout cas, ça t’angoisse beaucoup…Ah bon…tu ne veux pas en parler ?...Ben oui, je suppose que tu auras tes raisons…Bien sûr que je t’aime toujours pareil, grand sot…bien sûr, que je t’aime…

Lovée dans les bras de l’homme qu’elle avait élu pour partager sa vie, Jenny essaya de s’endormir. En vain. Elle pensait à Lindsay, aux autres…à eux, au futur…et sans aller trop loin, au lendemain, quand l’expédition quitterait le village pour aller Dieu sait où…

Matin gris. On avait pris de chevaux aux conquistadors. Des beaux andalous, robustes mais fins, nerveux et rapides. Luke n’était pas cavalier émérite mais gars de la ville, il se sentait mieux derrière le volant que rennes en main. Jenny, elle, jouissait d’avance du fait de pouvoir monter un si magnifique exemplaire. Neil semblait partager ce simple plaisir, ou était trop nerveux pour songer à rester enfermé dans la cabine de la camionnette.

Diables, Neil…tu crois que ces chevaux sont aussi…du XVIème siècle ?....du coup, on monte des antiquités…pourvu que ça tienne le coup !

La conversation avec Chesterfield tombait en point mort, le cher homme n’avait pas tête à écouter ses idées ridicules. Elle changea de tactique et parla du temps. Sans plus de succès. Lui laissant le sursis de se reprendre un peu, elle s’occupa de ses chiens. Mia et Rex s’avéraient des fins limiers. Les séparer de leurs enfants lui avait fait mal au cœur mais à la guerre comme à la guerre. Les chiots, assez grands comme pour supporter la séparation de leur mère étaient restés aux bons soins de Bones…sur laquelle, faute de mieux, avait aussi échu l’administration du village.

Allez, mes petits…flairez…avancez… ! Tu vois, Neil…quels braves chiens…ils sont sur la piste. On ne va pas tarder à tomber sur ces types…on retrouvera Lind…mais non, voyons, elle ira bien…tu la connais, mine de rien, ta femme est d’un rare courage…

*Qui ne lui aura servi de rien face à ces brutes !*

De toute façon, Neil n’avait que faire avec ses encouragements peu convaincants.

Arrête, Jenny. Tu as été assez longtemps près de Lewis et moi pour entendre. Les confidences du blessé de la falaise ne laissent aucun doute : ce sont des sauvages…

Elle le savait. Ne pas vouloir y penser ne changeait rien.

Mais, le capitaine des conquistadors, c’était un hidalgo…pas un rustre quelconque, cela se remarquait à sa façon de monter et de parler…un type de bonne famille… tu sais, j’ai lu que…

Amère riposte.

J’en sais rien des conquistadors !...

Comme quoi son petit récit historique tombait au mauvais moment. Soupir.

Tout ceci est si…bizarre…si débile…

Bien sûr que c’est anormal, anachronique, dément ! Si tu veux mon opinion : je m’en fous. Tout ce qui m’importe c’est de sortir Lind de leurs pattes, peu importe les moyens.

De ça, Jenny s’en doutait depuis le premier instant. Elle resta coite à moins d’avoir à dire quelque chose de vital ou essentiel.

L’ennemi avançait à pied. Eux à cheval ou motorisés. Ils gagnaient du terrain, même en allant à train ralenti. Les chiens ne démordaient pas de la piste. Ils ne tarderaient pas à tomber sur eux, pourtant un Neil, au semblant fermé, ordonna une pause pour la nuit. Pas de feu, inutile se donner à connaître avant l’heure.

Pas de souci, mes braves…entre autres, nous comptons avec un gentil micro ondes dans la camionnette aux provisions, modèle hors norme, fourni par l’entrepôt miraculeux…sans questions…dans un instant tout le monde aura de la soupe chaude…

Les éclaireurs revenaient. L’ennemi n’était pas loin. La discrétion restait de mise. Le repas fini, on prit les tours de garde. Jenny dormit trois heures puis prit sa place, sans se surprendre que Neil la rejoigne.

Il était à bout mais les dernières nouvelles, rapportées par un homme de son entière confiance semblaient lui donner un peu de courage.

D’après Dom envoyé en reconnaissance, ils sont à moins d’un kilomètre. Il a vu Lind et les autres : elles sont intactes.

Dieu merci !, souffla t’elle en sentant un poids lui tomber du cœur.

Mais le pauvre homme broyait encore du noir et se faisait toute classe de reproches.

Ouais, je sais que j’aurais dû prévenir des mesures prises, pour ce que ça a servi ! Je m’en veux. J’aurais dû déclencher la contre-offensive plus tôt. J’avais disposé tout un arsenal, confié à des gens sûrs, à proximité. Ça ne devait pas se passer ainsi. Je suis un nul, et maintenant… ils peuvent, ils pourraient…

Arrête de te torturer avec ça, Neil…Lind va bien, tu l’auras de retour bientôt…Calme toi, va plutôt essayer de dormir, je peux m’en tirer seule…pas de souci. Tu es un homme merveilleux…allez, va dormir !!! En plus…voici Luke…un autre insomniaque, on sera à deux.

Neil opta pour aller chercher le sommeil qui lui manquait tant. Elle se coula dans les bras de Luke, rassurée par sa proximité. Mia et Rex, dormaient de sommeil induit, pour garantir le silence. C’est alors que son chéri lui souffla à l’oreille ses projets immédiats.

Luke…non ! Ne fais pas ça !...Ne fais pas ça !!!...Oui…je promets…je promets ce que tu voudras…mais reviens, mon amour…reviens moi !!!...Luke…

Elle eut beau pleurer, le supplier. Rien n’y fit. Aux premières lueurs de l’aube, après un dernier baiser brûlant d’amour, il lui dit adieu et se perdit dans la brume à fleur de terre. Le cœur brisé, elle entama une prière…une longue prière…à son Dieu…aux Dieux des autres…à tout être supérieur qui eut l’heur de l’entendre.

L’ombre incertaine, chancelante, se précisa dans la brume…Lindsay, hagarde et assez paumée, avançait, en sortant du bois. Deux autres femmes la suivaient, pas plus gaillardes qu’elle. Jenny essuya ses larmes et pensa à sa promesse.


Lind…oh, Lind…que je suis heureuse de te voir !


La serrant dans une accolade de franche amitié, la retenant de tomber tant ses jambes tremblaient, elle l’entraîna vers le camp. D’autres s’occupaient des compagnes d’infortune de la jeune Mrs. Chesterfield.

Tout va bien, ma chérie…Neil t’attend…il a été comme fou…il va être si heureux !

Il le fut. En apercevant sa femme, le maire se précipita, la prenant dans ses bras, l’embrassant comme un dingue et Lindsay qui semblait reprendre vie, resplendissait. La mission première était accomplie mais c’en fut déjà trop pour Jenny…un dernier regard à la brume glauque l’avait informée que personne ne suivrait. Son cœur se déchirait, les forces lui manquèrent et elle tomba à genoux, sur l’herbe humide en pleurant toutes les larmes de son corps.

Luke ! Où est passé Luke ?


Neil, alarmé, posait la question en s’approchant d’elle. La relevant doucement. Jenny leva la tête vers lui, décomposée de chagrin.

Il…il…est parti…c’était le prix…

Chesterfield n’y comprenait rien. Il entraîna Jenny vers les tentes, Lind qui se reprenait bellement lui tendit un gobelet de café. On la pressa de dire ce qu’elle savait mais elle ne pouvait que pleurer. On la consola comme on put…mais comment raccommoder un cœur brisé ?

Il…il…était le gage…non ! Pas avec eux…avec…les Autres !

Comme aveu, c’était plutôt cryptique. Qu’on la damne si elle en savait beaucoup plus, d’un geste las et levant son regard noyé de larmes vers le haut, elle souffla, défaite.

EUX !...les Maîtres du jeu…je ne sais plus rien…mais Luke a dit, qu’il fallait continuer…qu’il ne fallait pas se laisser vaincre. C’est…une épreuve…qu’il y a…plus…Non, Neil…il ne m’a rien dit d’autre…Oui, je voudrais aussi savoir qui est…Luke…parce que là…je m’avoue vaincue…je ne sais plus rien…mais…le fait demeure…nous ne devons pas abandonner la partie…

On voulut savoir de quoi elle parlait.

Quelque chose doit s’accomplir…j’ignore quoi…mais nous devons avancer vers le nord-ouest…en suivant la rivière…laquelle ?...Luke a dit que nous la trouverions…et…peut être le retrouverions, lui…

Pour les présents ce raisonnement ne tenait pas le chemin. Ils avaient accompli la mission et récupéré les femmes enlevées. Rentrer au village et reprendre la vie de la meilleure façon possible leur semblait le plus normal à faire. Un peut être, c’était si vague…surtout dans ce monde incertain…

Le soleil était déjà haut quand on remarqua que l’andalou à robe grise pommelée avait disparu…ainsi que Jenny et les chiens…

Allez, mes braves chéris…on ira jusqu’en enfer, s’il le faut !

Au dessus de sa tête, sur le faite des arbres, la foudre gronda. Le ciel se couvrait…

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MessageSujet: Re: Un souci, deux soucis...etc!   Un souci, deux soucis...etc! EmptyVen 22 Juil - 17:16

Il savait le mal en route. Comment ? Ses voix intérieures le lui avaient dit. Question de ne pas paraître complètement dingue, il n’en avait pas soufflé un mot à son adorable – et adorée – épouse. Sous ses dehors de prospère propriétaire terrien, heureux, insouciant et de secrétaire consciencieux, Luke restait torturé par les voix nocturnes qui le hantaient inlassablement.
Combien de fois n’avait-il pas envisagé de se suicider pour y mettre fin ? L’unique raison était Jenny. Sans elle, il serait devenu fou.
Rares étaient les nuits sans cauchemars. Bénies soient-elles, celles-là !
Personne n’aurait pu comprendre ce qu’il vivait ni l’aider à surmonter ça. Il devait assumer seul.
Oui, même Jenny n’y serait pas parvenue tant c’était… dingue.
Invariablement, il était harcelé dans son sommeil. Si au moins ces visiteurs s’étaient mis d’accord, peut-être aurait-ce été gérable ? Dans le cas présent, c’était loin d’être le cas. Ça se battait sans arrêt, ces voix.
Les unes lui avaient dit de détruire une partie de leur installation première. Il avait obéi puis s’était mordu les doigts, ne pigeant pas trop le pourquoi de ses agissements. Ensuite, ON lui avait suggéré de pousser Neil Chesterfield à la direction du village. Il avait mis son grain de sel et ne le regrettait pas. On lui avait imposé de se séparer de Jenny, de prendre une autre compagne, là il s’était rebellé et avait épousé la seule qu’il aimait.

Au fil des nuits, Walker était parvenu à distinguer les voix. Même si elles se ressemblaient, les unes voulaient le bien des villageois, les autres leur perte. À lui de trier les informations. L’ennui est que dans la majorité des cas, le matin il se souvenait à peine des conversations échangées. Son don lui servit beaucoup et, quoiqu’ILS tentent pour lui embrouiller l’esprit, Luke demeura dans la ligne droite de ses propres aspirations.

Aller à la recherche des « autres » entrait dans sa ligne de conduite. Il ne tolérait pas que des humains se conduisent en sauvage, juste parce qu’ils avaient manqué de « chance ».
Mais ceux découverts et ramenés au village n’étaient pas si méchants que ça. La menace pesait toujours et Luke ignorait quelle forme elle prendrait. Il eut beau avertir Neil, celui-ci joua les indifférents.
La nuit précédant le raid, il en sut un peu plus.

Luke, on a besoin de toi ! Il y a eu une fracture.

Une fracture de quoi ? Dans quoi ? Où ?

Ils vont attaquer le village, tout détruire. Empêche-les !

Je veux bien mais comment ?

Trouve un moyen, n’importe lequel sera bon.

L’autre voix se fit plus menaçante :

N’écoute que moi ! Le village sera détruit que tu le veuilles ou pas. Tu ne voudrais pas perdre ta femme, n’est-ce pas ?

NE TOUCHEZ PAS JENNY !

Si ce n’est elle, c’en sera une autre ! RÉFLÉCHIS-Y !

Luke batailla entre conscience et devoir. L’enjeu était grave. Il prit sa résolution en entraînant Jenn dévaliser les stocks de la zone 51.
L’accueil du maire le prit un peu au dépourvu, surtout quand il lui intima en douce de se poster à l’abri avec d’autres gars sûrs et d’attendre son signal pour rentrer dans le lard des ennemis.

Laisser Jenny entrer dans la maison commune ne lui plaisait pas. Néanmoins, il obtempéra.
L’invasion eut lieu, le laissant aussi effaré que les autres.


*Des espagnols d’une autre époque ? Ou je suis en plein délire ou… c’est la fracture annoncée !*

Lorsqu’enfin la fusée de Chesterfield éclaira le site dévasté, Luke déploya les gros moyens. Les bazookas en action parvinrent au résultat escompté. Plus un ennemi n’étant en vue, il courut retrouver son épouse. Au passage, il félicita Neil en lui offrant l’accolade :

Génial ! Le village est sauf ! On a gagné, tout va bien.

La réponse, mauvaise, glaça Luke :

Non, pas bien. Ils ont Lind… ILS ONT LIND, TU PIGES ?


Ils… ils l’ont enlevée ?

OUAIS, C’EST POUR QUE J’AI PAS ENVOYÉ DE SIGNAL PLUS TÔT ! Tu voulais pas que je prenne le risque qu’une de tes roquettes l’atteigne ?


Désorienté, Luke se tourna vers son épouse, pas contente du tout. Les reproches plurent :

Superbe…j’adore qu’on me laisse en marge ! Bravo, pour la petite surprise…toi et tes fichues cachotteries…ça t’a servi de quoi, à la fin !?...Si bien organisés et QUOI !!!??? Ils les ont emmenées, prises de guerre…ça te dit!!!?...Pauvres filles…je…je n’ai…rien pu faire…j’ai eu peur aussi…

Il encaissa sans piper mot, la mort dans l’âme.
Qu’il soit choisi pour la future expédition de récupération n’avait rien d’étonnant. N’avait-il pas la réputation de savoir influencer autrui ? Il aurait souhaité pourvoir s’ouvrir à Jennifer à condition de savoir quoi lui dire au juste. Leur nuit au village se ressentit de son ton évasif. Elle lui déclara à la fois son amour pour lui et la connaissance de certaines de ses tracas nocturnes. Luke ne put que répondre :


Je suis navré, mon amour, je ne peux pas t’en parler... Ne m’en veux pas, c’est indépendant de ma volonté. M’aimes-tu malgré tout ?

Elle l’assura que oui, cela lui suffisait.
Énervé, inquiet quant au sort réservé aux disparues, Walker aurait théoriquement dû ne pas fermer l’œil. Mais il voulait savoir que faire à présent. Puisque ses visiteurs ne se manifestaient que pendant son sommeil, il pratiqua une sorte d’autohypnose afin de les contacter.


Pas du jeu ça Luke de provoquer nos échanges

Vous ne me laissez pas le choix ! J’ai besoin de réponses. J’ai fait comme j’ai pu pour protéger le village, et…

Je t’avais dit de le laisser cramer ! Estime-toi heureux que ta femme soit sauve !

BOUCLEZ-LA, VOUS ! Je ne veux pas vous entendre !

C’est bien, Luke. Repousse-le. J’ai beau essayer de le contrer, il arrive toujours à percer. Que veux-tu savoir ?

MAIS TOUT ! Pourquoi on est ici, ce que vous nous voulez, mais surtout comment récupérer Lindsay et les deux autres femmes !

Tout a un prix, Luke. Tu en es conscient ?

Demandez-moi ce que vous voulez en échange, vous l’aurez si c’est en mon pouvoir.

Ça l’est, rigola un peu l’autre. Voilà ce que j’attends de toi…

Paisible, Luke encaissa le verdict, écouta les instructions et promit.

Chesterfield enfourcha une monture abandonnée par les envahisseurs, sa Jenny une autre. Même s’il la désirait à ses côtés, cela valait mieux afin d’éviter ses questions auxquelles il aurait du mal de répondre. Pourquoi l’avaient-ils choisi lui et pas un autre ? Il aurait pu être si heureux avec Jenn. Au lieu de cela, on réclamait de lui un sacrifice immense…
La camionnette avançait au pas des chevaux ; les chiens flairaient la piste fraîche des ravisseurs.
Souvent, à distance, Luke observa son épouse en train de bavarder avec un Chesterfield abattu par l’angoisse.


*IL l’avait dit : Jenn ou une autre… J’arrangerai ça, je le veux, je le dois*

Tout du long, il resta muet alors que les autres hommes engagés à la traque papotaient de divers sujets. La nature d’une partie des envahisseurs les intriguait énormément. Lui savait mais se tut.
À la tombée de la nuit, une halte s’effectua. Neil désirait explorer les abords avant d’attaquer les ennemis ? Sage décision. Chavez et Browning partirent en reconnaissance des lieux. Walker afficha profil bas tandis que sa Jenny s’occupait de ravitailler les troupes.
On se regroupa, le temps de déguster potage et pain dès que les éclaireurs firent leur rapport. Selon eux, l’ennemi était tout proche, les femmes intactes. On se réjouit… sauf lui.
Il ne voulut pas gâcher les derniers moments possibles avec son épouse et éjecta Neil de sa garde auprès de Jenn. Il la prit doucement dans les bras, la gorge serrée.


Mon amour, je dois t’avouer un truc. Tu ne vas pas aimer ce que je vais te dire : je dois partir… Pas de mon chef, je t’assure. IL m’a dit ce que je devais faire, et je le ferai.

La réaction enflammée de son épouse lui réchauffa le cœur :

Luke…non ! Ne fais pas ça !...Ne fais pas ça !!!...

Je le dois, il n’y a pas d’alternative : elles ou moi. Ne dis rien aux autres. Promets-moi de te taire et de ne rien tenter pour m’en empêcher. Il existe des forces contre lesquelles on ne peut rien.

Oui…je promets…je promets ce que tu voudras…mais reviens, mon amour…reviens moi !!!...Luke…

Il s’en fallut de peu qu’il pleure à l’avenant d’elle, si douce, si belle, si courageuse.

Je ne peux pas te jurer ça mais je ferai tout, absolument tout pour que cette séparation soit courte *si c’est possible*… Pleure pas, Jenn. Tu es ma vie, mon phare. Tu as mon cœur à jamais. Quoiqu’il advienne, tu suivras le Nord-Ouest en longeant la rivière. C’est un chemin ardu, plein de pièges, à tenir absolument. Des choses doivent s’accomplir et j’en suis… intermédiaire, une sorte de clé, si tu veux. Ne me demande pas pourquoi, je l’ignore moi-même.

L’aube se pointa alors qu’il lui débitait des mots d’amour éperdu. Après un dernier baiser fou, il la quitta et ne se retourna pas.

Une centaine de mètres plus loin, comme en état second, Luke trouva l’objet indiqué dans ses songes. Il était enfoui dans le sol, sous des cailloux formant un signe singulier. Très léger, de matière inconnue, le petit cylindre gris d’une vingtaine de centimètres se souleva de terre pour se coller à sa paume. Muni de l’arme, Luke poursuivit son chemin.
Le camp ennemi était là, endormi, à part quelques gardes qui se dressèrent à son approche.


N’avance plus, ou t’es mort !

Vous aussi !

Un rayon vert jaillit, enfumant les opposants. Il frappa, encore et encore n’épargnant rien d’autre que trois femmes ligotées dans une tente grossière.
Il les toucha de sa main libre et les réveilla :


Levez-vous. Marchez droit devant vous : on vous attend tout près d’ici.

Titubantes, se soutenant mutuellement, elles le laissèrent seul dans le campement vide d’âmes et corps.
Une partie de sa mission était remplie. L’autre l’angoissait un peu, voire beaucoup.
Comme s’il avait toujours connu le terrain, il s’enfonça droit vers les rochers. Peu après, il trouva les cailloux annoncés par les voix. Ils formaient une sorte d’arche naturelle sous laquelle Luke savait devoir passer.
Haussant les épaules, songeant à Jenn depuis le tréfonds de son cœur, il avança.

Ce qui se passa dépassait l’entendement humain. Luke n’était pas particulièrement féru de science-fiction mais il n’était pas ignare en ce domaine. Sans douleur, il perçut de la chaleur et un fort éblouissement. L’instant d’après, il se retrouvait dans une pièce vivement éclairée.
Quand sa vision s’accommoda, il le vit. De haute stature, en costume immaculé, un homme se tenait à quelques pas de lui :


Bienvenue chez toi, Luke !


Ce n’est pas chez moi, vous le savez aussi bien que moi !


N’épiloguons pas sur les termes, veux-tu ? Tu es venu de ton plein gré en acceptant nos conditions sans restriction. Suis-moi !


N’ayant pas le choix, Walker emboîta le pas à son guide. Une ouverture se créa au passage d’une main sur une paroi. Elle donnait sur un couloir qu’ils empruntèrent sans échanger une parole. Si des portes existaient, elles n’étaient pas visibles. Tout cet environnement blanc était aveuglant, entêtant. Une paume se posa sur un mur, le phénomène se répéta : une porte s’ouvrit.

Voici ta cellule. Je t’envoie des servantes pour te préparer ?... Hum, tu préfères le faire seul ? À ta guise !

Habitué à avoir le cerveau visité par les voix, Luke ne s’étonna pas que ce type lise en lui la moindre de ses pensées. D’ailleurs, il en eut confirmation immédiate :

Appelle ça télépathie, si tu veux. Mais je t’assure que tu rates quelque chose en refusant les massages d’Astéria et de Dioné, ils valent le détour… Bon, tu es fidèle à ton épouse ? Nous verrons. Je te laisse découvrir seul tes installations. On passera te chercher quand tu seras prêt.

Au mot cellule, Luke s’était attendu à être enfermé dans une pièce nue, inconfortable. On était loin du compte ! D’un luxe au modernisme incroyable, sa résidence aurait été le clou de l’hôtel le plus étoilé du monde. Jamais Luke n’avait imaginé pareil décor, ni surtout en être un hôte.

*Je dois leur plaire pour mériter un tel traitement de faveur…*


S’il avait été en compagnie de son aimée, il aurait probablement joui de cette aubaine. Là… L’absence se faisait cruelle. Démoralisé mais curieux, il explora son environnement. Séjour immense aux sièges profonds, appareillages inconnus, une chambre au lit grandiose où il s’imagina furtivement badiner avec Jenn, une salle d’eau olympique… De quoi attraper le tournis.
Sur une patère, un long vêtement blanc pendait. Il ne faisait aucun doute, qu’elle lui était destinée.
À peine approcha-t-il la main de la petite piscine que de l’eau jaillit des bords.


*Purification rituelle avant sacrifice…*

On le voulait propre ? Il le serait.
Dévêtu, Walker se glissa dans le liquide. Sans aucun réglage à effectuer, la température était idéale. Bon, relaxant à souhait, ce bain lui lava corps et esprit. Se sentant dériver sur un doux nuage, Luke reprit le contrôle de ses idées et sortit vivement. Pas besoin de serviette-éponge, sa peau sécha instantanément. Nu sous sa toge, il changea de pièce. La porte extérieure s’ouvrit aussitôt sur les apparitions les plus divines qui soient.


Je suis Dioné, sourit l’une. Voici Astéria. Suis-nous, bel humain.

Une couronne de fleurs se posa sur ses boucles blondes, chacune lui prenant doucement un bras, elles l’ « obligèrent » à les accompagner.
Le parfum des nymphes, ajouté à celui des fleurs, aurait désorienté n’importe qui.


Une minute, s’il vous plaît, juste une, j’arrive !


Retour rapide en arrière. Dans une de ses poches, Luke avait conservé une petite bouteille d’eau. Il en avala goulûment, s’aspergea le visage du reste, s’ébroua :

*lavage de cerveau… dois résister !*

Les jeunes femmes riaient entre elles quand il les rejoignit. L’air béat, comme prêt à gober n’importe quoi, Walker les laissa le mener où bon leur semblait.

IL était là, souriant, face à une immense table garnie de plats débordant de mets aux odeurs alléchantes.


*Je suis un mur de briques ! Tu n’entreras pas !*

Un drôle de jeu débuta. Jeu dur, éprouvant, cérébral.
Certain que son hôte voudrait lire en lui, Luke se ferma. Son adversaire était très fort, il en était conscient. S’il occultait complètement ses pensées, l’autre le saurait, et se méfierait puis le forcerait à la soumission. Or, Luke détestait être manipulé. Lui aussi il pratiquait ce genre de chose. Le tout était de voir qui gagnerait.


Mange et bois tout ce qui te tente, mon ami ! Tu brûles de questions, je t’ai attiré pour y répondre… tu doutes ? Ce n’est pas empoisonné ni drogué, crois-moi !... oui, l’eau de ton bain était particulière, le parfum de tes hôtesses aussi… Je vais commencer ce repas ; tu suivras.

*Mur de briques ! S’il lit en moi, je peux peut-être faire pareil. Il va absorber aliments et boissons pour me mettre en confiance. Si je ne prends rien, il saura de suite ma méfiance, de même si je prends les mêmes choses que lui. Si je prends le contraire… Je parie qu’il connaît tous mes trucs !*

Dieu quel dilemme !


Tu hésites ? Ce canard est succulent, ce vin capiteux, un vrai nectar des dieux ! Essaye !

IL se servait de tout avec un amusement ironique, le testant, jouant avec ses sentiments.
Luke prit un verre, le huma puis toisa l’autre :


À part partager ce repas, qu’attendez-vous de moi ? J’ai « réparé » votre erreur, votre « fracture » et suis venu. Alors… ?

Les otages sont saufs, que veux-tu de plus ? Nous t’offrons l’opportunité d’être l’un des nôtres, ne le comprends tu pas ? …Ah… ça ne t’intéresse pas. C’est parce que tu ne sais pas de quoi nous sommes capables… Tu veux surtout savoir quand tu repartiras. Je réponds dans cinq minutes, cent ans, jamais ! Ici, comme ailleurs, le temps n’est rien, tiens-le-toi pour dit.

L’être but une grande rasade de vin, narguant ouvertement son « invité »

Les conquistadores ont trouvé un passage entre vos mondes, cela n’aurait jamais dû se produire. Mon frère a dû tricher. Il le fait tout le temps. Je lui donne une belle réplique, note. J’ai besoin de toi mon ami, histoire de le contrer, de l’empêcher de nuire à l’humanité. En seras-tu ?


Une intonation singulière alerta Walker. Cette voix, si elle correspondait à la « bonne » qui l’avait guidé, possédait un soupçon de machiavélisme notoire. Sous un dehors neutre, Luke approuva lentement :

Je serai toujours du côté du juste. Je vous suivrai.

Il mura aussitôt son esprit. L’autre s’y cassa sa belle gueule avec désinvolture.

*Je sais que tu sais que je marcherai jamais dans une telle combine. Où est ton frère, NDD !*

Il mangea et but à la mesure de l’autre mais, dès seul dans sa cellule se fit vomir tripes et boyaux. Avec l’impression d’avoir vendu son âme au diable, mais conforté de l’avoir blousé, il s’effondra sur sa couche.

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